27% des sanctions appliquées aux demandeurs d’emplois le sont durant le délai de congé à Genève, soit avant la période de chômage. C’est ce que révèle une étude réalisée par l’UNIGE sur mandat du Département de l’économie et de l’emploi.
Par manque d’information, les personnes licenciées voient leur indemnité réduite de 1800 à 2000 francs par mois, pour ne pas avoir rempli leur 10 demandes mensuelles, durant le délai de congé. Le détail avec la Conseillère d'Etat chargée de l'emploi, Fabienne Fischer.
L'étude se base sur 150'000 données du SECO, le Secrétariat d'Etat à l'économie, collectées entre 2019 et 2021. Plus de 44'000 sanctions ont été prononcées à Genève pour un total de 23'000 demandeurs d'emploi. Le 30% de ces sanctions étaient finalement injustifiées et annulées. Une situation due au fait que le droit fédéral, la LASI, n'oblige pas à être entendu. Fabienne Fischer.
Parallèlement, 16 demandeurs d’emplois ont été interviewés. Il ressort de ces entretiens que les sanctions ont été appliquées sans nuance et sans prendre en compte leur situation personnelle. Selon eux, les conseillers en personnel passent le trois quart de leur temps à contrôler le respect des règles d’indemnisation et un quart à les aider à retrouver de l’emploi.
Ils continuent malgré tout à leur accorder leur confiance. Un des auteurs de l'étude, Pierre Kempeneers, collaborateur scientifique à l'Institut des recherches sociologiques de l'Université de Genève.
De manière générale, l'étude qualitative révèle que les chômeurs ne comprenaient pas le motif des sanctions appliquées. Les chercheurs ont livré des pistes pour améliorer le système. Pierre Kempeneers.
Le Département de l’économie genevois souhaite améliorer l’information aux personnes licenciées et présenter l’étude à Berne pour améliorer le droit d’être entendu des chômeurs.