« Our troops are coming home ! »
C’est par ce simple tweet que Donald Trump a annoncé, à la veille de Noël, le retrait des troupes américaines déployées en Syrie, en d’autres termes, la fin de la guerre de Syrie, qui aura duré près de 8 ans…
Cette annonce a évidemment été faite au grand dam de l’establishment américain tout entier, le chef du Pentagone lui-même, le Général Mattis, s’étant immédiatement fendu d’une longue lettre de démission archi-médiatisée où il clame sa désapprobation complète de la décision de Trump.
Ah, il est certain que ce n’est pas le prix Nobel de la paix Barak Obama et son ultra belliciste Secrétaire d’Etat Hillary Clinton qui auraient désengagé l’armée américaine de Syrie, pays qui était appelé à connaître le sort de l’Irak et de la Lybie, soit le chaos généralisé provoqué par les va-t-en-guerre occidentaux sous couvert de promotion universelle des droits de l’homme.
La Syrie n’aura donc pas connu son « Printemps arabe » si ardemment désiré par BHL.
Il faut dire que l’on a assez vite pu constater que ce qui se passait en Syrie, avec l’apparition de Daesh et du Front Al Nosra dont Laurent Fabius disait qu’il faisait du « bon boulot », ne semblait pas vraiment spontané.
L’ancien Ministre des affaires étrangères français Roland Dumas avait d’ailleurs vendu la mèche en révélant qu’il avait été approché bien avant le déclenchement des hostilités en Syrie par des « responsables anglais » lui demandant de participer à la curée qui se préparait sur Bachar El Assad. Roland Dumas avait expressément déclaré « Cette opération vient de très loin, elle a été préparée, conçue, organisée » : voilà qui éclaire de façon très nouvelle l’implication franco-anglaise en Syrie, qui, comme en Lybie, aura été maximale.
Pour vous, cette annonce de Trump est un joli coup tactique ?
Un coup magistral ! Elle intervient précisément alors que les gouvernements franco-anglais sont largement décrédibilisés sur la scène internationale.
Theresa May, d’abord, totalement empêtrée dans ses négociations du Brexit et incapable d’arracher la moindre majorité au parlement britannique, est trop affaiblie pour s’exprimer en matière de politique internationale.
Quant à Emmanuel Macron, n’en parlons pas : c’est depuis le Tchad qu’il a vivement déploré la décision de Trump sur la Syrie.
Oui, depuis le 17 novembre dernier, Macron voyage beaucoup : l’Allemagne, l’Argentine, le Tchad…
Alors que son pays est à feu et à sang et que sa seule réponse consiste à augmenter le salaire des forces de l’ordre, Macron fait de plus en plus figure de Président fantoche et en fuite, incapable de gouverner, et dont les ministres eux-mêmes doivent être exfiltrés de leurs ministères après que des Gilets jaunes en ont enfoncé les portes avec des engins de chantier…
Vous faites référence à Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement qui a dû être exfiltré du ministère des relations avec le Parlement samedi dernier.
Emmanuel Macron a perdu tout crédit à l’étranger.
Matteo Salvini et Luigi Di Maio, les chefs de file des deux partis au pouvoir en Italie, n’y sont pas allés de main morte : « Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple » a déclaré Salvini.
Di Maio a été encore plus explicite dans son soutien des Gilets jaunes : « Comme d’autres gouvernements, le gouvernement français pense surtout à représenter les intérêts des élites, ceux qui vivent de privilèges, plutôt que les intérêts du peuple. Une nouvelle Europe est en train de naître. Celle des Gilets jaunes, celle des mouvements, celle de la démocratie directe. C’est une dure bataille que nous pouvons mener ensemble. Mais, vous les Gilets jaunes, ne faiblissez pas ! » conclut Di Maio.
Par un renversement particulièrement cocasse, les grands promoteurs des soulèvements populaires à l’étranger, BHL en tête, encore lui, sont devenus les partisans les plus acharnés de la répression du « Printemps français ».
Pour le brave Luc Ferry, il faut à présent en finir avec les Gilets jaunes et tirer sur la foule : « Que les forces de l’ordre se servent de leurs armes une bonne fois ! »
C’est exactement ce que l’on avait reproché à Kadhafi et Assad…
A quand donc le prix Nobel de la paix pour Donald Trump ?
https://www.radiolac.ch/podcasts/les-signatures-10012019-090534/