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Suisse

50 ans depuis la construction du tunnel routier du Gothard

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Les travaux pour percer le tunnel du Gothard ont commencé il y a 50 ans. (©KEYSTONE/PHOTOPRESS-ARCHIV/STR)

La construction du tunnel routier du Gothard a commencé il y a 50 ans en 1970. Le Tessin voulait se rapprocher du reste de la Suisse et les habitants des cantons alémaniques rejoindre le sud plus vite, au volant de leur voiture.

La construction a duré trois ans de plus que prévu et les coûts ont grimpé à 686 millions de francs au lieu de 306. La moitié de la facture en plus était liée à l'inflation, un quart a des problèmes géologiques, et le reste à des modifications du projet et des investissements qui se sont révélés nécessaires pendant les onze années de construction.

Jusqu'à 800 travailleurs ont été déployés sur les chantiers d'Airolo TI et de Göschenen UR. Ils ont travaillé 24 heures sur 24 en équipe (9,2 millions d'heures), ont fait exploser 2,8 millions kilos d'explosifs et ont cassé 1,6 million de mètres cubes de roche, ce qui correspond au volume de près de 3000 villas.

Dix-neuf mineurs ont été tués pendant les travaux dans le tunnel de près de 17 kilomètres de long. Cela correspond à un mort par kilomètre de tunnel et par minute de conduite.

Les travailleurs saisonniers

Des milliers d'immigrés italiens et d'autres pays européens ont travaillé dans ce tunnel. Isolés, sans guère de divertissement, ils ont d'abord affronté le racisme des indigènes, qui ne voyaient pas d'un très bon oeil cette population qui allait et venait au gré de l'avancement des travaux.

Mais comme seul un travailleur heureux est un bon travailleur, les habitants de la région se sont montrés plus conciliants avec les "Tschinggen" (les "macaronis"), comme les Alémaniques surnommaient les Italiens à l'époque. Ces derniers ont pu s'installer et faire venir leur famille.

Ces travailleurs se sont investis dans leur tâche. Sur les images télévisées du percement du tunnel le 16 décembre 1976, diffusée dans toute l'Europe, on peut voir plusieurs d'entre eux l'oeil humide.

Symbole de la Suisse

Dans son allocution au moment de l'ouverture du tunnel, le conseiller fédéral Hans Hürlimann, chef du département fédéral de l'Intérieur, a rappelé les liens séculaires qui unissaient la Suisse au Gothard. "Berceau des eaux et croisée des chemins menant au nord et au sud, le Gothard est à la fois le lieu où notre État plonge ses racines et le symbole de notre liberté sauvegardée."

Sur place, le trafic motorisé a terni le rêve. Le passage de centaines de véhicules chaque jour a gâché la qualité de vie des personnes qui habitaient à proximité de l'autoroute et devalué leur maison. On craignait que la pollution de l'air n'impacte la forêt et que celle-ci se clairsemant, des villages de montagne ne doivent être évacués, car menacés par des avalanches, comme l'expliquaient des journalistes de la TV alémanique à l'époque.

A l'inverse, dans des villages dont les routes n'étaient plus empruntées comme Gurtnellen, les hôtels ont dû fermer les uns après les autres tandis que l'économie s'est mise à tourner au ralenti.

Le conseiller fédéral Hans Hürlimann s'est ainsi trompé sur deux points. Il affirmait dans son discours que ce tunnel n'était pas prévu pour un trafic dense, ni pour le transport de marchandises.

Attente pour le deuxième tube

Le deuxième tube s'est fait longtemps attendre, bien qu'il ait été prévu dès le départ, le tunnel de sécurité en était l'étape préliminaire. Aujourd'hui, un demi-siècle après la construction du premier tunnel, celui-ci a besoin d'être rénové, ce qui implique qu'il sera fermé pendant plusieurs années. En attendant, le 2e tube remplacera l'ancien. Il y a 4 ans, en février 2016, les Suisses ont approuvé cette proposition du Conseil fédéral et du Parlement.

L'Office fédéral des routes (OFROU) ne craint pas que le trafic enfle encore au Gothard, une fois le deux tubes en fonction. Après la rénovation, le second tube permettra un trafic unidirectionnel sur une voie avec une bande d’arrêt d’urgence latérale, ce qui améliorera la sécurité sans pour autant accroître la capacité, selon l'Office.

