Objectif: alléger la pression qui pèse sur Internet. À l'appel de l'Europe, Netflix réduit son débit pour un mois sur tous ses flux. En Suisse, les réseaux sont saturés comme jamais selon les opérateurs et l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT).
"Netflix a décidé de commencer à réduire les débits binaires sur tous nos flux en Europe pendant 30 jours. Nous estimons que cela permettra de réduire le trafic de Netflix sur les réseaux européens d'environ 25 % tout en assurant un service de bonne qualité à nos membres", a expliqué un porte-parole cité dans un communiqué.
Le PDG de Netflix répond ainsi à une demande formulée mercredi par le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton lors de leur rencontre à Bruxelles.
Thierry Breton a appelé mercredi les plateformes de diffusion et les opérateurs à prendre des mesures pour alléger la pression sur l'internet afin de faciliter le travail à distance et l'éducation en ligne durant la période de confinement imposée dans les pays d'Europe pour lutter contre la propagation du Covid19.
Il a salué "l'action très rapide que Netflix a entreprise pour préserver le bon fonctionnement de l'Internet pendant la crise du COVID19 tout en maintenant une bonne expérience pour les utilisateurs".
En Suisse, les réseaux sont saturés
L'épidémie de coronavirus pousse les infrastructures des télécommunications à leurs limites. Swisscom et Sunrise n'excluent pas des surcharges ponctuelles en raison de la situation hors norme que la Suisse et le monde traverse.
Il n'y a pas eu de panne majeure mercredi. Le comportement des clients en matière de communications n'est pas complètement prévisible. Les clients passent de plus en plus d'appels, que ce soit sur le réseau fixe ou mobile. Swisscom surveille étroitement l'état du réseau et s'adapte en continu.
En raison de la forte demande des clients commerciaux, Swisscom doit fixer des priorités. Les clients commerciaux qui offrent une prestation vitale pour la Suisse en ce moment comme les services d'urgence, les hôpitaux, les médecins et les autorités passent devant tous les autres.
Aux heures de pointe, la forte utilisation des services téléphoniques a provoqué - ponctuellement - des problèmes de capacités aux points d’interconnexion (appels entre des clients de Swisscom et de Sunrise, sur les réseaux mobile et fixe), expliquent les deux opérateurs dans une prise de position conjointe.
Cette surcharge ponctuelle a empêché l’établissement des communications pour certains clients, qui ont alors entendu la tonalité d’occupation. Les deux opérateurs travaillent ensemble à l’extension des capacités entre leurs réseaux. Une nette amélioration s’est déjà fait sentir.
Homeoffice: pas un problème
Le trafic de données ne représente pas de problème pour les services de communication. "Nous ne voyons presque pas de différence", écrit Swisscom. Et d'expliquer: "En comparaison avec le streaming, comme Swisscom TV ou Netflix, le télétravail n'utilise qu'une petite part du trafic.
UPC Suisse note aussi une légère augmentation de l'utilisation d'Internet, mais rien d'inattendu, indique l'entreprise à Keystone-ATS. "Notre Internet est actuellement stable et si nécessaire, les capacités peuvent être augmentées rapidement. Aucun problème de capacité n'a été constaté jusqu'à présent. UPC a une "marge de sécurité suffisante" durant la journée.
"Chargé comme jamais auparavant"
Le réseau de télécommunications atteint actuellement ses limites. L'infrastructure est "plus chargée que jamais", a indiqué à Keystone-ATS l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT).
"Il est impossible de se préparer à tous les scénarios et toutes les éventualités techniques possibles". Ces derniers jours, l'OFIT a augmenté les capacités existantes et continuera ces prochains jours de les améliorer dans la mesure du possible.
Pas de risque accru de pannes
L'Office fédéral de la communication (OFCOM) n'envisage actuellement aucune mesure particulière pour faire face à l'augmentation du travail à domicile. La hausse du trafic de données n'est pas significative par rapport au volume global qui transite et n'entraîne pas de surcharge. Le risque de panne majeure n'a pas non plus changé, selon l'OFCOM.