A l'occasion de la fête du Travail, l'Union syndicale suisse (USS) relève que les inégalités se sont accrues avec la pandémie. La gauche et les syndicats ont dessiné les contours des combats de l'après-crise: les jeunes, la santé et la retraire sont en bonne place.
"On compte en Suisse près d'un demi-million de ménages au chômage, a dit le président de l’USS Pierre-Yves Maillard en streaming samedi après-midi. Cela signifie 20% de baisse de revenu et l'angoisse de ne pas retrouver une place de travail." A niveau mondial, les pertes d'emploi sont chiffrées à 255 millions, selon des chiffres de l'Organisation mondiale du travail (OIT), cités par le conseiller national (PS/VD).
Selon lui, il s'agit de s'occuper en premier lieu des jeunes "qui ont beaucoup sacrifié" à la crise. Il défend la mise en place d'une politique publique pour eux, que ce soit pour trouver une place d'apprentissage cet automne ou une place de travail à la fin de la formation.
Le domaine des soins suit de près. "Les cantons et les patrons doivent comprendre qu'il faut investir pour renforcer la première ligne", a-t-il dit, en insistant qu'il s'agit "d'un investissement et non d'un coût". Viennent ensuite la culture, la gastronomie et le tourisme, des secteurs qui auront besoin d'une politique de relance selon lui.
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et son collègue Alain Berset ont aussi appelé à la solidarité le 1er Mai. La Bernoise avait déjà rendu visite à des vendeuses à Lausanne vendredi à l'occasion de la fête du travail. Elle a défendu l'égalité des salaires et des conditions de travail réglementées par des CCT. La branche du commerce de détail emploie plus de 300'000 personnes en Suisse.
"La crise du coronavirus a un point commun avec d'autres crises", a relevé Alain Berset samedi sur twitter: ce sont "les plus faibles souffrent le plus. Cela vaut non seulement pour les conséquences sanitaires, mais aussi pour les conséquences économiques."
Constatant une aggravation des écarts sociaux qui risque d'entraîner une profonde division sociale, Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, revendique des actes. Il s'agit d'abord de procéder à un rééquilibrage social avec une augmentation de l'indemnisation du chômage partiel à 100% pour les salaires nets jusqu'à 5000 francs, c'est-à-dire davantage que ce que le Parlement a fixé.
De nouvelles conventions collectives de branche de force obligatoire sont nécessaires pour Unia dans les métiers "essentiels" peu réglementés dans le secteur des services. Enfin, les entreprises fermées pour cause de pandémie doivent être exonérées de loyer.
Ailleurs en Europe aussi
Quant à Luca Visentini, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), s’exprimant depuis Bruxelles, il souligne que les femmes et les jeunes sont, en matière de salaires et de travail, les plus durement touchés par la crise sanitaire. Il affirme l’importance de s’écarter des vieilles recettes d’austérité budgétaire et d’assurer une reprise durable pour toutes et tous.
L'ancien président de l'USS et conseiller d'Etat socialiste Paul Rechsteiner a souligné pour sa part que la solidarité avec les syndicats européens est nécessaire. Le démantèlement de la protection salariale menace les employés, quelle que soit la couleur de leur passeport. "Les salaires suisses doivent être payés en Suisse", a-t-il poursuivi. En outre, des contrôles salariaux efficaces sont nécessaires et un salaire minimum indispensable.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats