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Economie

Incertitudes autour de la prochaine décision de la BNS

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Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a assuré qu'elle ferait tout pour ramener l'inflation dans les clous. (KEYSTONE/Anthony Anex) (© KEYSTONE/ANTHONY ANEX)

Les économistes divergent sur la position que va adopter jeudi prochain la Banque nationale suisse (BNS) en matière de taux directeur. Dans un contexte de forte inflation et de resserrement des politiques monétaires, l'institut devra habilement placer ses pions.

Depuis la dernière décision de politique monétaire, le 24 mars, le garant suisse de la stabilité monétaire fait face à une situation difficile. La guerre en Ukraine, qui dure maintenant depuis plus de cent jour, ne montre aucun signe d'apaisement et l'inflation ne cesse de grimper, portée par l'envolée des prix des matières premières et les goulets d'étranglement dans la logistique internationale.

Dans ce contexte anxiogène, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a taillé mercredi dans ses prévisions de croissance, tout en relevant ses attentes en matière de renchérissement. Elle a ramené son anticipation de croissance mondiale pour cette année à 3%, contre 4,5% en décembre dernier. L'inflation pourrait quant à elle grimper à 8,5%.

La Suisse n'est pas épargnée par ces soubresauts. L'OCDE table sur une progression de 2,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2022, contre +3,0% dans les précédentes estimations. L'inflation est attendue à 2,5% pour l'exercice en cours - au-dessus de l'objectif de stabilité plafonné à 2% par la BNS - et à 1,8% en 2023.

La direction qui sera adoptée jeudi prochain par l'institut d'émission helvétique n'est pas pour autant évidente, de l'avis des spécialistes. Pour le chef économiste de Vontobel, Reto Cueni, "le début du cycle de resserrement monétaire en Europe devrait enfin aussi réveiller la Banque nationale suisse".

Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a en effet confirmé l'arrêt des rachats nets de dette sur le marché à partir du 1er juillet. Le taux directeur est pour l'heure maintenu à son plus bas historique, malgré une inflation en mai à 8,1% sur un an, un niveau record. La BCE prévoit cependant de relever ses taux de 25 points de base lors de sa prochaine réunion le 21 juillet et table sur une nouvelle hausse en septembre.

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a assuré qu'elle ferait tout pour ramener l'inflation dans les clous. Elle a commencé à relever avec vigueur ses taux directeurs en mai - d'un demi-point dans une fourchette de 0,75% et 1% - et devrait continuer.

La BNS devrait encore temporiser, estime M. Cueni dans un commentaire. L'institut d'émission dirigé par Thomas Jordan devrait effectuer un premier relèvement du taux directeur - à -0,75% depuis janvier 2015 - en septembre, suivi par deux autres en décembre et mars 2023, ce qui ferait sortir la BNS des taux négatifs.

En resserrant leur politique monétaire, les banques centrales renchérissent le coût du crédit, espérant ainsi freiner la consommation et l'inflation. Mais une hausse trop abrupte des taux pourrait aussi nuire à la reprise économique, qui dépend en partie de l'accès aux emprunts, après deux années de pandémie.

Pression sur le franc

Selon les spécialistes de Commerzbank, la BNS a préparé le marché à une sortie de sa politique monétaire ultra-expansive, mais elle a également signalé "qu'elle n'est pas autant pressée que ses homologues". Plus de 60 banques centrales dans le monde ont effet déjà relevé leurs taux d'intérêt en 2022, a rappelé John Plassard de Mirabaud Banque sur Twitter.

La pression n'est en effet pas encore trop importante pour la banque centrale suisse et cette dernière veut éviter des tensions à la hausse sur le franc, dommageables pour les exportateurs helvétiques. La BNS devrait donc laisser la priorité à la BCE en juillet avant de suivre en septembre.

Daniel Kalt, économiste en chef d'UBS, partage cet avis. Il n'attend pas de mouvement de la part de la BNS avant septembre. "Une annonce la semaine prochaine (...) serait une surprise et pourrait renforcer la pression haussière sur le franc au vu de la situation macroéconomique et géopolitique instable", indique-t-il à AWP.

