C’est le quatrième exercice du genre dans le Canton de Genève. L'adoption d’une politique commune en matière de lutte contre la criminalité 2018-2020.
La nouvelle feuille de route basée sur 7 axes prioritaires a été présentée mercredi à la presse. L’exercice était pour le peu particulier. Le Conseiller d’Etat Mauro Poggia a paraphé les principes de cette politique avec le procureur général Olivier Jornot en présence de la cheffe de la police Monica Bonfanti. Particulier, car c’est Pierre Maudet qui aurait dû être présent.
Pour rappel, le magistrat PLR, dans la tourmente, s’est vu retirer provisoirement le dicastère de la police en plus de sa casquette de président du Conseil d’Etat. Dispositions prises par le gouvernement après avoir avoué son mensonge autour de son voyage controversé à Abu Dhabi en 2015 dont on sait aujourd'hui qu'il était officiel et non privé. Il devait certainement regretter de n’avoir pas pu défendre cette politique criminelle qu’il a conçu avec le Ministère public et la police. Sur fond de crise politique, Mauro Poggia s’en est bien sortie mercredi. L’ambiance de la conférence de presse était détendue saupoudrée d’un soupçon d’humour. Même l’humour grinçant du procureur général était au rendez-vous. Pierre Maudet n’a pas fait d’ombre à Olivier Jornot. C’est de notoriété publique, l’entente entre les deux magistrats n’est pas au beau-fixe.
Politique criminelle basée sur sept axes
On prend presque les mêmes et on recommence. La lutte contre la cybercriminalité, la mobilité, la délinquance financière, traite des êtres humains ou encore lutte contre les comportements agressifs visant les policiers. Un axe disparaît, celui de la sécurité de l’espace public : les vols dans la rue sont en diminution.
Fait donc son apparition, la mise en œuvre effective des sanctions et coordination des forces de police. Concrètement, les autorités compétentes veilleront à la bonne mise en application des peines. Qu’elles soient pénales, c’est-à-dire, les personnes en prison ou tout simplement le paiement d’une amende.
Anticiper le Léman Express
Les six autres axes prioritaires de la précédente convention sont, eux, maintenus. "Cela ne signifie pas que la lecture des phénomènes soit la même", a nuancé M. Jornot. Ainsi, la lutte contre les violences intègre à présent les violences gratuites lors d'attroupements festifs mais aussi les violences sexistes, racistes, homophobes ou encore le harcèlement de rue.
Dans ce chapitre, la convention 2018-2020 prévoit également d'anticiper la mise en service du RER régional Léman Express. La dimension transfrontalière de cette infrastructure pose d'importants défis en termes de sécurité, tant au niveau des patrouilles d'intervention qu'en ce qui concerne l'enquête et la poursuite des délits.
Pédagogie sur la route
Introduit en 2016, l'accent sur la sécurité de la mobilité prévoit de renforcer la pédagogie sur la route. "La délinquance des honnêtes gens est de plus en plus intolérable pour la population", a commenté le conseiller d'Etat Mauro Poggia, en charge de la police depuis mi-septembre.
Egalement introduit en 2016, l'axe de lutte contre la délinquance financière prévoit de renforcer la capacité de la police à identifier, détecter et enquêter en collaboration avec l'administration fiscale ou encore les offices des faillites et poursuites. Quant à la lutte contre la cybercriminalité, elle doit tenir compte des évolutions technologiques et législatives.
@GhufranBron