De plus, le trafic est régulé par un système au compte-gouttes depuis 2002. Il fait passer les camions un à un, à une cadence variant entre 60 et 150 véhicules par heure et par sens, en fonction de l'affluence des voitures de tourisme.

Le débit total est limité à 1000 unités-voitures particulières (UVP) par heure et par sens, un camion correspondant à 3 UVP. Selon l'OFROU, entre 3000 et 4000 camions traversent le tunnel chaque jour.

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Politique

Record de nuitées en 2023 pour les auberges de jeunesse suisses

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Les auberges de jeunesse suisse jouent un rôle important pour le tourisme suisse (archives). (© KEYSTONE/MICHELE LIMINA)

A l'occasion des festivités de leur 100e anniversaire, les Auberges de jeunesse suisses (AJS) annoncent dimanche avoir enregistré un nombre record de nuitées en 2023. Celles-ci affichent une hausse de 7,4% sur un an à 807'196, dans les 42 établissements affiliés.

La part des hôtes suisses a atteint 73,3%, en progression de 3,1 point par rapport à l'année "pré-Covid" 2019. "L’envie de voyager est définitivement revenue", se réjouit l'AJS dans un communiqué. Pour les hôtes internationaux, un léger recul de 1,7 point se manifeste par rapport à 2019.

Dans l'ensemble, les bons chiffres de 2023 se confirment au cours des premiers mois de 2024. De quoi laisser présager "une année anniversaire elle aussi couronnée de succès", prévoit la directrice de l'organisation à but non lucratif, Janine Bunte.

Parmi les quelque 500 invités présents dimanche pour les festivités à Rapperswil-Jona (SG), au bord du lac de Zurich, figurait le conseiller fédéral Guy Parmelin.

"Au début, il y a 100 ans, l’idée était de promouvoir les loisirs de manière judicieuse et de proposer une offre à cet effet", a-t-il déclaré. "Les auberges de jeunesse suisses y sont clairement parvenues, soulignant leur rôle important pour le tourisme suisse et sa carte de visite."

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

Concours Science et jeunesse: 23 romands primés

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Les jeunes finalistes du concours ont présenté leurs projets au public à l'Université Fribourg vendredi et samedi. Ici: Valentine Thürler explique son étude sur les étoiles binaires et le système d'Argol pour lequel elle a reçu un prix spécial. (© Fondation Science et jeunesse)

Lors de la finale du 58e Concours national de la Fondation Science et jeunesse à Fribourg samedi, 23 jeunes Romandes et Romands ont été primés. En tout, 106 projets portés par 116 jeunes des quatre coins de la Suisse ont été retenus par le jury.

La valeur totale des prix distribués en espèces s'élève à plus de 200'000 francs, a précisé la Fondation Science et jeunesse dans un communiqué dimanche. Le jury a également décerné 31 prix spéciaux, comme par exemple un stage de recherche au Jungfraujoch ou encore une place dans les délégations qui représenteront la Suisse au concours européen et international pour jeunes scientifiques.

Les participants étaient âgés entre 17 et 23 ans. La majorité des projets ont été réalisés dans le cadre de travaux de maturités gymnasiales ou professionnelles et sont le fruit d'une année de réflexion.

Présentés par les finalistes au public vendredi et samedi à l'Université de Fribourg, les projets se sont vu attribuer la mention "excellent", "très bien" ou "bien" en fonction de leur qualité. Ils ont été réalisés dans des domaines variés, mais essentiellement scientifiques: de la physique à la biologie, en passant par l'architecture, l'histoire-géographie ou encore les mathématiques et la littérature.

Un des jeunes lauréats romands s'est par exemple penché sur l'approvisionnement en eau des cabanes de montagne romandes, une autre a comparé les temps de réaction "entre des individus phobiques et non-phobiques face à un stimulus visuel d'araignée". Une troisième a examiné l'effet de l'apport de lisier sur une réserve naturelle de zone humide en Thurgovie.

