Les 16 et 17 février 1985, la Suisse romande a été le théâtre d'un épisode neigeux exceptionnel, souvent qualifié de « neige du siècle ». Cet événement a marqué les esprits par son intensité et les perturbations qu'il a engendrées.
Tout a débuté le vendredi 15 février 1985, lorsque une masse d'air arctique a envahi la Suisse romande, faisant chuter les températures de manière drastique. En l'espace de quatre heures, le mercure est passé de 7°C à -1°C, pour atteindre -4°C en soirée. Cette arrivée d'air glacial a posé les bases d'une situation propice à des chutes de neige abondantes.
Le samedi 16 février, en fin d'après-midi, le ciel était couvert d'une épaisse couche de nuages gris. À 18h15, les premiers flocons ont commencé à tomber sur Genève, accompagnés d'une bise glaciale. Les chutes de neige se sont intensifiées au fil des heures, réduisant considérablement la visibilité. À 23h20, la visibilité horizontale n'était plus que de 400 mètres, et l'aéroport de Genève a dû interrompre ses activités.
La neige a continué de tomber sans discontinuer durant la nuit et toute la journée du dimanche 17 février. Des vents atteignant 40 km/h ont formé des congères, rendant les opérations de déneigement particulièrement ardues. Ce n'est qu'en soirée, entre 19h et 21h, que les précipitations ont cessé.
Les accumulations de neige ont atteint des niveaux inédits pour les régions de plaine du bassin lémanique et du Chablais. À Genève, on a mesuré jusqu'à 45 cm de neige, tandis qu'à Lausanne il y avait plus de 70 cm. Ces quantités exceptionnelles ont paralysé les infrastructures : routes impraticables, trafic ferroviaire perturbé et aéroport fermé. Les écoles sont restées fermées, et de nombreux habitants ont profité de cette neige abondante pour pratiquer le ski ou la luge en ville.
Cet épisode neigeux reste gravé dans la mémoire collective comme un événement météorologique hors du commun, illustrant la puissance et l'imprévisibilité de la nature.