À Genève, des citoyens de la rue des Charmilles excédés par les nuisances sonores, les problèmes de pollution et de sécurité dus au trafic routier lancent une pétition pour apaiser leur quartier. Objectif: que la vitesse maximale sur la rue des Charmilles soit réduite à 30km/h. Une pétition soutenue par l'Association Transport et Environnement Genève et le Forum 1203.
Des habitants du quartier des Charmilles au centre-ville de Genève se mobilisent pour apaiser leur quartier. Soutenus par l'Association Transport et Environnement Genève (ATE) et le Forum 1203, ils ont lancé ce matin une pétition adressée à la Ville pour que cette rue devienne une zone 30. Les résidents sont excédés par les nuisances sonores générées par cette rue d'un demi kilomètre de long et qui est l'un des passages les plus fréquentés du canton selon les initiants puisque les automobilistes l'utilisent surtout pour passer d'une rive à l'autre. Il y aurait selon les estimations des habitants entre 6000 et 7000 véhicules qui emprunteraient cet axe chaque jour. Une rue qui n'a pas été conçue pour le passage quotidien de milliers de véhicules rappellent-ils. En 2018, un revêtement phonoabsorbant a été posé afin de réduire le bruit de la route, mais sans grand effet puisque les nuisances dues aux moteurs ou aux pots d'échappement, elles, ont continué. Ecoutez le témoignage de Marie-Claude Frauenrath, habitante de la rue des Charmilles.
Les pétitionnaires mettent également en avant les problèmes de sécurité liés au trafic pour les piétons et les cyclistes. Ils rappellent que cette zone à forte densité abrite deux écoles primaires qui accueillent plus de 500 élèves. Pour les parents, il est impossible de laisser les enfants se rendre seuls à l'école. Marie-Claude Frauenrath.
Valeurs limites dépassées
Assez étroite, la rue des Charmilles facilite l'expansion du bruit. Celui-ci varie entre 65 et 71 décibels en journée. Des chiffres qui se situent au-delà des limites de l’Ordonnance fédérale de protection contre le bruit qui sont fixées à 65 décibels le jour et 55 la nuit. Ecoutez Caroline Marti, présidente de l'ATE Genève.
Ainsi, réduire la vitesse de 50 à 30 km/h permettrait de réduire le bruit du trafic de moitié expliquent les initiants. Pour Caroline Marti, cette réduction est la seule mesure qui permettrait de venir à bout du problème.
Cette pétition va dans le sens de la politique cantonale et municipale en la matière de réduction du bruit. Pour rappel, en avril 2021 le Conseil d'Etat a mis en consultation une nouvelle stratégie contre le bruit routier. Celle-ci prévoit notamment une limitation générale à 30km/h dans l'hypercentre. La moyenne ceinture urbaine, elle, ne serait concernée que la nuit et uniquement sur les axes routiers qui dépassent les normes établies par l'ordonnance sur la protection du bruit (OPB). Les résultats devraient être présentés cet automne.