Le plus grand aquarium-vivarium d’eau douce d’Europe présentait hier à Lausanne le bilan de sa première année d’existence. Et Aquatis est déjà sur le podium des trois sites de loisir les plus visités de Suisse romande. A vous entendre, c’est une grande surprise.
Aquatis a été inauguré en octobre de l’année dernière. Et bien peu de gens parmi les notables présents semblaient croire à la viabilité du projet avant la visite. Un aquarium d’eau douce ? Avec des poissons tout grisouilles ? Et un vivarium avec des crocos en train de dormir ?
Eh bien non. Les poissons viennent du monde entier, ils sont magnifiques. Le vivarium ne l’est pas moins et la scénographie est à couper le souffle. C’est spectaculaire, animé, poétique, didactique. Sur le thème de la beauté et de la fragilité de la nature. Pour certaines espèces en voie de disparition, Aquatis est un refuge. Un environnement qui leur permet tout simplement de se reproduire. Le public a suivi, c’est le moins que l’on puisse dire.
Avec 379 000 visiteurs au comptage électronique sur une année. Ça impressionne.
Comme vous dites. C’est presque deux fois la population de la ville de Genève. Ce chiffre propulse d’emblée Aquatis sur le podium des sites les plus visités de Suisse romande. Après la maison Cailler à Broc et le Château de Chillon. Avant le Musée d’Histoire naturelle de Genève. Bien avant le musée Chaplin à Vevey et le Musée olympique.
Mais il y a aussi l’effet nouveauté. Vous pensez que cette affluence est tenable dans la durée ?
A priori oui, si l’on regarde ce qui se passe avec Chaplin et le nouveau Musée olympique. Aquatis ne devrait pas être moins évolutif. Et puis ce résultat de première année a été obtenu sans communication au-delà de la Suisse occidentale. Le site doit maintenant se faire connaître en Suisse alémanique, en France, en Europe. C’est un objet visuel qui a l’air de très bien fonctionner sur les réseaux sociaux.
C’est aussi une réalisation qui a un profil et une histoire économique assez inhabituels, non ?
Oui, parce que c’est un projet scientifique au départ. Et ça l’est resté. Avec une fondation autonome qui l’accompagne. La fondation Aquatis. Mais c’est aussi un projet qui a été financé et réalisé par un groupe hôtelier de milieu de gamme. Familial, régional et à succès : Boas. Créé et dirigé par Bernard Russi. Homonyme d’un légendaire champion suisse de ski.
Bernard Russi a vendu une partie de son groupe pour pouvoir réaliser ce qui a d’abord été considéré par beaucoup comme une folie. Pas du tout une folie des grandeurs, d’ailleurs. Un coup de cœur, qui a mis plus de dix ans pour se concrétiser.
Il n’y a pas un franc de fonds public dans Aquatis. Boas a investi seul 60 millions. Avec une architecture signée Richter - Dal Rocha, mais des coûts de fonctionnement gérés… eh bien comme dans une entreprise familiale. Boas a d’autres projets en cours. Un complexe hôtelier à Meyrin, entre CERN et Richemont. Et mille logements protégés en Suisse romande. Ni plus, ni moins.