A l'appel d'organisations paysannes, environ 600 personnes ont défilé, samedi, dans les rues de Genève, contre le libre-échange et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), son gendarme. La manifestation s'est tenue sous une impressionnante escorte policière.
Le défilé était une sorte de prélude à la douzième Conférence ministérielle de l'OMC qui s'ouvre dimanche à Genève. Pour les petits paysans, l'OMC, garante des accords de libre-échange dans monde, est synonyme de ruine et de mort. "Nous manifestons pour en finir avec cette organisation", a déclaré une manifestante.
Les petites organisations paysannes reprochent à l'OMC d'avoir incité de nombreux pays à abandonner une production alimentaire destinée à nourrir leur population au profit d'une production liée à l'exportation. Le résultat est que les multinationales s'accaparent les terres et l'eau partout et font disparaître les paysans.
La promotion du libre-échange des produits agricoles conduit aussi à la spéculation sur les denrées alimentaires. La crise sanitaire, puis, aujourd'hui, la guerre entre l'Ukraine et la Russie, deux grands pays producteurs de céréales, n'ont fait qu'aggraver la situation, ont déploré les manifestants.
"Nous voulons une souveraineté alimentaire"
"Nous voulons une souveraineté alimentaire" pour les pays et "nous voulons une régulation des marchés". L'OMC, aux yeux des représentants des petits paysans, est une organisation "meurtrière". A travers le libre-échange et le pouvoir qu'il donne aux multinationales, "elle affame les peuples". Ecoutez quelques-uns des manifestants:
La manifestation, organisée notamment par La Via Campesina, Uniterre et la Confédération paysanne, a fait l'objet d'une étroite surveillance de la part de la police genevoise à cause de la présence d'une trentaine de "black blocs", tous vêtus de noir et le visage masqué.
Des policiers caparaçonnés dans leur tenue anti-émeute ont suivi le cortège tout au long du parcours. Leurs collègues voltigeurs à moto étaient également présents en nombre. Mais tout s'est bien passé. Il n'y a eu que quelques tags au niveau de la rue de Chantepoulet, a indiqué le porte-parole de la police Silvain Guillaume-Gentil.
Avec ATS Keystone.