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Honda et Nissan abandonnent leur projet de fusion

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Le président et CEO de Nissan, Makoto Uchida, a officialisé jeudi l'arrêt du projet de fusion avec Honda (archives). (© KEYSTONE/EPA/FRANCK ROBICHON)

Les constructeurs automobiles japonais Nissan et Honda ont officialisé jeudi l'abandon de leurs discussions en vue d'une fusion, entamées en décembre pour unir leurs forces dans l'électrique.

Nissan, en sérieuses difficultés financières, avait ouvert fin 2024 avec Honda des négociations en vue d'un mariage pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial. Mais les pourparlers se sont heurtés à la volonté de Honda de prendre le contrôle de la nouvelle entité.

Ainsi "les deux groupes ont conclu que, pour privilégier la rapidité des prises de décision et de leur exécution dans un environnement de marché de plus en plus volatil (...), il serait plus approprié de cesser les pourparlers et de résilier le protocole d'accord", ont-ils indiqué dans un communiqué commun.

Cette issue était largement anticipée: le conseil d'administration de Nissan s'était prononcé dès la semaine dernière pour l'arrêt des discussions, selon une source proche du dossier.

L'objectif initial était d'associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière le leader mondial Toyota, et même d'y associer un troisième constructeur, Mitsubishi, afin de mieux négocier le virage coûteux et stratégique de l'électrique.

Un créneau dominé par l'américain Tesla et les constructeurs chinois comme BYD, et où les groupes nippons, focalisés jusqu'ici sur les hybrides (associant motorisation thermique et électrique), ont pris un retard considérable.

Dopée par l'essor du tout-électrique, la Chine a dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.

Alarmés par leur retard, Nissan et Honda avaient dévoilé dès mars 2024 un "partenariat stratégique" dans les logiciels et équipements pour véhicules électriques. "A l'avenir, Nissan et Honda collaboreront dans le cadre d'un partenariat stratégique pour affronter l'ère des véhicules électrifiés et intelligents", ont-ils assuré jeudi.

"Pas acceptables"

Un mariage de Nissan et Honda aurait permis de dégager des économies d'échelles pour financer à la fois la recherche et l'évolution de l'outil industriel. La perspective initiale était de les regrouper dans une holding unique avec une seule cotation.

Mais Honda, en position de force et dont la capitalisation boursière est cinq fois supérieure, a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale: un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie.

"Diverses options ont été envisagées concernant la structure de l'intégration commerciale. Honda a proposé de modifier la structure (projetée), en passant d'une société holding commune (...) à une structure où Honda serait la société mère et Nissan la filiale par le biais d'un échange d'actions", a détaillé le communiqué commun.

Le français Renault, qui détient 35% du capital de Nissan, a jugé jeudi que les termes proposés par Honda --sans offrir de prime de contrôle-- n'étaient "pas acceptables", et a salué "l'intention de Nissan de se concentrer avant tout sur l'exécution de son plan de redressement".

"Nous continuerons à soutenir Nissan dans les projets en cours", a assuré à l'AFP une porte-parole de Renault.

"Nissan semble mettre l'accent sur son indépendance et sa liberté de décision en matière de stratégie", ce qui "pour Honda ne maximisait pas forcément les économies d'échelle" recherchées, observe Yoshitaka Ishiyama, analyste chez Mizuho Securities.

Essoufflement du marché

Ce rapprochement était perçu comme providentiel pour Nissan, massivement endetté et dont la marge opérationnelle a fondu. Sous pression, il avait annoncé en novembre supprimer 9000 postes dans le monde et tailler dans ses capacités, pour réduire les coûts et relancer ses ventes.

Il doit publier plus tard jeudi ses résultats du troisième trimestre (octobre-décembre).

Honda avait cependant d'emblée insisté ne pas vouloir secourir son partenaire, sommé de concrétiser préalablement ses transformations structurelles.

Les perspectives restent maussades: les constructeurs nippons sont confrontés comme les autres à un essoufflement du marché mondial, leurs ventes plongeant en Chine, et à la transition compliquée dans l'électrique.

Honda s'efforce de résister: son bénéfice d'exploitation d'octobre à décembre a déçu, en petite hausse de 4,7%, pour un chiffre d'affaires de 34 milliards d'euros (+2,6). Sur l'ensemble de l'exercice, il prévoit des ventes automobiles stagnant en Asie et Amérique du Nord et reculant nettement au Japon et en Europe.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Expulsion de migrants ordonnée par Trump bloquée en appel

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Donald Trump ne pourra pas invoquer une loi d'exception utilisée uniquement en temps de guerre pour expulser des immigrés accusés d'appartenir à un gang vénézuélien (image d'illustration). (© KEYSTONE/AP/JULIA DEMAREE NIKHINSON)

Une cour d'appel fédérale américaine a rejeté un recours de l'administration Trump contre une décision lui interdisant d'expulser des immigrés accusés d'appartenir à un gang vénézuélien en vertu d'une loi d'exception utilisée jusqu'alors uniquement en temps de guerre.

Un juge fédéral avait suspendu le 15 mars les expulsions fondées sur cette loi de 1798, alors que plus de 200 personnes présentées comme des membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua étaient en cours d'expulsion vers le Salvador. L'administration Trump a fait appel. Par deux voix contre une, la cour d'appel a rejeté ce recours mercredi.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Trump annonce des droits de douane de 25% sur les voitures

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Les constructeurs automobiles sont déjà concernés par les droits de douane sur l'aluminium et l'acier, effectifs depuis mi-mars, qui ajoutent 25% de taxes sur ces deux métaux entrant aux Etats-Unis (image d'illustration). (© KEYSTONE/AP/Ahn Young-joon)

Donald Trump a annoncé mercredi qu'il imposait des droits de douane de 25% sur "toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis". Ils entreront en vigueur le 2 avril.

"Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse (...) Ce que nous allons faire, c'est des droits de douane de 25% sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis. Si elles sont fabriquées aux Etats-Unis, il n'y aura absolument pas de droits de douane", a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche.

"Ceci vient s'ajouter aux droits de douane déjà existants sur ces biens", a précisé un conseiller.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Procès libyen:Sarkozy "coupable" de financement illégal de campagne

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Les procureurs ont demandé que l'ancien chef de l'Etat soit reconnu coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics et association de malfaiteurs. (© KEYSTONE/EPA/TERESA SUAREZ)

Des "traces d'argent liquide" illégal dans la campagne 2007, alimentant le "faisceau d'indices" d'une corruption libyenne: le parquet financier a demandé la condamnation de Nicolas Sarkozy pour financement illégal de campagne et de 3 anciens ministres pour complicité.

Le procureur Quentin Dandoy l'a reconnu mercredi: "il n'y a pas de proportion entre les sommes versées dans le pacte de corruption", environ 6 millions d'euros selon l'accusation, "et l'argent liquide retrouvé dans la campagne", quelques dizaines de milliers d'euros.

"Nous n'avons pas établi l'existence d'un système de fausses factures, pas rapporté la preuve que des prestataires avaient bénéficié de paiements en liquide", reconnaît-il. "Mais de cet argent liquide, il y a trace. Minime, mais il y a trace".

"Il existe un faisceau d'indices, quand on regarde le fonctionnement de cette campagne", poursuit-il, citant les remboursements en cash de frais de bouche ou d'hôtellerie, les primes en liquide.

"Chambre forte" louée

Quentin Dandoy évoque ensuite les différents témoignages de Libyens ou de l'intermédiaire Ziad Takieddine:

"On vous a dit que cet argent partait de Libye, on vous a parlé d'un agent de corruption en capacité de porter des valises. On vous a dit que ces sommes en liquide devaient être remises à un homme, Claude Guéant. Cet homme, au moment de la présidentielle, a loué une chambre forte" à deux pas du QG de campagne, "et s'est trouvé dans l'incapacité d'expliquer pourquoi", poursuit-il.

"Ce n'est qu'en englobant, en prenant en considération l'intégralité de notre démonstration que vous pourrez être convaincus" que des sommes ont été versées et que "de l'argent a sans nulle doute été utilisé" dans la campagne, conclut-il, soulignant que Nicolas Sarkozy avait "validé" les comptes.