La Fondation Science et jeunesse s'est donné pour but de repérer des jeunes passionnés et contribuer à entretenir leur motivation, leur curiosité et leur compétence. Elle leur propose un programme de coaching ciblé et les guide dans la construction de leur réseau professionnel.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Santé

Quarante ans après sa découverte, le VIH n'est toujours pas vaincu

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L'objectif de l'OMS est de mettre fin à l'épidémie de VIH d'ici 2030 (photo symbolique). (© KEYSTONE/EPA/NARENDRA SHRESTHA)

Il y a 40 ans, le gouvernement américain annonçait que le VIH est à l'origine du sida. Malgré d'importants progrès, la maladie reste aujourd'hui encore un problème. En Suisse, le virus est diagnostiqué chez plus d'une centaine de personnes chaque année.

"Mais la situation actuelle est fondamentalement différente de celle d'il y a quarante ans", a indiqué Dominique Braun, de l'Hôpital universitaire de Zurich, à Keystone-ATS. Ce médecin et chercheur participe à l'Etude suisse de cohorte VIH, en cours depuis plus de 35 ans.

Il y a exactement quarante ans, les scientifiques du monde entier ont lancé une course aux armements contre le virus de l'immunodéficience humaine ou VIH. Le 23 avril 1984, la ministre américaine de la santé Margaret Heckler annonçait lors d'une conférence de presse: "La cause probable du sida a été trouvée!"

Selon son pronostic, audacieux, un vaccin empêchant la contamination serait probablement disponible dans les deux ans. Un grand moment, car une contamination par le VIH équivalait alors à une condamnation à mort. Cinq à six ans après l'infection, le système immunitaire des personnes atteintes du sida, nom donné au stade final de l'infection, était tellement affaibli qu'elles mouraient.

En 1994, le sida était la première cause de mortalité chez les 25 à 44 ans aux États-Unis. A l'heure actuelle, il n'existe toujours pas de vaccin et le nombre d'infections a continué d'augmenter dans le monde entier.

Premier traitement efficace

La première grande percée dans la lutte contre le VIH n'a eu lieu qu'en 1996, avec la trithérapie. Il s'agit d'une combinaison de trois médicaments qui attaquent le VIH à différents endroits. Les décès ont ainsi pu être réduits de manière drastique. L'Etude suisse de cohorte VIH a joué un rôle décisif dans la démonstration de l'efficacité de cette thérapie.

"Ces premières thérapies étaient toutefois si toxiques que la qualité de vie des personnes concernées était faible", note Dominique Braun. Ce n'est que progressivement que les effets secondaires ont été réduits.

Un autre grand pas a été franchi en 2008: le Bulletin des médecins suisses publie le "Swiss Statement", dans lequel il est mentionné que les personnes recevant un traitement efficace ne sont plus contagieuses.

"Pour les personnes concernées et leurs proches, cela a été libérateur", souligne le médecin. La Suisse a ainsi été le premier pays à stipuler que les personnes séropositives sous traitement peuvent renoncer au préservatif lors de rapports sexuels.

Aujourd'hui, le VIH se traite bien. Non seulement les personnes sous traitement ne sont plus contagieuses, mais leur espérance de vie est comparable à celle de la population générale. La grande majorité des patients prend une pilule combinée contenant deux ou trois substances actives par jour.

Réduction drastique

Ainsi, même sans vaccination, le nombre de contaminations a pu être drastiquement réduit. Alors que dans les années 1990, 1300 cas par an en moyenne étaient déclarés à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), ils n'étaient plus que 371 en 2022. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont proportionnellement les plus touchés.

Les spécialistes espèrent une nouvelle réduction grâce à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) qui protège contre l'infection. Elle sera remboursée par l'assurance maladie en Suisse à partir de juillet 2024. Elle est destinée aux hommes et aux femmes qui ne sont pas porteurs du VIH et qui ont des relations sexuelles avec de multiples partenaires ou avec des personnes dont le statut sérologique n’est pas connu.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 39 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. L'objectif de l'OMS est de mettre fin à l'épidémie de VIH d'ici 2030.

