Le taux d'occupation peine à remonter dans certains EMS de l'Arc lémanique. A Chêne-Bougeries (GE), Florian Hübner, directeur de l'établissement Eynard-Fatio, lance un cri d'alarme et cherche activement des résidents. Dans le canton de Vaud, la situation se normalise.
Dans un message publié récemment sur un réseau social professionnel, Florian Hübner explique faire un peu de publicité pour son institution. Reconnue pour la dimension humaine de la prise en charge, "elle le mérite, mais surtout en a besoin", alerte-t-il.
"De manière générale, la situation s'est améliorée. Nous avons un bon rythme, mais nous partons de tellement loin que nous n'arrivons pas à remonter la pente", déclare-t-il à Keystone-ATS, soulignant la difficulté à rattraper le déficit d'occupation provoqué par la deuxième vague du Covid-19.
10% de lits vides
L'établissement compte une centaine de lits, dont une dizaine sont actuellement disponibles. "A 10'000 francs par mois la place, cela provoque des manques à gagner que nous n'arrivons pas à compenser", déplore-t-il.
Pour l'instant, l'institution a pu maintenir le cap grâce à des départs naturels et des réallocations de ressources internes. "Mais ce fragile équilibre n'est ni confortable, ni pérenne".
Pour Florian Hübner, il est impératif d'éviter de toucher au personnel, "le coeur et la substance de l'institution". Sans compter les difficultés actuelles à recruter du personnel de soins. Il reste donc l'augmentation du nombre de résidents. Le post lancé sur un réseau social est l'une des nombreuses démarches entreprises pour augmenter la visibilité et l'attractivité de l'institution.
Et de rappeler que la situation sanitaire est stable: "Les cas de Covid sont devenus heureusement extrêmement rares dans les EMS genevois depuis plusieurs semaines".
Pas le seul
Soumis à une forte concurrence dans son quartier, Eynard-Fatio n'est pas le seul à se trouver dans cette situation délicate: une dizaine d'EMS sont sur la corde raide sur les 54 (4125 lits) que compte le canton, relate Florian Hübner.
Des chiffres confirmés par Nicolas Walder, président de la Fegems, la faîtière des EMS genevois. "La situation n'est pas équilibrée", relève-t-il. Sont à la peine des établissements moins bien situés ou plus anciens ou avec des chambres à deux lits qui ne sont plus souhaitées par les résidents, explique-t-il.
Alors que les secteurs d'activité ayant subi des pertes pendant la crise sanitaire ont reçu un soutien du canton, la Fegems attend un effort de sa part. "L'Etat s'était engagé en début d'année à traiter en bilatéral avec les établissements en souffrance", rappelle M. Walder. Et de relever que les cantons de Valais et de Vaud ont eux accordé de l'aide à leurs EMS.
Vaud: nette amélioration
Dans ce dernier canton justement, la situation retourne à la normale. "Le phénomène des lits vides n'a plus la même acuité qu'en début d'année. Nous redoutions alors de devoir fermer des établissements", relève François Sénéchaud, secrétaire général d'Héviva, l'association faîtière des EMS vaudois.
A ce jour, 91 lits sont libres sur les 7000 que compte le réseau. A mi-janvier, il y en avait 352, compare-t-il, rappelant que pour être économiquement viable, les EMS doivent être remplis à 98% sur l'année.
Est vaudois plus touché
L'Est vaudois a été particulièrement touché par le manque de résidents. "Actuellement, la situation se normalise avec 40 lits vides, contre 30 d'ordinaire", a expliqué M. Sénéchaud. Comme dans le canton de Genève, ce sont les établissements anciens ou avec des chambres à deux lits qui sont moins prisés de la clientèle.
Côté finances, les établissements ont dû renseigner leur situation à l'Etat pour obtenir une éventuelle couverture de déficit. A la suite de la deuxième vague pendant laquelle les collaborateurs ont beaucoup plus été atteints par le virus, le canton a autorisé un dépassement de la dotation annuelle en personnel de 10% pendant les neuf premiers mois de l’année 2021, afin de permettre aux EMS de travailler avec des réserves.
Au niveau sanitaire, la situation est stable avec entre trois et six résidents positifs par semaine, souffrant d'une forme légère de la maladie. Seuls deux à trois établissements sont touchés.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats