Après une longue procédure de 2 ans et demi, une jeune mère peut crier victoire: son employeur est condamné à lui verser 6 mois de salaire.
Il lui aura fallu plus de deux ans pour faire reconnaitre son licenciement abusif. En mai 2020, l’employée d’une fiduciaire Genevoise se fait remerciée le jour de son retour de congé maternité. Son patron lui annonce: "Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise c'est que tu es licenciée et la bonne, c'est que tu vas pouvoir prendre des vacances". Après 8 années d'ancienneté et ayant vécu une première grossesse au sein de cette même entreprise sans encombre, la réceptionniste en est particulièrement choquée.
Elle décide de lancer une procédure, accompagnée d'un syndicat, pour attaquer son employeur devant le Tribunal des prud'hommes.
Laura Bisiani, juriste et secrétaire syndical SIT a représenté la plaignante au Tribunal:
Après deux ans et demi de procédure, elle obtiendra gain de cause. Juste avant les fêtes de Noël, elle apprend que son employeur sera finalement condamné à lui verser 6 mois de salaire, peine maximale dans les cas de licenciement abusifs.
Même si la procédure est longue, elle est primordiale pour la secrétaire syndical au SIT, Valérie Buchs:
Alors bien qu'après trois ans, la mère de 3 enfants n'ait toujours pas retrouvé de travail, c'est une victoire certes. Mais le cas de cette réceptionniste Genevoise est loin d'être un cas isolé. Différentes enquêtes en Suisse donc celle du Bureau Fédéral de l'égalité entre femmes et homme, montre que c'est une situation qui touche près d’une femme sur 10 chaque année en Suisse.
L'ancienne employé de la fiduciaire Genevoise remporte le duel, 21'000 francs mais se retrouve tout de même sans emploi. Une histoire qui se finit malgré tout, plutôt bien, quand on sait que beaucoup de cas similaires peinent à trouver justice. Mais cette victoire pourraient encourager les autres mères à ouvrir des procédures si elles en sont victimes. Mais pour Valérie Buchs , secrétaire syndical au SIT, il faut agir urgemment sur la loi. Le code des obligations protège les jeunes mères d’un licenciement durant leur grossesse et les 16 semaines qui suivent leurs accouchements.
Si c’est votre cas, le SIT recommande de s’opposer à son licenciement abusif, par lettre recommandé à son employeur, avant la fin du délai de congé maternité.