Déposé ce mardi, le texte, qui a récolté 916 signatures, demande au législatif et à l'IHEID d'améliorer les conditions de travail des assistants d'enseignement. Vivant avec moins de 3000.- par mois, ils dénoncent une précarité qui s'aggrave.
La lutte continue pour les assistants d'enseignement à l'IHEID à Genève. Voilà plusieurs mois qu'ils dénoncent leurs conditions salariales. Ces derniers mois, ils avaient saisi la Chambre des relations collectives de travail pour négocier avec la direction, mais sans succès. En mai 2023, le SIT et l’ADA (l'Association des assistants de l'IHEID) ont alors lancé une pétition, s’adressant au Grand Conseil et à l'IHEID, intitulée « Un contrat et des salaires décents pour les assistants d’enseignement de l’IHEID ». Après avoir récolté 916 signatures de personnes issues du secteur de l’enseignement supérieur, ils ont déposé ce lundi le texte au Grand Conseil. Le tour des revendications avec Clara Barrelet, secrétaire syndicale au SIT.
Les contrats de ces assistants d'enseignement posent problème depuis l'introduction du salaire minimum à Genève en 2021. Les précisions de Clara Barrelet
Parmi les autres demandes du syndicat: savoir à quoi sert l'argent public qui finance en partie l'IHEID. L'Institut reçoit 33 millions de francs de financement public par an. LE SIT estime qu'une partie devrait être utilisée pour revaloriser le salaire des assistants d'enseignements.
Moins de 3000.- par mois
Les assistants d’enseignement, environ 70 personnes, ne peuvent pas vivre dignement veulent sortir de la précarité. Tous témoignent de la difficulté de vivre à Genève avec CHF 3'000.- nets par mois. Ecoutez Andrea Biswas, membre du secrétariat de l'Association des assistants de l'IHEID.
Selon eux, leur thèse, qu’ils doivent terminer en quatre ans, ne leur laisse pas le temps de compléter leurs revenus.
Réponse de l'IHEID
Contactée, l'IHEID, par la voix de sa directrice Marie-Laure Salles, explique que les doctorants de l’Institut sont avant tout des étudiants qui suivent un programme d’études. "La rédaction de la thèse ne peut donc pas être considérée comme un travail rémunéré, mais comme une recherche académique personnelle, une formation universitaire et une étape de développement personnel".
Concernant la demande de rémunération nette (actuellement CHF 38'220.-) afin qu'elle atteigne le niveau du salaire minimum légal genevois, soit CHF 49'920.- bruts, l'IHEID explique que "les doctorants sont payés CHF 27.30 à l’heure ce qui équivaut sur un temps plein à un salaire annuel de CHF 66'570. Ce salaire à l’heure dépasse le salaire minimum applicable à Genève fixé par la Loi sur l’inspection et les relations du travail (LIRT)".
Enfin, l'IHEID estime que le taux d’activité de 45% correspond à la réalité du travail d’assistant d’enseignement. "Le taux de 45% correspond à 828 heures de travail effectif par année. Nos doctorants en font 653. 175 heures par année dans le cadre de leur contrat de travail leur sont donc offertes pour la partie de travail de thèse qui vient directement en appui de leurs activités pédagogiques". Aussi, le fait d’augmenter leur taux d’activité à 100% reviendrait "à augmenter fictivement leur taux d’activité par rapport à l’activité effectivement fournie et à la partie de leur temps dédié à la thèse".
Invité
5 janvier 2023 à 18 h 24 min
Quand on habite les Pâquis ou ailleurs en ville d'ailleurs, on n'a juste pas l'envie d'aller jusqu'à Onex pour pouvoir faire des démarches... Ils auraient pu étendre les horaires d'un poste en ville comme celui de Cornavin, ça aurait été plus logique il me semble...