«L’Etat a failli dans l’affaire du foyer de Mancy», c’est la conclusion de la Commission de contrôle de gestion du Grand Conseil qui a présenté ce mardi matin son rapport.
Le foyer, destiné à accueillir des jeunes autistes, a été ouvert dans la précipitation en 2018, sans projet institutionnel, sans cahier des charges pour le personnel et sans projet de formation. Le député PLR, Cyril Aellen, président de la sous-commission de contrôle de gestion.
Les deux directeurs successifs de Mancy s'étaient engagés à suivre des formations, mais ils ne l'ont jamais fait, a relevé la Commission.
Les commissaires ont dénoncé la maltraitance institutionnelle qui s’est manifestée dès 2019 avec une lettre de parents sans que personne n’ait réagi. Même après la note de maltraitance rédigée en mars 2021, il a fallu attendre décembre, soit 7 mois pour qu’une plainte pénale soit déposée.
Excuses requises
La commission estime que la Conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta doit présenter ses excuses aux jeunes et aux familles. Jennifer Conti, membre de la sous-commission de contrôle de gestion.
Elle a déploré que des proches de la Magistrate, d'obédience socialiste, occupent des postes hautement stratégiques.
Recommandations
La commission a également déploré que le Conseil d'Etat ne fonctionne pas davantage en collège. Le foyer de Mancy concernait plusieurs départements et la mauvaise coordination a contribué à aggraver la situation. La Commission en a fait une recommandation. "Ce n'est pas mon département" ne devrait plus être audible, selon le président Cyril Aellen.
La commission regrette le nombre d'étapes de validation, 7 pour tous travaux au foyer de Mancy. Autre recommandation, que chaque département ait sa propre division "ressources humaines".
Réaction du DIP
Le DIP de son côté a réagi. Il reconnaît que l'Etat a failli. Il dit "réitérer" ses regrets et ses excuses aux enfants et aux familles concernés. Et prend acte des manquements identifiés par la Commission, notamment au niveau de la remontée inadéquate et trop tardive des alertes. La Conseillère d'Etat chargée du DIP, Anne Emery-Torracinta.
Pour la Conseillère d'Etat, au-delà des excuses et des regrets, il faut s'assurer qu'une telle situation ne se reproduise plus jamais. Il faut tirer les leçons du passé et accorder davantage de moyens à l'OMP.
Concernant la garde "prétorienne" socialiste qui oeuvre aux côtés de la Magistrate, elle nie son existence. Les employés sont soigneusement recrutés.