La population pose de nombreuses questions depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, a confirmé jeudi dans un communiqué l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP).
La fréquence de recherche sur internet des mots "abri antiatomique" augmente extrêmement rapidement entre le 22 février et le 1er mars en Suisse romande, selon GoogleTrends. Cette hausse s'effectue dans le sillage du mot "Tchernobyl", très recherché au lendemain des combats qui se sont déroulés le 24 février près de l'ex-centrale nucléaire ukrainienne. Jurassiens, Vaudois, Genevois sont les internautes les plus avides à se renseigner à ce sujet.
Plusieurs services de l'Etat de Genève reçoivent "chaque jour" des appels de citoyens ou des organisations communales et régionales pour répondre à des questions sur l'organisation et les préparatifs menés par le canton en vue d'une hypothétique crise, indique à Keystone-ATS un porte-parole du Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS).
A Sion, la chargée de communication déclare que les autorités ont reçu "quelques, peu nombreux" coups de téléphone. Ils portaient principalement sur l'emplacement des abris où la personne devait se rendre et sur la possibilité d'obtenir les clefs.
Le calme semble régner dans le canton de Neuchâtel. "Nous avons eu quelques demandes de renseignements, notamment pour les abris et les pastilles d’iode", relève la cellule de communication de l'Organisation de gestion de crise et de catastrophe du canton.
Pénurie de biens
A Bienne aussi les citoyens se sont inquiétés de la répartition des abris PC dans la région mais aussi d'un risque de pénurie de biens de consommation courante. Les autorités municipales se veulent rassurantes: leur plan de préparation est prêt et il y a suffisamment d'abris PC fonctionnels pour tout le monde.
A Genève, la protection civile est en attente de toute mesure fédérale et se tient prête à intervenir, selon le porte-parole du DEAS. Elle étudie notamment "les pistes de solutions concernant une pénurie d’approvisionnement en énergie et imagine les éventuels autres besoins".
Très peu probable
Mais un scénario dans lequel la population suisse devrait se réfugier dans les abris du pays reste très peu probable. Il n'est pour l'heure pas question d'une situation de risque direct, rappelle Denis Froidevaux, chef de l’Etat-major cantonal vaudois de conduite contacté par Keystone-ATS.
Même dans les pires scénarios, à savoir l'élévation de la radioactivité en cas d'utilisation de l'arme nucléaire ou d'accidents nucléaires, la population ne serait pas forcément amenée à se réfugier dans les abris PC. "Durant Tchernobyl, cette mesure n'a pas été nécessaire", a donné en exemple le Vaudois, qui appelle à garder la tête froide.
La Suisse dispose de près de neuf millions de places dans 365'000 abris publics et privés, indique le Département fédéral de la défense. Le taux de couverture dépasse les 100%, avec toutefois des disparités cantonales, régionales et locales. Le canton de Neuchâtel fait état d'un degré de couverture de 95%, dont 16'000 places "pas pleinement équipées en lits et en toilettes".
Ces abris permettent des séjours allant jusqu'à 14 jours. Quant à la population qui se protège dans un abri privé, elle doit être en mesure de se nourrir pendant environ une semaine sans aide extérieure, précise l'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays.
Accueil et conséquences économiques
En l'état actuel des choses, deux types d'impact induits par la guerre en Ukraine sont concrets en Suisse: le flux migratoire et les conséquences économiques.
Pour faire face, les cantons s'organisent pour un accueil temporaire et en urgence de réfugiés et étudient les pistes de solutions en cas de pénurie d’approvisionnement en énergie ainsi que les éventuels autres besoins.
Mais pour l'heure, la population ne doit prendre aucune mesure particulière, précise encore l'OFPP, qui a élaboré une feuille d'information à l'intention des Suisses. Le service recommande, indépendamment de la guerre en Ukraine, de constituer des provisions de secours et d'installer l'application mobile d'alarme Alertswisss.
Jonathan
5 mars 2022 à 2 h 47 min
Et face à la menace de la coupure d'Internet, les autorités suisses ont-elles réfléchi ? J'ai déjà cru comprendre que l'Ukraine avait recours aux satellites Starlink de Musk.