Un large front uni composé d'élus de gauche comme de droite se mobilise en faveur de la Loi CO2. Celle-ci mise sur une série d'incitations: hausse de la taxe sur le CO2, taxe sur les billets d'avion ou compensation sur le prix des carburants. Le comité la juge urgente pour renforcer la protection du climat mais précise qu'elle n'est pas suffisante pour contenir la crise climatique. Le texte sera soumis à votation le 13 juin prochain.
C'est un comité unitaire composé de divers partis de gauche, de droite et de plusieurs associations qui a manifesté son soutien à la la nouvelle loi sur le CO2 devant les médias ce lundi. Pour rappel, le texte adopté en septembre par le parlement a pour objectif de matérialiser l’accord de Paris sur le climat en Suisse. Pour la première fois, une loi stipule de contenir le réchauffement mondial à moins de 2°C et le limiter si possible à 1,5°C. Pour y parvenir, la Suisse entend réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Une loi qui est nécessaire et urgente comme l'explique la conseillère nationale et présidente des Verts genevois, Delphine Klopfenstein Broggini.
Billets d'avion taxés
Pour réaliser son objectif, la loi va renforcer les mesures actuelles dans le bâtiment, pour les véhicules et intègre désormais les flux financiers. À partir de 2023, des limites strictes de CO2 pour les bâtiments entreront en vigueur. Ainsi, les systèmes de chauffage au mazout ne pourront pas être homologués dans de nouveaux bâtiments. Les programmes de subvention et de crédit-bail soulagent les propriétaires des coûts d'achat souvent plus élevés et des coûts de changement de système. Les locataires en profitent également, car les systèmes de chauffage respectueux du climat sont moins chers lors de l’utilisation. Du côté du parc automobile, les importateurs de voitures seront obligés de vendre des véhicules qui consomment progressivement moins de carburant. L’agriculture également se verra doté d’objectifs climatiques, qui seront du ressort de la politique agricole. Le texte mise aussi sur une série d'incitations: hausse de la taxe sur le CO2 ou compensation sur le prix des carburants. Autre nouveauté, la taxe sur le billet d'avion. Les explications de Delphine Klopfenstein Broggini.
Une partie des recettes de la taxe sur les billets d'avion ainsi que de la taxe sur le CO2 vont alimenter un nouveau fond pour le climat. Il sert à promouvoir l’innovation, à soutenir la rénovation des bâtiments, les programmes dans le domaine de l’approvisionnement en chaleur et les mesures d’adaptation visant à prévenir les dommages qui seraient causés par le changement climatique.
Loi de transition
Pour autant, la loi sur le CO2 est loin d'être parfaite pour le comité unitaire. Selon eux, c'est un premier pas important au vu de l'urgence de la situation, mais c'est avant-tout une loi de transition car si le texte passe, le plus dur restera à faire comme l'explique Delphine Klopfenstein Broggini.
Le texte sera soumis au vote de la population suisse le 13 juin prochain.