Trois ministres

Les trois parquetiers ont demandé que les anciens ministres, Eric Woerth, Brice Hortefeux et Claude Guéant, soient condamnés pour complicité de financement illégal de campagne - les deux premiers étaient assis sur le banc des prévenus, à côté de Nicolas Sarkozy.

Plus tôt dans la journée, les procureurs avaient demandé que l'ancien chef de l'Etat soit reconnu coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics et association de malfaiteurs.

Sarkozy "véritable commanditaire"

Mardi, ils n'avaient pas mâché leurs mots à l'encontre de Nicolas Sarkozy, le "véritable décisionnaire, le véritable commanditaire" d'un pacte de corruption "inconcevable, inouï, indécent", noué avec le dictateur libyen afin de financer sa campagne.

Ils avaient concédé à la défense qu'ils ne croyaient pas à la thèse d'un "tête à tête" entre Nicolas Sarkozy (alors ministre de l'Intérieur) et Mouammar Kadhafi, sous la tente de ce dernier à Tripoli en octobre 2005.

Mais cet accueil "digne d'un chef d'Etat" avait scellé selon eux le pacte organisé en coulisses par les "hommes de main" - Claude Guéant et Brice Hortefeux côté français.

Comme pour les gros contrats d'entreprises, avait ironisé le procureur Quentin Dandoy, "on fait venir les chefs pour qu'ils se serrent la main devant les caméras" quand tout est déjà calé par les fidèles "numéros 2".

"Mains couvertes de sang"

Avant d'aborder le financement de la campagne, le procureur Philippe Jaéglé a détaillé mercredi matin les "contreparties" promises selon lui en échange de ce soutien financier, par Nicolas Sarkozy et sa "garde rapprochée".

Au premier chef: un "soutien diplomatique" pour "consolider le retour de la Libye sur la scène internationale", après la levée de l'embargo en 2003, avec notamment la visite "fastueuse" à Paris en décembre 2007, "qui a beaucoup choqué", de Mouammar Kadhafi, "dont les mains étaient couvertes de sang".

Mais aussi les "recherches" de Claude Guéant notamment pour "trouver une issue juridique à la situation d'Abdallah Senoussi", le beau-frère de Kadhafi qui souhaitait voir annuler sa condamnation à perpétuité pour l'attentat du DC-10 de l'UTA qui a tué 170 personnes, dont 54 Français, en 1989.

Ou encore le fait, a-t-il soutenu, que Claude Guéant ait "favorisé" la vente d'hélicoptères de combat à la Libye et "poussé" pour un réacteur nucléaire civil en "faisait fi de manière insensée de l'avis éclairé" d'Areva et "au mépris de l'impératif fondamental de sureté de l'État".

Les réquisitions reprendront jeudi matin. Les peines demandées pour chacun des 12 prévenus seront annoncées en fin de journée.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Turquie: la contestation évolue à l'aube d'une deuxième semaine

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S'en prenant longuement au CHP, auquel appartient le maire emprisonné d'Istanbul, le président Erdogan a suggéré mercredi que de nouvelles enquêtes pour corruption pourraient s'abattre sur le parti. (© KEYSTONE/AP/ACHMAD IBRAHIM)

La contestation se poursuit mercredi en Turquie, une semaine après l'arrestation du populaire maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a durci le ton face à l'opposition.

Le Parti républicain du peuple (CHP), principale force d'opposition qui conviait jusque-là chaque soir des dizaines de milliers de manifestants devant la mairie d'Istanbul, a cessé de le faire et appelé mercredi les Stambouliotes à applaudir, klaxonner ou agiter des drapeaux à leurs fenêtres à 20h30, augurant d'une nouvelle phase dans la contestation.

Özgür Özel, le chef du CHP, a en outre appelé à un vaste rassemblement samedi à Istanbul pour soutenir M. Imamoglu, incarcéré pour corruption, et réclamer des élections anticipées.

