Les lois visant à limiter les charges et les engagements à l'Etat en cas de budget déficitaire sont refusées en votation dimanche à Genève. Le "non" l'emporte avec plus de 53% des voix. Radio Lac vous propose le détail commune par commune.
Dans le détail, la modification de la loi sur la gestion administrative et financière de l'Etat (LGAF) visant à maîtriser les charges récolte 54,81% de "non" et celle pour limiter les engagements, 53,71% de "non". Le taux de participation s'élève à 41,82%.
Adoptées par la majorité de droite au Grand Conseil, contre l'avis du Conseil d'Etat, ces deux modifications de la LGAF ont fait l'objet de référendums. La gauche et les syndicats se sont mobilisés contre des lois "corsets" qui limitaient les charges à la hausse démographique, sauf pour les charges contraintes, et interdisaient de créer des nouveaux postes, sauf d'enseignants.
Mécanismes existants
Ce référendum de la gauche est le septième à l'emporter dans les urnes depuis le début de la législature, au printemps 2023. Dimanche, la présidente du Cartel intersyndical du personnel de l'Etat et du secteur subventionné, Geneviève Preti, a fait part de son soulagement. "La population genevoise a compris les enjeux de ces lois compliquées", a-t-elle relevé.
Un avis partagé par la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet, en charge du Département des finances. "Ces lois trop rigides auraient posé des difficultés. Or les mécanismes pour maintenir des finances saines existent déjà", a poursuivi la grande argentière, citant le frein à l'endettement, la réserve conjoncturelle et le dispositif d'assainissement. L'exécutif présentera un plan d'économies au printemps.
Un cadre aux dépenses
Mais les partisans de ces lois (le PLR, l'UDC, Le Centre et Libertés et Justice sociale) estimaient que le canton, à l'instar de la Confédération, devait mettre un cadre légal à ses dépenses afin de préserver les prestations publiques à long terme. Et de déplorer le fait que Genève compte trop de fonctionnaires et dépense plus par habitant que d'autres cantons.
Pour le président du PLR Pierre Nicollier, le résultat du scrutin de dimanche est dû au fait que les "mécanismes contraignants proposés n'étaient pas satisfaisants". Il estime que le Grand Conseil va à présent devoir travailler pour avoir des budgets équilibrés, à commencer par celui de 2026, largement déficitaire selon le projet présenté il y a dix jours par le Conseil d'Etat.
Avec Keystone-ATS