La Permanence de l’Ordre des avocats de Genève propose depuis un demi-siècle des conseils juridiques accessibles à toute la population. En plein centre-ville, des avocats et avocates du barreau genevois reçoivent quotidiennement les particuliers pour les aider à faire le point sur leurs droits. Rencontre avec sa directrice Florence Rialland.
Créée en 1974 à l’initiative de Me Philippe de Coulon, la Permanence de l’Ordre des avocats de Genève poursuit aujourd’hui encore sa mission fondatrice: rendre le droit accessible à toutes et tous. Située rue Verdaine, elle accueille chaque semaine des personnes en quête d’orientation juridique.
L’accès au droit est notre mission première . Les gens peuvent venir poser leurs premières questions, être écoutés, et repartir avec des pistes claires
La permanence propose des consultations de 45 minutes au tarif unique de 60 francs, dans tous les domaines du droit: famille, travail, logement, contrats ou encore successions. Ces rencontres permettent de faire le point sur une situation, d’obtenir une première évaluation ou d’envisager les démarches possibles.
Tous les entretiens sont assurés par des avocats inscrits à l’Ordre, qui offrent leur temps à titre bénévole. « Il est parfois plus facile de pousser la porte de la permanence que celle d’un cabinet d’avocat », constate Florence Rialland. « Beaucoup de personnes nous disent qu’elles n’osaient pas, qu’elles pensaient que ce n’était pas pour elles. Et elles ressortent avec le sourire. »
Un fonctionnement solidaire
Les avocats se relaient dans les bureaux selon un planning établi deux mois à l’avance. En cas d’imprévu, une liste de renfort permet de maintenir les rendez-vous: « On n’a jamais fermé la permanence en 50 ans », assure Florence Rialland.
L’accueil est assuré par la directrice et par des étudiants et étudiantes en droit, qui s’occupent de l’organisation, des plannings et du suivi administratif. « C’est très formateur pour eux, et cela nous permet de garantir un cadre professionnel tout au long de la journée. »
Les thématiques les plus fréquentes restent le droit du travail et le droit de la famille, mais la permanence traite toutes sortes de demandes. Les consultations sont pensées comme un premier contact. Il ne s’agit pas de traiter un dossier complet, mais d’offrir une orientation claire.
Les gens arrivent souvent perdus, dépassés, sans savoir par où commencer. En 45 minutes, on peut déjà débloquer beaucoup de choses
Libre ensuite à chacun de poursuivre ou non avec l’avocat rencontré, selon ses besoins et les disponibilités de ce dernier.
Malgré son demi-siècle d’existence, la permanence reste encore peu connue du grand public. Pour y remédier, l’équipe multiplie les actions de visibilité: flyers dans les tribunaux, affiches dans la rue, informations en ligne.
Au fil du temps, la permanence s’est aussi modernisée: une plateforme en ligne permet aujourd’hui de poser une question, de réserver un appel téléphonique ou de venir sans rendez-vous certains jours. Une manière de s’adapter aux besoins d’un public varié, tout en restant fidèle à ses valeurs d’origine.
Avec IA