La BNS pourrait tout de même revoir son vocabulaire sur la valorisation du franc, afin de préparer les marchés à ses prochaines décisions, selon M. Kalt.

Les spécialistes de J. Safra Sarrasin sont, eux, plus prudents. "Il est faux de supposer que la BNS ne relèvera ses taux qu'après la BCE", ont-ils nuancé. L'économie se porte bien, le taux de change réel n'est pas surévalué, l'inflation dépasse la cible définie et les tensions sur le marché du travail pourraient pousser les salaires vers le haut.

Pour la banque, il n'y a donc "aucune raison que la BNS attende encore plus longtemps". Elle pourrait ainsi relever ses taux de 25 points de base lors de ses prochaines réunions trimestrielles, et cela dès la semaine prochaine.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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L'heure est à l'euphorie pour les caisses de pension

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Les caisses de pension ont amélioré leur taux de couverture. (archive) (© KEYSTONE/STEFFEN SCHMIDT)

Les caisses de pension suisses ont généré en moyenne un rendement de 5,8% au premier trimestre 2024, indique vendredi Swisscanto dans son moniteur périodique. Elles ont également amélioré leurs taux de couverture qui se rapprochent de plus en plus des sommets de 2021.

L'euphorie des marchés financiers au premier trimestre 2024, avec des taux de croissance réjouissants, notamment pour les actions, se reflète dans les taux de couverture des caisses de pension, qui ont enregistré une progression considérable de 5%. Le taux de couverture des caisses de droit privé s'élève à 119,6%, tandis que celui des caisses de droit public se monte à 112%.

Toutes les caisses de pension bénéficieront de la poursuite de la tendance à la hausse des marchés financiers au premier trimestre 2024, selon Swisscanto.

Dans la catégorie des actions, la meilleure performance au cours des trois premiers mois de l'année a été réalisée par les titres étrangers, à 16,6%. La hausse des actions suisses a été nettement moins forte, même si elle reste tout à fait respectable à 6%. Pour les obligations, la couverture de change n'a pas été payante pour une fois: le rendement des obligations mondiales couvertes en francs a été de -1%, tandis que la classe non couverte a gagné 4,8%.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Valiant signe un début d'année prometteur

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Les revenus de la banque Valiant ont bondi de 11,8% sur un an, à 136 millions de francs. (archive) (© KEYSTONE/PETER KLAUNZER)

Le groupe bancaire Valiant a entamé l'exercice 2024 avec tous les voyants au vert et s'attend à un année fructueuse. Au premier trimestre, les recettes ont fortement augmenté malgré une progression ténue des volumes hypothécaires.

Les revenus ont bondi de 11,8% sur un an, à 136,0 millions de francs, indique vendredi le réseau de banques régionales. Valiant a pu s'appuyer sur son coeur de métier pour générer de la croissance, les opérations d'intérêt ayant dégagé un résultat net en hausse de 11,1% à 100,9 millions. Le secteur bancaire en Suisse continue de grandement profiter d'un différentiel de taux favorable après le resserrement de la politique monétaire décidé l'année dernière par la Banque nationale suisse (BNS).

Les autres activités ont également connu une évolution vigoureuse. Les recettes de commissions se sont établies à 22,2 millions de francs, ce qui représente une poussée de 17,6%. Les opérations de négoce ont généré un produit de 11,6 millions, soit +9,3%. Dans un contexte de forte croissance, le groupe bernois a maîtrisé ses charges, qui ont pris 2,7% à 73,7 millions. Le résultat opérationnel s'est ainsi envolé de 27,8% à 57,0 millions. Le bénéfice net a atteint 31,7 millions, amélioré de 6,9% après un versement de 15 millions aux réserves pour risques bancaires généraux.

A fin mars, les créances hypothécaires ne présentaient qu'une modeste progression (+0,7%) sur trois mois à 28,41 milliards de francs, alors que les fonds de la clientèle s'élevaient à 22,26 milliards (+0,2%). La somme au bilan s'est enrobée de 1,2% à 36,53 milliards.

Au terme de la période sous revue, Valiant comptait 1007 équivalents plein temps, un effectif peu ou prou stable depuis janvier. Le groupe a terminé avec une année d'avance son plan d'ouverture de 14 succursales "du lac Léman au lac de Constance", créant 130 emplois sur les 170 prévus. L'objectif de recrutement sera réalisé dans le courant de 2024, promet l'établissement bernois.