"On dispose des instruments qui pourraient théoriquement réduire encore plus les nouvelles infections", relève Dominique Braun. Mais dans la pratique, les choses sont plus compliquées, ajoute le chercheur, jugeant cet objectif "très ambitieux". La situation politique ou les ressources financières dans certains pays rendent en effet difficiles les mesures de lutte ou de prévention.

Des recherches sont également menées afin de guérir le sida. Les cinq cas de guérison répertoriés dans le monde prouvent que c'est possible. On sait comment cela pourrait fonctionner, mais les risques sont encore beaucoup trop grands par rapport aux bonnes possibilités de traitement qui existent actuellement, conclut le médecin.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Bitume Festival, une nouvelle manifestation culturelle à Rolle

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La ville de Rolle accueillera les 4 et 5 mai prochains la première édition de "Bitume Festival", grande fête des arts de la rue (archives). (© Keystone/LAURENT GILLIERON)

La ville de Rolle va se transformer en une grande fête des arts de la rue le week-end prochain. La commune et le Casino-Théâtre présentent en effet la première édition du "Bitume Festival", annoncé comme gratuit et bisannuel. Au programme les 4 et 5 mai: théâtre, acrobatie, clown, échassières, concerts, parade, initiations à la marionnette et au cirque, exposition et visite d'atelier.

Entièrement dédiée aux arts de la rue, la programmation de la première édition se décrit comme "populaire et éclectique". Elle a été concoctée par Lucie Rausis et Mali Van Valenberg, codirectrices du Casino Théâtre de Rolle, indiquent les organisateurs dans un communiqué.

Le temps d'un week-end, ce ne sont pas moins de 30 artistes qui prendront possession de plusieurs quartiers de la ville du bord du lac Léman. Six spectacles ainsi que deux concerts - musique hawaïenne des années 20 et rythmes latino-américains aux harmonies jazzy - seront à l'honneur de cette édition inaugurale. Un bar et des stands de restauration sont proposés dans la cour du Château de Rolle.

Une parade viendra clôturer ce Bitume festival, emmenée par la Vouivre, une marionnette de dragonne géante qui crachera du feu. Elle défilera sur les quais de Rolle, accompagnée par tous les artistes du festival et une fanfare.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Les "territoires" de Muma à découvrir à l'Espace Arlaud à Lausanne

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L'artiste Muma qui avait illuminé Lausanne en 2006 revient avec une exposition à l'Espace Arlaud (archives). (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Muma revient à Lausanne après l'avoir illuminée en 2006 de 127'444 bougies. Dès jeudi et jusqu'au 14 juillet, l'artiste catalan investit l'Espace Arlaud avec "Territoires", une exposition de plus de 200 oeuvres multiples, dont la lumière est le fil conducteur.

L'exposition se décline en huit sections qui représentent autant de territoires que l'artiste a arpentés: partage, art, politique, corps, identités, graphie, cimes, urbanité.

Ce parcours thématique invite le spectateur à vivre la ville autrement, qu'elle soit secrète, intime comme dans ses tableaux, ou illuminée le soir venu, à l'image de ses nombreuses performances artistiques participatives, à Gérone (2003), Lausanne (2006), Barcelone (2009), Neuchâtel (2011), Melun (2018), Angoulême (2023) et Paris (2024).

Des neiges éternelles à ses écrits délirants de drôlerie en passant par ses considérations sur l'art par le professeur "Croûton l'Ancien", son alter ego, la promenade que propose l'artiste "est à la fois déconcertante, riche, pleine de questions, de mots, de textes, d'images, de peintures, de films, d'installations, d'objets et de lumières de toutes sortes", décrivent les organisateurs.

Sculptures sociales

Né à Barcelone en1957 sous la dictature franquiste, Josep Maria Soler i Casas alias Muma est le cinquième d'une famille de onze enfants. Pendant un périple à vélo de Barcelone à Katmandou aller-retour, il assiste à la fête des lumières à Pokhara, au Népal. Lui vient alors l'idée de ses sculptures sociales.

En 1986, il s'installe à Lausanne et y accomplit des études littéraires à l'Université et artistiques à l'ECAL. Licence en poche, il présente sa première exposition en 1995. Suivront ses performances et installations sur le terrain. En parallèle, Muma poursuit sa carrière de peintre et d'écrivain.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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