La crise sanitaire de la maladie Covid-19 a touché une grande majorité des professions. Le secteur de la prostitution à durement subi les conséquences de l'interdiction totale de la pratique professionnelle et des mesures sanitaires strictes mises en place par le conseil fédéral. Suite à la perte de revenus et aux grandes interrogations des travailleurs du sexe, une nouvelle association a vu le jour en Suisse romande, pour venir en aide aux escorts girls et masseuses.
Cette nouvelle association s'appelle Demi-Mondaine, elle est basée à Genève mais traite tout le secteur de la Suisse romande. Le nom a été choisi sur le coup et plutôt dans l'urgence, comme le dit Thierry Schmidely, membre de l'association et propriétaire d'un salon dans le canton de Vaud.
Aujourd'hui, peu d'autres associations existent dans ces cantons et la crise sanitaire a révélé de grandes interrogations et incompréhensions. La situation aujourd'hui est en effet tendue: les salons érotiques sont strictement fermés tandis que les salons de massages sont ouverts depuis le 27 avril dernier. Comme le rappelle l'association, l'activité au sein de ces deux branches est presque identique, et pourtant une grande majorité de filles se retrouvent dans cette situation précaire. Privés de revenus, les travailleurs du sexe sont parfois logés dans les salons où ils travaillent d'habitude, et des associations leurs viennent en aide au niveau alimentaire.
Demi Mondaine regroupe des instituts de massages, des salons érotiques, des travailleuses indépendantes et le site d'annonces érotiques facegirl.ch, l'idée tant de défendre d'une même voix toutes les personnes travaillant dans le domaine de la prostitution.
De grandes difficultés et aucune visibilité
Il règne dans le domaine de la prostitution, depuis l'arrivée du virus et des restrictions mises en place, un climat d'incertitude. A l'image du tourisme, les travailleurs du sexe ne dispose aujourd'hui d'aucune visibilité sur l'avenir de la profession en Suisse romande. En effet, aucune date n'est pour le moment annoncée par le conseil fédéral concernant une possible réouverture des salons érotiques.
Les professionnels du domaine de la prostitution se sont donc penchés sur la mise en place d'une charte d'hygiène applicable à l'exercice de la profession en toute sécurité. Dans cette charte notamment, les contacts buccaux sont interdits, le port du masque est impératif, évidemment, un seul client peut être accepté à la fois. Mais en attendant qu'un pas soit fait de la part du conseil fédéral, la plupart des travailleurs du sexe sont laissés dans une situation très précaire, qui risque, selon les dires de certaines prostituées, de les obliger à "redescendre dans la rue".
L'attente est donc grande pour les tenanciers de salons et les travailleurs du sexe quant aux annonces du conseil fédéral du 27 mai.