Elisabeth Baume-Schneider s'est lancée vendredi dans la course au Conseil fédéral. La Jurassienne estime apporter une différence et une complémentarité propres à son canton. La sénatrice fait toutefois figure d'outsider pour succéder à Simonetta Sommaruga.
"J'ai l'intime conviction que mon expérience et que mes racines peuvent être utiles à la Suisse de demain", a déclaré Elisabeth Baume-Schneider devant la presse à Berne. Elle se veut une "femme de la base" qui a à coeur de défendre la justice sociale.
Elle s'est dite émue et intimidée, car "je mesure l'importance de la fonction". La Suisse doit en effet affronter des défis complexes tels que le pouvoir d'achat, la hausse des primes maladie, la crise climatique, l'afflux de migrants ou l'égalité salariale.
Interrogée sur la difficulté à imposer une majorité romande au Conseil fédéral, elle estime que le pays fait face à des enjeux de société qui dépassent la question linguistique. Parfaitement à l'aise au moment de répondre en suisse allemand, elle dit représenter l'ensemble du pays.
Candidature de conviction
Se décrivant comme une femme de la base, jurassienne et combative, la politicienne estime que sa candidature arrive à point nommé pour son canton, "souple et innovant". "J'incarne un canton périphérique avec une industrie en plus grande difficulté, une réalité qui peut aussi beaucoup apporter pour trouver des solutions pragmatiques dont la Suisse a besoin."
Mais elle est consciente des obstacles à venir. En cas de non, elle acceptera le verdict. "J'ai déjà eu beaucoup d'échecs dans ma vie politique", a-t-elle confié.
La citoyenne des Breuleux était entourée de la ministre jurassienne socialiste Nathalie Barthoulot et du conseiller national vaudois Samuel Bendahan, vice-président du Parti socialiste suisse. Le gouvernement du Jura s'est réjoui de cette candidature. Le Jura n'a pas encore eu de représentant au Conseil fédéral 43 ans après son entrée en souveraineté, a-t-il rappelé.
Ouvrir le jeu
Une candidature romande a été encouragée par la direction du parti socialiste. L'ouverture de la succession à toutes les régions linguistiques vise à éviter de se retrouver systématiquement avec une femme alémanique et un homme romand au Conseil fédéral, ont justifié les deux co-présidents du PS.
Les chances de la Jurassienne de 58 ans semblent cependant minces. Une majorité latine au Conseil fédéral, aussi temporaire fût-elle, aurait du mal à convaincre sous la Coupole.
Elisabeth Baume-Schneider peut se prévaloir d'une solide expérience politique: députée au Parlement jurassien de 1995 à 2002, ministre du Département de la formation, de la culture et des sports jusqu'au terme de ses trois mandats et conseillère aux Etats depuis 2019 où elle devrait assumer la présidence en 2024.
Elle est aussi vice-présidente du PSS. Ancienne militante de la Ligue marxiste révolutionnaire (LMR) dans les années 1980, Elisabeth Baume-Schneider défend une politique solidaire et une économie à taille humaine. Elle est mère de deux enfants aujourd'hui adultes.
Quatrième candidate
Elisabeth Baume-Schneider est la quatrième à faire acte de candidature. La sénatrice bâloise Eva Herzog, la conseillère d'Etat bernoise Evi Allemann et le sénateur zurichois Daniel Jositsch se sont déjà annoncés partant ces derniers jours.
De nombreuses femmes ont par contre renoncé, à l'image de la conseillère nationale Flavia Wasserfallen (BE) ou des conseillères d'Etat vaudoises Rebecca Ruiz et Nuria Gorrite. Le groupe socialiste décidera du ticket définitif le 26 novembre.
L'élection aura lieu le 7 décembre devant les Chambres fédérales, juste après celle devant régler la succession d'Ueli Maurer.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats