A Genève, l'Association transport et environnement (ATE), Pro Vélo et Actif-trafic recourent contre l'annulation du 30 km/h généralisé par la justice. Pour ces associations, il en va de la protection de la population contre le bruit routier.
Le recours a été déposé lundi devant la Chambre administrative de la Cour de justice. Il vise à défendre le compromis de fin 2023 du Département de la santé et des mobilités (DSM) avec les associations représentant les milieux économiques et les automobilistes "que nous avons accepté tacitement" et à ce qu'il entre en vigueur rapidement, a indiqué mercredi devant les médias Caroline Marti, présidente de l'ATE Genève.
Les opposants à l'arrêté initial, promulgué en 2022 par le Conseil d'Etat, avaient accepté ce compromis politique, mais un policier avait poursuivi le combat. Dans son arrêt du 26 mars, le Tribunal administratif de première instance (TAPI) lui a donné raison, estimant que le canton aurait dû justifier l'abaissement de la vitesse à 30 km/h par une expertise pour chacun des 280 tronçons concernés.
"Vision globale"
Dans leur recours, la coalition d'associations conteste principalement la qualité pour agir de ce recourant individuel face à l'intérêt général. "Si on ne recourt pas, on repart de zéro d'un point de vue juridique, avec la promulgation de nouveaux arrêtés secteur par secteur et la possibilité de recours pour chacun d'entre eux", a déclaré la présidente de l'ATE Genève, défendant une "vision globale".
Les données du cadastre montrent que 120'000 habitants souffrent d'un bruit routier excessif dans le canton. "Le Tribunal fédéral considère que la première mesure pour lutter contre ce bruit est le 30 km/h", a relevé Thibault Schneeberger, coordinateur romand d'Actif-trafic. Coûteuse et pas durable, la pose de revêtements phonoabsorbants est insuffisante, selon les associations.
Le fait que le DSM renonce à recourir contre la décision du TAPI pour défendre son compromis "est difficilement justifiable", a souligné Olivier Gurtner, président de Pro Vélo. Sur le fond, le TAPI a reconnu que le bruit routier est un problème face auquel l'Etat doit agir et que l'abaissement de la vitesse est une mesure adéquate, a rappelé Caroline Marti.