Délivrer des médicaments en quantités fractionnées. C’est ce que préconise Berne depuis jeudi dernier. Cette nouvelle mesure inquiète les pharmaciens du canton qui craignent une surcharge de travail administratif, de sécurisation et de logistique afin de pouvoir garantir une sécurité de remise pour les patients.
L’annonce a été faite par l’Approvisionnement économique du pays. Il ne s’agit, pour l’instant, que d’une recommandation et dont la durée est limitée dans le temps. La solution concerne seulement certains médicaments touchés par une forte pénurie.
L'Office fédéral de l'approvisionnement économique du pays (OFAE) a expliqué mercredi qu'au vu des difficultés d'approvisionnement actuelles, il n'est plus possible d'assurer la livraison de toutes les tailles d'emballages existantes. Les emballages originaux contiennent souvent davantage de médicaments qu'il n'en faut aux patients pour leur traitement et les médicaments restants risquent d'être éliminés.
La task force recommande donc de prescrire et délivrer en quantités fractionnées les médicaments touchés par une pénurie lorsque la taille d'emballage requise pour le traitement n'est pas livrable. Cette mesure permet de répartir les médicaments disponibles sur un plus grand nombre de patients et d'éviter l'élimination des emballages entamés, poursuit l'OFAE.
Reste que cette nouvelle mesure inquiète les officines car impossible à mettre en place en quelques jours. Elle va aussi engendrer énormément de travail pour pouvoir garantir une sécurité de remise aux patients. C'est ce qu'explique Rémi Lafaix, président de PharmaGenève, la faîtière des pharmacies du canton.
Pour Rémi Lafaix, cette solution de fractionner les médicaments n'est pas pérenne.
La pénurie de médicament s'aggrave en Suisse, avec une liste de médicaments indisponibles qui s'allonge et reste longue. C'est le cas de l'amoxicilline, qui fait toujours partie des médicaments touchés par la pénurie.