L'Iran a tiré samedi matin de nouvelles salves de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes israéliennes d'une ampleur sans précédent contre des sites militaires et nucléaires iraniens. Ces échanges de tirs font craindre une escalade dans la région.
Alors qu'à Téhéran, de fortes explosions ont encore retenti dans la nuit de vendredi à samedi, la population israélienne, notamment dans la région de Tel-Aviv, a vécu au rythme des sirènes d'alerte et des appels à se réfugier dans les abris depuis vendredi et le lancement par Téhéran de ses représailles. L'Iran a affirmé viser des "bases" et des "infrastructures militaires" israéliennes.
Sur CNN, l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Yechiel Leiter, a précisé que l'Iran avait lancé "environ 150" missiles balistiques en trois salves depuis vendredi. Les tirs ne devraient pas s'arrêter, a-t-il souligné, la République islamique possédant selon lui un arsenal de près de 2000 missiles.
Vendredi soir, les pompiers israéliens ont fait état de "plusieurs incidents majeurs" autour de Tel-Aviv. Des images de l'AFP prises dans le centre de la ville côtière ont montré des flammes et de la fumée s'élevant d'un immeuble d'habitation, à la base duquel une explosion a creusé une large ouverture.
"Déclaration de guerre"
Ces vagues de missiles balistiques iraniens font suite à l'attaque massive lancée vendredi matin par Israël, qui a ciblé plus de 200 sites militaires et nucléaires et dans laquelle les plus hauts gradés du pays ont été tués.
L'attaque israélienne, qui a aussi visé des immeubles résidentiels, a fait 78 morts et plus de 320 blessés dont une "large majorité de civils", selon le représentant iranien à l'ONU Amir Saeid Iravani. En Israël, les secours ont fait état de 34 blessés et une sexagénaire est décédée de ses blessures dans la région de Tel-Aviv, selon les médias locaux.
L'attaque israélienne fait suite à des pressions grandissantes sur l'Iran, soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
L'attaque intervient aussi à deux jours d'un nouveau cycle de négociations indirectes, dont la tenue est désormais incertaine, prévu dimanche à Oman entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien.
Malgré les appels à la désescalade lancés par la communauté internationale, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déjà averti qu'il y en aurait "plus à venir", tandis que le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé une "déclaration de guerre".
Fumée près de l'aéroport
A Téhéran, les médias locaux ont fait état samedi matin d'une explosion près de l'aéroport de Mehrabad, dans l'ouest de la capitale. Un journaliste de l'AFP a vu des flammes et des colonnes de fumée s'élever de la zone de l'aéroport, spécialisé dans les vols intérieurs et régionaux.
Auparavant, de fortes explosions avaient été entendues ailleurs dans la capitale, alors que la défense antiaérienne était activée, selon l'agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes.
Dans la soirée, une foule s'était rassemblée dans le centre de Téhéran en soutien aux ripostes du régime, aux cris de "Mort à Israël, mort à l'Amérique!".
"Bombardements israéliens sur des sites nucléaires iraniens. Frappes de missiles iraniens sur Tel Aviv. Assez de l'escalade, il est temps que ça cesse. La paix et la diplomatie doivent l'emporter", a plaidé le secrétaire général de l'ONU António Guterres sur le réseau social X.
"Point de non-retour"
L'armée israélienne affirme disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique. Selon elle, "le régime iranien avait un plan concret pour détruire l'Etat d'Israël". Elle a indiqué qu'environ 200 avions avaient participé aux premières heures de l'attaque vendredi.
Dans un message vidéo adressé à la population iranienne, Benyamin Netanyahou a affirmé qu'Israël avait lancé contre Téhéran "l'une des plus grandes opérations militaires de l'histoire".
"Nous avons éliminé les principaux commandants militaires, des scientifiques nucléaires de haut niveau, l'installation d'enrichissement [d'uranium] la plus importante du régime islamique et une grande partie de son arsenal de missiles balistiques", a précisé le premier ministre israélien. Il a appelé les Iraniens de se révolter contre le "régime maléfique et oppressif" qui les gouverne.
L'armée israélienne a annoncé avoir "démantelé" une usine d'uranium à Ispahan (centre). Les dégâts sur ces installations comme sur le site de Fordo, au sud de Téhéran, sont mineurs, selon l'organisation iranienne du nucléaire.
Le centre d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre) a été visé "plusieurs fois", selon la télévision d'Etat iranienne, qui a montré une épaisse fumée au-dessus de ses installations. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré que la partie en surface avait été "détruite", citant des informations iraniennes, mais "aucune augmentation des niveaux de radiation" n'avait été observée.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp