La Russie a revendiqué vendredi, après des mois de combats, la capture de la ville minière de Toretsk, dans l'est de l'Ukraine, une conquête qui, si elle était confirmée, serait d'importance pour les troupes russes progressant sur le front.
Dans la région de Donetsk, l'armée du Kremlin avance lentement mais sûrement depuis plus d'un an, malgré de lourdes pertes humaines et matérielles face aux troupes de Kiev manquant de recrues et d'armements.
La prise de Toretsk constituerait l'une de ses plus importantes victoires en un an, après les captures en 2024 des villes d'Avdiïvka en février, Vougledar en octobre, puis Kourakhové en décembre.
Le ministère russe de la Défense a assuré vendredi que ses unités avaient "libéré" Dzerjinsk, utilisant le nom datant de la période soviétique pour désigner Toretsk, ville désormais largement en ruines et qui comptait quelque 30'000 habitants avant l'invasion russe de l'Ukraine il y a bientôt trois ans.
Toretsk était la cible d'assauts russes depuis l'été dernier. Des journalistes de l'AFP ont observé sur place fin juillet 2024 une cité ravagée par les combats, où se terraient dans leurs caves quelques retraités ne pouvant ou ne voulant partir, malgré des bombardements quotidiens.
Les autorités ukrainiennes n'ont pas confirmé à ce stade la chute de Toretsk. Le ministère des Affaires étrangères a simplement publié sur X une photographie montrant une route enneigée menant vers des immeubles détruits.
"Toretsk, région de Donetsk. C'était autrefois la maison de quelqu'un. Un endroit où les gens vivaient, riaient et construisaient leur avenir. Aujourd'hui, ce ne sont que des ruines", a commenté le ministère.
"Toujours là"
Une unité militaire ukrainienne combattant sur place, la 28e brigade, a toutefois assuré à l'AFP que la totalité de la ville n'était pas sous contrôle des forces russes.
"Nous sommes toujours là dans la zone (...) Ils ne l'ont pas occupée dans son intégralité", a indiqué par téléphone l'officier de presse de cette brigade, dont le secteur de responsabilité est situé en périphérie de Toretsk.
Toretsk représentait autrefois un important centre minier et industriel du Donbass. Sa prise facilite les opérations vers la ville voisine de Konstantinivka, qui sépare elle-même les troupes russes de leur objectif ultime dans la région, la grande ville de Kramatorsk.
Selon l'agence de presse russe Ria Novosti, la prise de Toretsk "compliquera le ravitaillement de l'ennemi vers Tchassiv Iar et rendra difficile la progression des forces armées ukrainiennes sur les routes qui relient Pokrovsk à Sloviansk et Kramatorsk".
Tchassiv Iar et Pokrovsk sont deux autres places-fortes ukrainiennes menacées par la progression des troupes russes.
Sur Telegram, des observateurs militaires russes ont salué cette annonce comme une avancée de taille dans la conquête de la région de Donetsk, considérée comme une priorité par le président Vladimir Poutine.
"Avons-nous besoin de négociations avec une telle dynamique?", a écrit le correspondant de guerre pro-Kremlin Alexandre Kots, en référence aux possibles pourparlers de paix évoqués depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Offensive vers Koursk
Les appels à de telles négociations se font plus pressants, M. Trump ayant dit vouloir mettre fin le plus rapidement possible au conflit.
Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit cette semaine prêt à négocier directement avec son homologue russe Vladimir Poutine. Une déclaration balayée par le Kremlin, qui y a vu des "paroles vides de sens".
Les forces ukrainiennes sont en revanche à l'offensive dans la région russe de Koursk, dont elles occupent des centaines de kilomètres carrés depuis une attaque surprise en août 2024.
La Russie a affirmé jeudi soir y avoir repoussé un nouvel assaut mené "avec des forces allant jusqu'à deux bataillons mécanisés", soit plusieurs centaines de soldats avec des blindés.
Les combats se déroulent dans cette région russe depuis six mois. Si les forces de Moscou ont depuis repris une grande partie des territoires contrôlés par les troupes de Kiev, elles ne sont toujours pas parvenues à les repousser au-delà de la frontière.
Et ce malgré le déploiement, selon Kiev, de milliers de soldats nord-coréens pour épauler l'armée russe.
L'Ukraine espère que ces conquêtes sur le sol russe pourront servir de monnaie d'échange dans de possibles négociations de paix avec Moscou.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / blg / afp