Le canton de Genève n'a encore jamais enregistré aussi peu de cambriolages qu'en 2023. Le chiffre se situe juste en dessous du seuil des 3000. Une statistique exceptionnelle depuis 1985, année du premier recensement des cambriolages à Genève, a indiqué lundi la police.
Le phénomène est d'autant plus remarquable que le nombre d'habitants au bout du lac est aujourd'hui plus important et qu'historiquement, par rapport au reste de la Suisse, Genève avait toujours publié un chiffre élevé de cambriolages, a relevé devant les médias la commandante de la police genevoise Monica Bonfanti en présentant l'état des lieux de la criminalité dans le canton.
La police genevoise explique ce recul notamment par une plus grande prudence de la population. Il est moins rare, par exemple, d'installer une barre de sécurité sur une porte d'entrée. Les patrouilles sont aussi plus efficaces, avec une hausse des flagrants délits. Et les enquêtes identifient plus fréquemment les auteurs. C'est ce qu'explique Richard Boldrini, Chef de la police judiciaire.
Arnaques sur la toile
Dans d'autres domaines liés à la sécurité, la police genevoise a relevé une progression spectaculaire de la cybercriminalité économique. Les cas ont augmenté de 46% d'une année à l'autre. Les escroqueries sur internet, montées pour soutirer de l'argent à des victimes trompées, "suivent une courbe ascendante".
Ces escroqueries sur internet ont entraîné un préjudice de 16 millions, selon les estimations de la police.
En revanche, les délits sexuels dans le cyberespace sont en recul, ainsi que les atteintes à la réputation et les pratiques déloyales sur la toile.
Malgré des mesures préventives et une politique de fermeté, la police genevoise n'a pas pu faire diminuer, l'année dernière, la violence juvénile, qui "perdure". Les forces de l'ordre ont notamment affaire aux affrontements de bandes rivales ou à des conflits sur les réseaux sociaux.
Comme dans le reste de la Suisse, la violence lors d'événements sportifs est un gros sujet de préoccupation de la police genevoise. Le hooliganisme s'est manifesté quand le Servette FC a rencontré le FC Zurich et quand l'équipe grenat a accueilli le FC Sion. Un match de football mobilise 130 policiers, a rappelé Mme Bonfanti.
"Nous avons en face nous une criminalité qui évolue, qui change de forme", a relevé la conseillère d'Etat Carle-Anne Kast, responsable du département des institutions et du numérique (DIN).
Laurie Selli avec ATS