Verts et socialistes lancent un nouveau projet de loi pour favoriser l’inclusion dans les classes primaires et secondaires genevoises. Il s’inspire du modèle tessinois.
Il faut mieux inclure les élèves à besoins particuliers à Genève. C’est le cri du cœur lancé par les socialistes et les verts, mais aussi des associations actives dans le handicap, qui ont déposé une nouvelle loi au Grand Conseil. Elle s’inspire du modèle tessinois qui a mis sur pied des classes inclusives depuis près de 10 ans. Il s’agit d’inclure 3 à 4 élèves à besoins spéciaux dans les classes régulières avec pour les encadrer, un enseignant ordinaire et un enseignant spécialisé.
La nouvelle loi genevoise veut mettre fin à l’enseignement en silo, partagé entre l’ordinaire et le spécialisé. Une organisation qui ne coûterait pas plus cher, selon les verts et les socialistes. Cyril Myzrahi, député socialiste au Grand Conseil et vice-présidente de Fégaph, la fédération genevoise des associations des personnes handicapées et de leurs proches.
Ré-allocation des ressources
Cette nouvelle organisation ne coûterait pas plus cher, selon les verts et les socialistes. Les ressources étant ré-allouées entre les deux systèmes. Cyril Myzrahi.
Selon les auteurs du nouveau projet de loi, les classes spécialisées seraient réservées aux élèves plus lourdement handicapés. Elles devraient se trouver dans les écoles. Les précisions du député socialiste.
La loi prône l’introduction et la généralisation des classes inclusives avec un co-enseignement, ordinaire et spécialisé. Les enfants, au nombre de 4 au maximum seraient intégrés à une classe avec effectif réduit de 16-17 voire 18 élèves.
Le Tessin compte 500 élèves avec des besoins spéciaux, 150 d’entre eux se trouvent dans des classes inclusives. Le Canton, depuis l’introduction de la nouvelle loi en 2012, est passé de 3 à 44 sections inclusives.
Cyrill Myzrahi a rappelé que la Suisse fait office de mauvais élève quant à mise en œuvre de la convention de l’ONU de 2014 en matière d’éducation inclusive. Elle vient de passer son examen périodique en 2022 et les critiques étaient sévères, notamment sur le fait que les enfants restent scolarisés séparément.
Saupoudrage actuel
Pour la députée verte Marjorie de Chastonay, les efforts réalisés par le DIP ces dernières années pour l’inclusion reste du saupoudrage. Elle-même mère d’un enfant autiste a été confrontée à cette organisation en silo.
Les équipes pluridisciplinaires mises en place par la Conseillère d’Etat ont réclamé davantage de moyens, selon l’élue. Alors qu’avec cette nouvelle organisation, il s’agira de ré-allouer les ressources. Laisser ces jeunes sur le bord de la route aura un coût bien plus important quoiqu’il en soit. Marjorie de Chastonay.
Le projet de loi va être envoyé en commission, les deux partis vont demander l'urgence à la session de jeudi du Grand Conseil.