Les douanes suisses ont intercepté deux fois et demie plus de produits contrefaits en 2018 que l’année précédente. C’est l’association Stop à la piraterie qui a communiqué hier quelques chiffres.
Oui, la plateforme Stop-Piracy.ch plus précisément : stop-piraterie comme vous dites, et comme cette association s’intitule elle-même en français. On dirait l’entité suisse d’une ONG basée à Londres, mais il s’agit en réalité d’une institution bien helvétique. Ses membres sont surtout des entreprises suisses, des organisations économiques, mais son secrétariat est à l’Office fédérale de la propriété intellectuelle.
Et la mission de cette association est aussi de faire de la prévention.
Oui, la mise en garde est claire : vous pouvez faire l’objet d’un contrôle à la frontière en rentrant de voyage. Et vous voir confisquer des objets contrefaits. Vous ne risquez pas grand-chose de plus si ce n’est pas un business, mais ce n’est pas très agréable.
C’est surtout de plus en plus fréquent.
Oui, bien qu’il faille quand même relativiser. Les saisies dans ce genre de circonstance ont brutalement augmenté d’une année à l’autre, mais elles avaient beaucoup diminué les deux années précédentes. Ça a l’air de dépendre aussi de l’intensité des contrôles.
L’an dernier, il y a eu environ 2500 constats de contrefaçon de type touristique, selon la terminologie des douanes. Et 1700 de type « commercial ». Le plus souvent sur le web.
Et sur quel genre de produits portent les interventions ?
Dans le trafic touristique, il s’agit principalement de vêtements et accessoires genre foulards de marque, chapeaux, ceintures, cravates. Et les sacs à main, les sacs de voyage, portefeuilles et autres accessoires de poche. Ça représente en fait les ¾ des saisies. Et encore, le reste sont des montres, des bijoux, des lunettes, des chaussures… Tout ce qui se porte, en fait.
Quelle est la provenance de tous ces faux qui se portent?
Essentiellement la Turquie, qui vient en tête, l’ Union Européenne, à l’est surtout, le Maroc et le Kosovo. Plus de 90% à eux quatre. Il y a aussi la Chine et la Thaïlande.
Et qu’en est-il des livraisons de commerce en ligne ?
Eh bien c’est de nouveau tout ce qui se porte, surtout les sacs à main et sacs de voyage. Ils représentent près de la moitié des saisies. La grande différence, ce sont les bijoux et les montres. Il y en a beaucoup plus sur le web. Près de 40% des saisies. Et dans ce qui se porte, il y a aussi les faux téléphones portables, qui ont tous une marque. Mais ils ne font pas 1% du problème à vrai dire.
J’imagine aussi que les contrefaçons proposées sur le web viennent de plus loin.
Oui, de Chine et de Hong Kong sans surprise, dans les trois quarts des cas. Mais il y a aussi l’Europe et la Turquie. Avec Singapour, et ça s’arrête-là. En fait, ces données, qui l’on trouve sur le site de la Confédération, mentionnent étonnemment peu de pays d’origine de la contrefaçon. Ça laisse évidemment penser que les contrôles sont ciblés sur quelques Etats seulement. Ce qui est facile dans le trafic de colis. Et dans les aéroports, bien entendu.