Erdogan menace

S'en prenant longuement au CHP, auquel appartient le maire emprisonné d'Istanbul, le président Erdogan a suggéré mercredi que de nouvelles enquêtes pour corruption pourraient s'abattre sur le parti.

Après cela, "ils n'oseront même pas regarder leurs proches dans les yeux, et encore moins la nation", a affirmé le chef de l'Etat. "Arrêtez de terroriser les rues", a par ailleurs lancé M. Erdogan, confronté à une fronde d'une ampleur inédite depuis le mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d'Istanbul, en 2013.

"Alarmant"

Dans la capitale Ankara, où comme à Istanbul les manifestations sont interdites depuis la semaine passée, les mots du président n'ont pas apaisé la fronde.

Plusieurs dizaines d'enseignants de la prestigieuse Université technique du Moyen-Orient, historiquement frondeuse, ont protesté mercredi sous les encouragements de leurs étudiants.

"Les pressions exercées sur les membres de l'opposition ont atteint un niveau alarmant. De même, la pression exercée par le gouvernement sur les universités, qui dure depuis des années, est devenue plus forte encore avec les récents développements", a déclaré une enseignante en toge.

Des étudiants en médecine de deux grandes universités de la ville, rejoints par des enseignants, ont également protesté main dans la main, selon des images de médias turcs.

Message d'Imamoglu sur X

Ekrem Imamoglu, que le CHP a investi dimanche - jour de son incarcération - candidat à la prochaine présidentielle prévue en 2028, a publié sur X via ses avocats un message en forme de défi au président Erdogan, promettant de "le renvoyer par les urnes".

Dans l'après-midi, le conseil municipal d'Istanbul a élu un maire par intérim, Nuri Aslan, également membre du CHP, semblant éloigner le spectre de la nomination par l'Etat d'un administrateur à la tête de la capitale économique turque.

Plus de 170 personnes placées en détention

En une semaine, la police a interpellé à Istanbul et dans plusieurs villes du pays plus de 1400 personnes accusées d'avoir participé à des rassemblements illégaux, ont annoncé les autorités.

Selon l'agence de presse étatique Anadolu, 172 personnes ont été placées en détention à Istanbul ces derniers jours pour provocations et violences ou pour avoir dissimulé leurs visages lors de manifestations.

Photographe d'AFP

Mardi, un tribunal d'Istanbul a ordonné l'incarcération de sept journalistes, dont un de l'Agence France-Presse, accusés eux aussi par les autorités d'avoir pris part à des rassemblements interdits.

Le PDG de l'AFP, Fabrice Fries, a appelé la présidence turque à "la libération rapide" de son photographe, placé en détention provisoire. "Yasin Akgül ne manifestait pas, il couvrait comme journaliste l'un des nombreux rassemblements organisés dans le pays depuis le mercredi 19 mars", a fait valoir M. Fries.

"Situation gravissime"

L'ONG Reporters sans Frontières a condamné une "décision scandaleuse (qui) reflète une situation gravissime en cours en Turquie".

Mercredi, la France s'est dite "profondément préoccupée par les informations faisant état de répression contre les manifestants et les journalistes en Turquie", selon une source diplomatique à l'AFP.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est également dit "préoccupé" par le placement en détention des sept journalistes.

Le réseau social X a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle turque après une demande des autorités du pays de bloquer plus d'une centaine de comptes critiques du pouvoir.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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L'ex-président Bolsonaro sera jugé pour tentative de coup d'Etat

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L'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro devra faire face à un procès pour projet présumé de coup d'Etat (archives). (© KEYSTONE/EPA/ANDRE BORGES)

Jair Bolsonaro sera jugé pour tentative de coup d'Etat contre son rival Lula: la Cour suprême du Brésil a rendu mercredi une décision historique qui expose l'ex-président à une lourde peine de prison et plombe ses ambitions de retour au pouvoir.

Annoncé après deux jours de débats, ce renvoi en procès est un séisme dans le plus grand pays d'Amérique latine, encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985).

"On dirait qu'ils ont quelque chose de personnel contre moi et les accusations sont très graves et infondées", a lancé l'ancien président d'extrême droite (2019-2022) devant la presse à Brasilia.

