A Genève, depuis hier, l'Organisation internationale du travail vit à un rythme effréné. Cette organisation des Nations Unies tient sa conférence annuelle sur le travail. La réunion dure jusqu’au 21 juin et verra passer une quarantaine de chefs d’Etat. De quoi mobiliser la police genevoise qui a demandé des renforts aux polices des autres cantons romands. Les explications de Jean-Philippe Brandt, officier de communication de la police genevoise:
Le but de cette conférence annuelle, c’est d’aboutir sur deux textes majeurs: une Convention sur le harcèlement et une Déclaration sur l'avenir du travail face aux nouveaux défis comme le changement climatique ou les nouvelles technologies.
La Suisse retirée de la liste noire
En ce qui concerne Berne, une autre préoccupation majeure est abordée. Celle de la présence de la Suisse sur une liste noire. Il s’agit d’une liste de 40 pays accusés de violer les obligations internationales. D’après l’OIT, les travailleurs qui ont un rôle actif dans les syndicats ne sont pas assez protégés d'un licenciement. De plus, ils devraient bénéficier d'une compensation financière plus importante s'ils sont sanctionnés dans le cadre de leur activité syndicale.
Présente dans une première liste noire, la Suisse a été épargnée mardi et retirée d'une liste resserrée à environ 25 pays. La Commission d'application des standards de l'Organisation internationale du travail (OIT) a estimé que les préoccupations sur la liberté syndicale en Suisse étaient moins importantes que la situation d'autres Etats.
Fêter les 100 ans de l'OIT
C’est aussi l’occasion de fêter les 100 ans de l'Organisation internationale du travail. L’OIT est en effet née au lendemain de la Guerre en 1919. Malgré le fait que ce soit une vieille dame, elle se penche, on l’a vu, sur des problématiques très actuelles comme la violence et le harcèlement au travail.
Ce thème promet d’ailleurs des tensions lors de cette conférence annuelle vu les réticences qui ont été émises par le patronat, lui aussi présent à l’OIT. En tout, plus de 5 000 délégués du monde entier seront présents.
Plus de quarante dirigeants du monde vont venir à Genève pour l’occasion. Hier, le conseiller fédéral Alain Berset a ouvert le bal. L’arrivée du premier ministre russe était agendée à 11h30. Suivis de près par la chancelière allemande Angela Merkel et par le président français Emmanuel Macron. Ce dernier a lancé un appel à réformer le capitalisme pour résorber "les inégalités" qui alimentent les extrêmes. Emmanuel Macron a déclaré: "Nous sommes à l'orée, si nous n'y prenons pas garde, d'un temps de guerre". Et d'ajouter: "Cette économie de marché dans laquelle nous vivons est de moins en moins sociale" et plus financiarisée. "Quelque chose ne fonctionne plus dans le capitalisme".
Pour des salaires minimaux partout en Europe
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a plaidé pour des salaires minimaux partout en Europe. Mardi devant la Conférence du centenaire de l'OIT, elle a considéré l'organisation aussi indispensable qu'il y a 100 ans."Nous avons encore beaucoup de travail qui nous attend" pour atteindre des emplois décents dans le monde, a-t-elle affirmé.
Les présidents équato-guinéen, colombien et irakien s’exprimeront, quant à eux demain. Et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, viendra clore les débats vendredi 21 juin.
@marie_prieur/ATS