Le Grand Conseil devait se prononcer jeudi soir sur l'initiative de la gauche intitulée "pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes". Les esprits se sont rapidement échauffés.
L'initiative veut imposer les contribuables qui disposent de plus de 3 millions de francs, d'un montant de 2,5 pour mille supplémentaires. Lancée par la gauche, elle souhaite prélever cet impôt durant dix ans. Le Conseil d'Etat a opposé un contre-projet à l'initiative qui le limite à cinq ans. L'impôt de solidarité sur la fortune devrait rapporter 350 millions de francs en 10 ans.
Alexandre de Senarclens (PLR) ouvre les feux, la voix chargée d'émotion. Pour lui cet impôt est une catastrophe, "non pas pour les fortunés mais pour les autres". Cet impôt de solidarité va vider les caisses en faisant fuir les gros contribuables. "Une attaque en règle contre les entrepreneurs, ceux qui permettent à notre état social d'exister" selon le PLR. A Genève, le 1% des personnes les plus fortunées paient le 66% des impôts sur la fortune. Il craint que ces contribuables ne quittent le canton et que la classe moyenne passe à la caisse.
Jean Batou (ensemble à gauche) s'étonne de l'émotion avec laquelle le PLR "défend les privilégiés de ce canton". Un canton qui enregistre le degré d'inégalité le plus important de Suisse. En sept ans, la fortune des personnes qui possèdent plus de 3 millions de francs a triplé.
Xavier Magnin (PDC) rappelle que l'impôt sur la fortune à Genève est plus haut que celui du contant de Vaud. Avec cette initiative de la gauche, il va être de 1,5%. Pour les plus fortunés, il est facile de changer de domicile.
Christo Ivanov (MCG) s'emporte provoquant des protestations. Il est remis à l'ordre par le Président du Grand Conseil. Pour lui, la gauche ignore la réalité des petites entreprises. Il fustige les députés de gauche et leur lance. "Vous êtes les fossoyeurs des entrepreneurs de ce canton".
Pierre Eckert (V) souligne que les grosses fortunes ont beaucoup augmenté à Genève ces dix dernières années. Il relève que les services publics ont été sous fortes pressions, à cause du Covid et que d'autres crises encore les attendent, comme le réchauffement climatique. Les besoins de formation sont importants et cet impôt de solidarité va permettre de les financer.
Sylvain Thévoz (S) dénonce un chantage à la fuite des grosse fortunes. Et dénonce une droite soumise aux pressions des lobbies immobiliers et bancaires.