Alors qu'il encourt une peine cumulée pouvant dépasser les 40 ans de prison, il se dit victime de la "plus grande persécution politico-judiciaire de l'histoire du Brésil".

Nostalgique assumé de ces années de plomb, l'ex-capitaine de l'armée, 70 ans, est accusé par le parquet d'être le "leader" d'une "organisation criminelle" ayant ourdi de longue date une conspiration pour se maintenir au pouvoir "à tout prix" à l'issue de l'élection d'octobre 2022, qu'il a finalement perdue face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Selon les enquêteurs de la police fédérale, après la défaite les présumés conspirateurs auraient oeuvré à l'élaboration d'un décret prévoyant la convocation d'un nouveau scrutin, mais aussi projeté l'assassinat de Lula, de son vice-président élu Geraldo Alckmin et d'Alexandre de Moraes, un juge de la Cour suprême.

Les chefs d'accusation sont gravissimes: "coup d'Etat", "tentative d'abolition violente de l'Etat de droit démocratique" et "organisation criminelle armée".

"La dictature vit de mort, non seulement de la société, non seulement de la démocratie, mais d'êtres humains de chair et d'os", a souligné gravement la juge Carmen Lucia en votant, comme ses collègues, pour l'ouverture d'un procès.

Election en 2026

Même si la législation brésilienne ne prévoit aucun délai précis pour la tenue de ce procès, "on peut s'attendre à ce que (l'ex-président) soit jugé d'ici la fin de l'année", pour éviter toute inferférence avec l'élection présidentielle de 2026, explique à l'AFP Enzo Fachini, avocat spécialiste en droit pénal de la Fondation Getulio Vargas.

Inéligible jusqu'en 2030 en raison de ses attaques sans preuves contre les urnes électroniques, Jair Bolsonaro espère encore voir cette sanction annulée ou réduite pour lui permettre d'être de nouveau candidat en 2026.

Mais une condamnation pour complot contre la démocratie brésilienne briserait cet espoir. Et forcerait son camp à lui choisir un successeur, alors que le jeu semble ouvert face à un Lula plus impopulaire que jamais, sur fond d'inflation.

Dos au mur, Jair Bolsonaro veut croire que Donald Trump, "ami" et modèle politique, jouera de son "influence" en sa faveur.

Émeutes de Brasilia

Alexandre de Moraes, puissant juge honni du camp Bolsonaro, qui voit en lui un "dictateur", a été le premier à voter mercredi pour l'ouverture d'un procès contre l'ex-président.

Invoquant son "intérêt personnel" en tant que potentielle victime d'un projet d'assassinat, la défense avait tenté d'obtenir la récusation du juge Moraes. En vain. Pas plus qu'elle n'a pu écarter deux autres membres du "Supremo": un ex-ministre de Lula, Flavio Dino, et l'ancien avocat de l'actuel chef de l'Etat, Cristiano Zanin.

Les magistrats ont également décidé d'ouvrir un procès contre sept autres conspirateurs présumés, dont plusieurs anciens ministres, Walter Braga Netto (défense), son candidat à la vice-présidence en 2022, et Anderson Torres (justice), ainsi que l'ancien commandant de la Marine, Almir Garnier Santos.

Selon l'accusation, le coup d'Etat n'a pas eu lieu faute de soutien de la part d'autres membres du haut commandement de l'armée brésilienne.

Cherchant à démontrer que la démocratie au Brésil a réellement frôlé le désastre, l'accusation s'appuie aussi sur les événements du 8 janvier 2023 à Brasilia.

Une semaine après l'investiture de Lula, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et du palais présidentiel, criant à la fraude électorale et appelant à une intervention militaire.

M. Bolsonaro, qui se trouvait alors aux Etats-Unis, dit avoir répudié les "actes violents" commis ce jour-là.

Avant de revenir au pouvoir pour son troisième mandat en 2023, après un premier passage à la présidence de 2003 à 2010, Lula a également eu maille à partir avec la justice, étant même incarcéré pour corruption, avant de voir ses condamnations annulées.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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