Au moins 17 enfants ont péri et 70 sont portés disparus dans un incendie qui a ravagé dans la nuit le dortoir de leur école primaire, dans le centre du Kenya, ont annoncé vendredi les autorités kényanes.
L'incendie à l'Académie Hillside Endarasha du comté de Nyeri s'est déclaré jeudi vers minuit, a indiqué la police, précisant que l'âge moyen des victimes est d'environ neuf ans.
L'école, qui accueille quelque 800 élèves âgés de cinq à 12 ans environ, se trouve dans une zone semi-rurale à environ 170 km au nord de la capitale Nairobi.
"Il y a 17 morts" et plusieurs autres personnes qui ont été blessées, dont 16 grièvement, et hospitalisées d'urgence, a déclaré la porte-parole de la police, Resila Onyango, ajoutant qu'une enquête est en cours pour déterminer les causes de l'incendie.
"Les corps retrouvés sur les lieux ont été brûlés au point de devenir méconnaissables", a-t-elle ajouté. "D'autres corps seront probablement retrouvés" au cours de l'inspection des lieux, selon elle.
Plus tard dans l'après-midi, le vice-président kényan Rigathi Gachagua a annoncé que 70 enfants étaient toujours portés disparus.
"Nous avons toujours 70 enfants qui n'ont pas été retrouvés, ce qui ne veut pas dire qu'ils sont morts ou qu'ils sont blessés. Le fait est que nous ne les avons pas retrouvés", a déclaré M. Gachagua à la presse devant l'établissement où l'incendie s'est déclaré.
Devant l'école, une centaine de parents étaient massés vendredi, attendant avec angoisse des nouvelles de leurs enfants.
"Nous n'avons eu que peu d'informations. Ils nous disent que certains enfants ont pu s'échapper, mais on ne nous dit pas où", a témoigné auprès de l'AFP Francis Wachira, 33 ans, qui a une fille scolarisée dans cette école.
"Plus j'attends ici, et plus mon espoir de revoir mon enfant s'amenuise...", confie-t-il.
Ecoliers "traumatisés"
Certains enfants ont trouvé refuge dans des maisons alentours, a indiqué le ministre kényan de l'Intérieur Kithure Kindiki, venu vendredi sur place. Ceux-là "sont vivants et en bonne santé, mais bien sûr traumatisés, et toujours auprès de ceux qui les ont accueillis chez eux la nuit dernière", a-t-il ajouté.
Des survivants, drapés dans des couvertures bleues pour se protéger du froid, ont été emmenés dans des bus, a constaté l'AFP.
Elisabeth Nyambura, une mère de famille de 35 ans, a indiqué que son fils de 13 ans avait été retrouvé et ramené chez lui. La mère de famille est restée sur place pour aider à retrouver un de ses camarades.
"Il (son fils, NDLR) m'a juste dit qu'ils avaient vu de la fumée et s'étaient enfuis par la fenêtre. Je suis juste très heureuse qu'il soit en vie", a-t-elle raconté.
La charpente du dortoir a été brûlée, et son toit de tôle ondulée s'est complètement effondré, a constaté l'AFP.
Le bâtiment a été scellé avec du ruban jaune par la police, qui a bouclé tous ses points d'accès.
Dortoir "surpeuplé"
Selon la Commission kényane sur le genre et l'égalité, qui réclame une enquête approfondie sur le sinistre, de premières informations indiquent que le dortoir était "surpeuplé, en violation des règles de sécurité".
Evoquant une "nouvelle dévastatrice", le président kényan William Ruto, actuellement à Pékin pour un sommet sino-africain, a exprimé ses condoléances. "Nos pensées vont aux familles des enfants qui ont perdu la vie" dans cette "tragédie", a-t-il déclaré dans un message sur X.
M. Ruto a ajouté avoir demandé aux fonctionnaires de "mener une enquête approfondie sur cet horrible incident" et promis que les responsables seraient "amenés à rendre des comptes".
La Croix-Rouge kényane a indiqué avoir déployé des équipes sur le terrain pour fournir "des services de soutien psychosocial aux élèves, aux enseignants et aux familles touchées".
"Des nouvelles déchirantes nous parviennent du Kenya, où l'incendie d'une école a causé des ravages", a réagi sur X Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC). "Nos pensées vont à toutes les personnes touchées".
De nombreux incendies d'écoles ont eu lieu par le passé au Kenya et dans toute l'Afrique de l'Est.
En 2016, neuf élèves ont été tués dans l'incendie d'un lycée pour filles à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi.
En 2001, 67 élèves ont été tués dans l'incendie criminel de leur dortoir dans une école secondaire du district de Machakos, au sud du Kenya.
Deux élèves ont été accusés du meurtre, et le directeur et l'adjoint de l'école ont été reconnus coupables de négligence.
En 1994, 40 écoliers ont été brûlés vifs et 47 blessés dans un incendie qui a ravagé une école secondaire pour filles dans la région de Kilimandjaro, au nord de la Tanzanie voisine.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp