La Grève pour l'Avenir a fait retentir l'alarme climatique vendredi avec plusieurs dizaines d'actions dans toute la Suisse. Le mouvement réunit diverses associations, syndicats et ONG autour de la grève du climat et de la grève féministe.
A 11h59, les activistes ont fait du bruit dans toute la Suisse pour tirer la sonnette d'"alarme climatique". L'objectif était de montrer qu'il ne reste plus beaucoup de temps pour arrêter la crise climatique et qu'il est grand temps d'agir, indique le mouvement dans un communiqué. Celui-ci appelle déjà à une prochaine journée de grève et d'action en automne.
Environ 30'000 personnes ont participé à des actions dans plus de 100 lieux en Suisse, précise le mouvement en soirée. Il souligne toutefois qu'il est encore difficile de donner un chiffre exact, certaines actions étant encore en cours.
La Grève du Climat, des syndicats, des collectifs féministes, des ONG, des communautés religieuses et pacifistes ainsi que des groupes locaux ont attiré l'attention sur divers aspects de la crise climatique. Ils luttent pour une société écologique et sociale.
Pic de 8000 personnes à Lausanne
Les événements, tenus sous une météo peu clémente, allaient du simple stand-up aux rassemblements. Des actions de plus grande envergure ont eu lieu dans plusieurs villes, comme Zurich, Genève, Berne et Lausanne. La journée s'est terminée dans nombre d'entre elles par un rassemblement, qui a réuni notamment 1500 personnes à Bâle.
A Lausanne, le cortège, réunissant au départ 2500 participants, a atteint près de 8000 personnes au plus fort de la manifestation, selon les estimations de la police. Composé de beaucoup d'enfants, le cortège, bon enfant, a défilé en fin d'après-midi à travers la ville, sous une pluie fine, puis battante.
Dans le cadre de ce défilé, deux auteurs de dommage à la propriété sur des panneaux d'affichage ont été interpellés, a indiqué la police municipale. Plus tôt, un premier cortège "scolaire" avait rassemblé moins de 200 étudiants dans les rues de la capitale vaudoise.
A Genève, le comité pour une politique de la paix de la Grève a protesté contre le pillage de terres provoqué par des entreprises de matières premières. En fin d'après-midi, environ 1500 personnes ont manifesté dans le calme dans les rues de la ville, d'une rive à l'autre. Aucun incident n'a été signalé, selon la police.
A Neuchâtel, quelque 800 personnes se sont mobilisées. Une action a notamment été organisée devant la cuisine de l'ancien hôpital cantonal de Perreux pour dénoncer la privatisation de ce service et le licenciement sans solution de reclassement de plusieurs dizaines d'employés.
En direct toute la journée
Au Tessin, les actions provenant de toute la Suisse ont été retransmises en direct toute la journée sur TeleFuturo, une chaîne de télévision créée spécialement pour l'occasion. Dans le canton de Berne, où environ 35 actions étaient prévues, la Grève pour l'Avenir a débuté avec l'installation d'un stand d'information sur la place de la gare à Berne.
En Suisse centrale, les actions avaient déjà commencé le matin à la gare de Zoug. Les pendulaires ont reçu 250 ballons à l'effigie de la Terre et des dépliants contenant dix revendications, par exemple, plus d'énergie renouvelable ou la semaine de travail de 30 heures.
A Zurich, une vingtaine de personnes se sont manifestées dès le petit matin devant le tribunal de district de Zurich, exprimant leur solidarité avec une militante du climat en procès. La manifestation principale a ensuite réuni plusieurs centaines de personnes.
Manifeste national
"Les crises écologiques et sociales de notre époque sont étroitement liées et ne peuvent être abordées qu'ensemble", écrit le mouvement. "Il est important d'unir nos forces et de travailler à un avenir solidaire et durable." Une action immédiate et décisive est nécessaire pour respecter l'accord de Paris et l'objectif de 1,5 degrés.
Un manifeste national regroupe les revendications et donne "une direction commune", toutes les composantes de la coordination n'adhérant pas forcément à toutes les revendications. Le texte englobe diverses thématiques, dont le réchauffement climatique, les inégalités sociales, les violences faites aux femmes et l'accueil des réfugiés. Il réclame notamment un service public fort.
Reconversion écosociale
Les syndicats se sont alliés à cette journée. Travail.Suisse salue le fait que le mouvement de la jeunesse pour le climat "prend en considération pas seulement la justice climatique mais aussi la justice sociale". Pour le syndicat Unia, "le temps est venu pour la reconversion écosociale".
Ensemble, ils demandent des investissements dans la création d'emplois durables, un renforcement du service public, notamment dans les domaines des transports et de l'énergie, une réduction du temps de travail avec la pleine compensation du salaire pour les bas et moyens revenus et ce afin de réduire "notre empreinte écologique tout en améliorant nettement la qualité de vie". Il ne faut enfin laisser personne de côté grâce à des offensives de formation professionnelle et continue.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats