Kiev et Moscou ont fait état mercredi de frappes ayant tué plusieurs civils de chaque côté de la frontière, où les bombardements se sont multipliés ces derniers temps, poussant Vladimir Poutine à promettre d'assurer la "sécurité" dans les régions russes visées.
Dans l'une d'elles, celle de Belgorod, trois personnes sont mortes et quatre ont été blessées dans une série de bombardements, particulièrement "massifs" dans l'un des districts frontaliers, a déclaré le gouverneur local Viatcheslav Gladkov.
A quelque 70 km de là, en Ukraine, au moins quatre personnes ont été tuées et sept blessées dans une frappe russe en pleine journée sur Kharkiv, la deuxième ville du pays, a annoncé le gouverneur régional Oleg Synegoubov.
Le bilan risque de s'alourdir car une "dizaine de personnes pourraient être piégées dans les décombres", avait-il averti plus tôt à la télévision, relevant que, "selon les premières estimations, il s'agissait d'un missile de croisière".
C'est un site industriel qui abritait "une imprimerie", une installation de production de meubles et de peinture qui a été touché, a signalé Serguï Bolvinov, un haut responsable local de la police.
"Les opérations de secours se poursuivent" et les pompiers essaient de maîtriser l'incendie, a-t-il raconté. Selon les services d'urgence, le feu s'est propagé sur "plus de 2000 mètres carrés".
Située à une quarantaine de kilomètres de la frontière avec la Russie, Kharkiv, qui comptait environ 1,5 million d'habitants avant l'invasion russe il y a deux ans, est régulièrement bombardée par l'armée russe.
Incursions armées
Dans la région russe de Belgorod, deux civils ont été tués et deux autres blessés près du village de Graïvoron, a affirmé Viatcheslav Gladkov, évoquant un district frontalier cible d'attaques aériennes et d'incursions terrestres de groupes armés en provenance d'Ukraine.
Depuis mercredi matin, la zone subit "des bombardements massifs", en particulier à partir de lance-roquettes multiples, a-t-il dit.
Plus tôt, le gouverneur avait fait état de la mort d'un civil à Belgorod, précisant que deux autres avaient été blessés, dont une adolescente de 17 ans.
Des bâtiments d'habitation, une école et deux maternelles ont également été endommagés, selon lui.
Aucun élève ou professeur ne s'y trouvait, les autorités régionales ayant décidé cette semaine de fermer à titre provisoire les établissements scolaires des zones frontalières face au risque de frappes.
Viatcheslav Gladkov avait également annoncé mardi soir que des points de contrôle seraient installés à l'entrée de plusieurs villages proches de l'Ukraine, théâtres d'incursions armées ces dernières semaines.
Ces tentatives d'infiltration à partir du territoire ukrainien, que l'armée russe dit repousser, sont effectuées par des groupes se présentant comme des combattants russes alliés à Kiev et opposés à Vladimir Poutine.
La zone où des points de contrôle seront mis en place, autour du village de Kozinka, est celle où les "actions les plus actives" ont été menées par ces groupes, a expliqué le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.
Pendant l'élection présidentielle russe, la semaine dernière, "des combattants ukrainiens ont tenté de s'emparer de localités dans les régions de Belgorod et de Koursk", a-t-il dit.
En parallèle, la région de Belgorod a été la proie de nombreuses attaques aériennes imputées à l'Ukraine.
Kiev avait promis de porter les combats sur le sol russe en représailles aux nombreux bombardements sur le territoire ukrainien.
De son côté, Vladimir Poutine, qui vient d'être reconduit dans ses fonctions, a promis mercredi d'"assurer la sécurité" des habitants des régions frontalières, dont celle de Belgorod, saluant leur "courage".
A Kiev où il était en visite officielle, le conseiller à la Sécurité nationale américain Jake Sullivan s'est pour sa part déclaré incapable de prédire si et quand le Congrès adopterait le programme d'aide militaire de 60 milliards de dollars en faveur de l'Ukraine, toujours bloqué à la Chambre des représentants, dirigée par les républicains.
"Cela a déjà pris trop de temps. Je le sais, vous le savez", a déclaré M. Sullivan lors d'une conférence de presse, aux côtés d'Andriy Yermak, chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Je ne vais pas faire de prédictions sur le moment exact où cela se fera, mais nous travaillons pour que cela soit le plus tôt possible", a-t-il ajouté.
Il a réitéré la position de la Maison Blanche, qui s'est dite "confiante" dans la possibilité de débloquer l'argent à un moment ou à un autre.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp