Si les puffs font un tabac auprès des jeunes, trop peu savent comment les recycler. Elles se retrouvent fréquemment dans la nature. Pour remédier au problème, une filière de recyclage a vu le jour il y a quelques semaines en Suisse.
Goût exotique, design coloré et faciles d’utilisation, les puffs sont un véritable phénomène chez les jeunes entre 13 et 25 ans. En marge des discussions sur les risques que posent ces vapoteuses pour la santé publique, leur impact environnemental reste, quant à lui, peu abordé.
En plastique et avec une batterie au lithium, les cigarettes électroniques jetables sont très polluantes et jonchent de plus en plus les trottoirs et les caniveaux du canton. Le détail avec Zoé Cimatti, ingénieure en gestion des déchets à l'Office cantonal genevois de l'environnement.
Composées de métaux lourds, ces puffs représentent un danger pour les filières de recyclage traditionnelles si elles ne sont pas correctement recyclées.
Ces dispositifs contenant des batteries, doivent être éliminés via la filière réglementée par l’ordonnance sur la restitution, la reprise et l’élimination des appareils électriques et électroniques (OREA). En d’autres termes, cela signifie que les puffs hors d’usage doivent être retournées au point de vente ou dans un espace de récupération cantonal.
Sacs de recyclages
Face à ce problème, les consciences s'éveillent. L'entreprise zurichoise Sens eRecycling, spécialisée dans le recyclage électronique, a décidé d'agir. En partenariat avec les fabricants et les importateurs, elle propose des sacs de recyclages pour les puffs. Une solution qui se veut simple et efficace comme l'explique Sabrina Bjöörn, directrice adjointe de l'entreprise.
Comme c’est le cas pour d’autres appareils électriques et électroniques usagés, les consommateurs en Suisse paient déjà une contribution pour le recyclage ultérieur auprès de partenaires de la branche lors de l’achat de cigarettes électroniques. Cette contribution anticipée de recyclage (CAR) s’élève à 15 centimes pour les cigarettes électroniques jetables. En échange, Sens eRecycling s'occupe de tout le processus, de la collecte jusqu'au recyclage.
Objectif de recyclage: 5 millions de puffs
En 2022, dix millions de puffs ont été importées en Suisse. L'entreprise se fixe un objectif de 50% de recyclage.
Ce chiffre de 50% ne satisfait pas Zoé Cimatti. "Cela signifie que Sens eRecycling se satisfait d'avoir 5 millions de puffs qui ne sont pas éliminées correctement. En tant que représentante de l'Office cantonal de l'environnement, je ne peux pas m'en satisfaire". Pour autant, elle salue l'initiative de l'entreprise.
En Europe, certains pays comme l'Allemagne, la Belgique ou encore l'Irlande ont d'ores et déjà interdits les puffs. La France devrait prochainement rejoindre cette liste. En Suisse, plusieurs élus fédéraux ont tenté de leur emboiter le pas, mais en vain. Le dossier n'est pas clos pour autant. En mars dernier, le conseiller national vert valaisan Christophe Clivaz a déposé une motion pour les faire interdire à cause de leur impact environnemental. Elle est en attente de traitement par le Parlement