Genève, une ville en constante mutation, cherche à adapter ses quartiers aux défis contemporains du développement durable et de la cohésion sociale. C'est dans cet esprit que le projet Rez-Actifs, porté par l'association Après Genève, œuvre depuis une décennie pour rapprocher les mondes de l'urbanisme et de l'entrepreneuriat autour d'une vision commune: celle de quartiers. J'ai eu le plaisir de m'entretenir avec Ludovic Laffont, coordinateur de Rez Actifs, pour en savoir plus sur cette initiative innovante.
« Rez Actifs est un projet qui [...] a le besoin de rapprocher ces deux mondes qui ont besoin l'un de l'autre pour créer des quartiers [...] vivants pour les habitants », explique Ludovic Laffont. L'idée est simple mais ambitieuse: transformer les quartiers pour qu'ils deviennent des lieux où « on peut trouver tous les biens et services à proximité, d'avoir du lien social et dans le respect de notre planète, des limites planétaires ».
Ludovic Laffont détaille cette vision: « On essaie de promouvoir l'économie sociale et solidaire qui est plutôt une économie tournée vers les limites planétaires, vers le partage, vers la réparation, vers le lien social ». Le projet Rez Actifs s'attaque à un modèle économique qui privilégie souvent la maximisation des profits au détriment de la qualité de vie dans les quartiers. « C'est du bon sens mais évidemment aujourd'hui, on pourrait dire qu'il y a quand même une recherche de maximisation des profits », souligne-t-il.
L'exemple du rez-de-chaussée est emblématique de cette approche. Il s'agit de repenser ces espaces pour qu'ils accueillent des activités contribuant à la vie du quartier, comme les ressourceries ou les bibliothèques d'objets « qui permet d'éviter qu'on ait tous une perceuse dans notre placard [...] et d'aller la chercher quand on en a besoin », illustre Ludovic Laffont.
La transition vers ce modèle n'est pas sans difficulté. Le coordinateur de Rez Actifs admet que « c'est pas facile de résumer parce qu'il y a plein de raisons qui s'entremêlent », mais il souligne la dynamique positive de certaines communes et promoteurs privés, comme ce projet qui a dédié 5500 m² à des activités de vie de quartier, preuve que des solutions innovantes existent.
La volonté de Rez Actifs ne s'arrête pas aux frontières de Genève. « L'ambition [...] c'est de vraiment accompagner les promoteurs pour construire un quartier sur une seule planète, mais aussi de développer les entrepreneurs [...] et de déployer ces Rez Actifs en dehors du canton de Genève et au-delà de la Suisse si jamais », affirme Ludovic Laffont.
Ce projet, qui a déjà vingt ans d'existence, espère continuer à promouvoir l'économie sociale et solidaire et à attirer davantage de porteurs de projets. « On espère que cette association puisse attirer encore plus de porteurs et de porteuses de projets et d'adhérents et de membres à cette économie sociale et solidaire », conclut Ludovic Laffont avec espoir.
En favorisant la proximité, le partage et la durabilité, Genève pourrait bien devenir un exemple à suivre pour les villes du futur.
Avec IA