Un collectif composé de parents, résidents et de salariés de l'institution pointe de nombreux dysfonctionnements au sein de la Fondation Clair Bois. Les conditions de vie des résidents se seraient passablement dégradées en 5 ans. La fondation, elle, dément.
Les conditions de vie des résidents de la Fondation Clair Bois à nouveau critiquées. Pour rappel, en avril 2002, la presse s'était fait écho de dysfonctionnements au sein de l'institution qui accueille des personnes polyhandicapées. Depuis, la situation ne se serait pas améliorée, mais aurait empirée.
C'est ce que dénonce un collectif composé de parents, résidents et de salariés de Clair Bois. Il pointe du doigt de nombreux dysfonctionnements depuis cinq ans et notamment une approche devenue "industrielle" et éloignée de l'humain. Le collectif a deux objectifs: rendre publiques leurs revendications et ouvrir le débat sur la manière dont sont traitées les personnes fragiles. Certains évoquent même des formes de maltraitance. Ecoutez ce témoignage d'un parent.
En octobre dernier, une première soirée de discussion a eu lieu en présence d'une soixantaine de personnes, proches, résidents et personnel de la Fondation Clair Bois. Pour tous les intervenants un même constat: à partir du changement de direction il y 5-6 ans, une spirale négative s'est enchaînée. À commencer par un manque de personnel de terrain.
Daniel est résident à Clair Bois et à vu ses conditions de vie se péjorée. "Il y a un manque d'écoute et de proximité avec les résidents. Le personnel subit une grosse pression. On ne peut pas continuer comme ça, il faut tout revoir".
Rôle des proches à revoir
Parmi les revendications, le rôle des proches doit redevenir central. Aujourd'hui, ils ne sentent plus écoutés alors qu'il y a quelques années, ils avaient un pouvoir décisionnel et faisaient partie du conseil de fondation de l'institution. La situation inquiète les familles qui ont peur pour l'avenir de leurs proches.
Une séance publique va être organisée le 30 novembre pour faire part de leurs constats au grand public. Le collectif devrait également être reçu par le Département de la cohésion sociale le 12 décembre prochain. Une réunion qui est un motif d'espoir pour Daniel. "J'attends beaucoup du Conseil d'Etat et du Grand Conseil".
Clair Bois dément
La direction de la Fondation Clair Bois, via son directeur général Pierre Coucourde, dément elle formellement tous soupçons de maltraitance ou de négligence.
La fondation met en avant des "accusations injustes qui ne correspondent pas à la réalité". Le directeur estime au contraire qu'il y a eu des améliorations, notamment sur la gestion des effectifs.
Selon Pierre Coucourde, ces critiques émaneraient d’une minorité de familles avec qui le dialogue est compliqué.
La Fondation Clair Bois est subventionnée par l’Etat à hauteur de 40 millions de francs par an.