Comment accompagner au mieux les requérants d’asile mineurs non accompagnés? Question sur laquelle a planché le canton de Genève. Ces jeunes issus de l'asile sont de plus en plus nombreux, une augmentation de 75% sur un an au bout du lac, 300 jeunes ont trouvé refuge sur le territoire cantonal, l’année passée.
Une plateforme cantonale interinstitutionnelle a été constituée pour repenser la prise en charge de ces mineurs. Un plan d’action décliné en 5 priorités a été présenté ce mardi. Les détails avec Christophe Girod, directeur général de l’Hospice général.
Le RMNA est d'abord accueilli pour six semaines à trois mois dans un nouveau foyer où une équipe pluridisciplinaire établit un diagnostic socio-sanitaire. Selon les prévisions, 300 RMNA devraient passer par ce foyer de 68 lits destiné aux garçons, qui constituent la majorité des RMNA, dans le courant de l'année.
Le jeune doit ensuite pouvoir être hébergé dans le foyer qui propose le projet pédagogique le plus adapté à sa situation. Ces lieux de vies ne dépassent pas 100 places pour favoriser la proximité avec l'équipe éducative. L'intégration passe encore par l'apprentissage du français, déterminant pour avoir accès à une formation. Le DIP a ouvert 21 classes d'alphabétisation, presque toutes composées d'élèves afghans.
Le passage à l'âge adulte réactive souvent des traumas et des doutes concernant leur titre de séjour, avec un plus grand risque suicidaire comme le canton en a connu ces dernières années. La plateforme interinstitutionnelle se veut d'ailleurs plus attentive face aux problèmes de santé mentale des jeunes. Les précisions de Noémie Cuissart de Grelle, médecin associée du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent aux HUG et responsable de la consultation transculturelle de pédopsychiatrie.
La plateforme rassemble notamment des services du Département de la Cohésion Sociale, du Département de l'instruction publique, les HUG mais aussi l'Hospice général.
300 requérants d’asile mineurs non accompagnés ont trouvé refuge à Genève fin 2023. Ce qui représente une augmentation de 75% sur un an. Pour Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat chargé du Département de la cohésion sociale, il est donc impératif de leur offrir un accueil et un suivi plus personnalisés en vue de leur intégration et de leur autonomie future.
Laurie Selli avec ATS