La direction table toujours sur un bénéfice net en hausse pour l'exercice en cours.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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La BCVs sanctionnée par la Bourse suisse

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La BCVs est sanctionnée pour violation des prescriptions relatives à la publicité événementielle. (archive) (© KEYSTONE/THOMAS DELLEY)

Le gendarme de la Bourse suisse SIX Exchange Regulation (SER) inflige une amende de 80'000 francs à la Banque cantonale du Valais (BCVs) pour violation des prescriptions relatives à la publicité événementielle, selon un communiqué publié vendredi.

La Banque cantonale du Valais a publié tardivement son rapport annuel 2022, précise de le communiqué de la Bourse suisse. La faute a été considérée comme négligente et le préjudice global, mineur. La décision de sanction est entrée en force.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Les communications de soupçons ont fortement augmenté en 2023

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La Suisse a connu une forte hausse du nombre de dénonciations pour soupçons de blanchiment d'argent en 2023 (image d'illustration). (© KEYSTONE/GAETAN BALLY)

Le nombre de dénonciations pour soupçons de blanchiment d'argent ont augmenté de 56% en un an. Le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent a enregistré 11'876 cas en 2023, indique-t-il dans un rapport publié cette semaine.

Au cours de la dernière décennie, les communications de soupçons ont augmenté en moyenne de 20 à 30% par an. Cette hausse est due pour l'essentiel au renforcement continu, depuis 2013, des exigences réglementaires en matière d'obligations de diligence et de communication. La surveillance des marchés financiers et l’application du droit se sont considérablement renforcées.

A la fin de l'année, le Bureau de communication (MROS) a transmis 866 dénonciations aux autorités de poursuite pénale. Cela représente une baisse de près de 30%. Elle est due à la stratégie du MROS qui agit en fonction des risques et se concentre sur la grande criminalité. Dans ce domaine, le MROS a transmis 43% de dénonciations supplémentaires au Ministère public de la Confédération par rapport à l’année précédente.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Banque Cramer dopée en 2023 par la hausse des taux d'intérêt

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La hausse des taux d'intérêt a dopé les résultats 2023 de Banque Cramer & Cie à Genève (photo prétexte). (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

L'augmentation des volumes de gestion et l'amélioration de la marge d'intérêts ont permis à Banque Cramer & Cie de soigner sa rentabilité en 2023. Le bénéfice net a bondi de 59,7% à 9,1 millions de francs.

Le résultat opérationnel s'est lui envolé de 72% à 14,8 millions de francs, indique jeudi l'établissement genevois, actif dans la gestion de patrimoine et les services financiers aux entrepreneurs et clients fortunés. Un montant de 4,5 millions a été attribué à la réserve pour risques bancaires généraux.

Les recettes ont gonflé de 15,3% à 50 millions de francs, grâce principalement à la progression enregistrée dans les opérations d'intérêt. Les hausses de taux décidées par la Banque nationale suisse (BNS) ont eu une influence positive sur la marge d'intérêt, comme pour l'ensemble du secteur bancaire helvétique. Les charges ont pris 5% à 34,2 millions. Le rapport entre les dépenses et les revenus a été amélioré de 4,9 points de pourcentage à 82%.

La masse sous gestion s'est enrobée de 7,3% à 3,2 milliards de francs, grâce notamment à des entrées nettes d'argent de 398 millions, davantage que les 333 millions de l'exercice précédent.

Depuis mars, l'établissement est dirigé par Thomas Müller, dans l'optique de sa prochaine entrée au capital de Norinvest Holding, actionnaire unique de Banque Cramer & Cie. Le nouveau patron a été "appelé pour franchir une nouvelle étape dans le développement de la banque", précise le communiqué.

Autre changement dans les instances dirigeantes, le conseil d'administration est désormais présidé par Alain Sierro, qui a dirigé l'établissement de 2005 à 2008 et qui siège à l'organe de surveillance depuis 2019. Le président sortant Massimo Esposito continuera à oeuvrer en qualité d'administrateur.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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