À Genève, la précarité ne fait qu'augmenter. Environ 7500 personnes bénéficient aujourd'hui de l'aide des Colis du cœur. C'est presque 3500 bénéficiaires de plus qu'avant la pandémie de coronavirus.
Rue Blavignac à Carouge. Ils sont de plus en plus nombreux, leurs chariots à roulettes en main, à se diriger vers le grand hangar des Colis du cœur. Avant de pouvoir entrer pour récupérer leurs denrées alimentaires, une longue file d'attente les attends. Certains connaissent bien le système, ils viennent depuis plusieurs mois voire plusieurs années. D'autres se présentent pour la première fois. L'inflation, la perte de son emploi pendant la pandémie, ou simplement l'arrivée de l'hiver et les factures d'électricité qui gonflent… les finances se compliquent.
Souvent, les bénéficiaires sont des migrants précarisés. Mais de plus en plus de Genevois et de Suisses joignent les files d'attente. "Ces dernières 4 semaines, on a comptabilisé 15% de bénéficiaires en plus, par rapport à l'année dernière à la même période" affirme Jasmine Abarca Golay, directrice de la Fondation des Colis du cœur.
Depuis quelques années déjà, la fondation des Colis du Cœur remarque des changements dans le profil des bénéficiaires. Samantha Mondélice, coordinatrice du site des Colis du cœur de Carouge:
Mais il faut dire aussi que le mois de novembre est toujours un mois très chargé. D'abord l'hiver qui arrive et qui nécessite davantage de besoins: manger plus et manger chaud. Et puis les factures d'électricité qui gonflent, dans un contexte particulier cette année. Frédéric Monnerat, chargé de la communication pour les Colis du cœur:
La fondation Colis du Cœur distribue des denrées alimentaires et des produits d’hygiène aux familles et personnes en situation de précarité résidant dans le canton de Genève. Ils sont munis d'une attestation, délivrée par l'un des 50 services sociaux partenaires.
Chaque semaine, ce sont entre 4000 et 4500 colis qui sont distribués à Genève. En 2021, au total, 204 000 colis alimentaires avaient été octroyés.