Le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a prévenu vendredi que ses alliés, principalement le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, poursuivraient le combat contre Israël. Le pays a mené de nouvelles frappes les visant au Liban et à Gaza.
Les alliés de l'Iran "ne reculeront pas", a lancé l'ayatollah Khamenei dans une grande mosquée de Téhéran, dans un rare discours à l'occasion de la prière hebdomadaire, après l'attaque de missiles lancée mardi par l'Iran contre Israël.
Il s'exprimait en pleine guerre entre le Hezbollah libanais et Israël, qui a tourné ses forces vers le front nord après avoir affaibli le Hamas dans la bande de Gaza lors d'une offensive dévastatrice toujours en cours. Celle-ci a été lancée en riposte à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.
Cette attaque était "logique et légitime", a soutenu le numéro un de la République islamique d'Iran qui ne reconnaît pas l'existence de l'Etat d'Israël. Israël, qui "s'est maintenu seulement grâce au soutien américain (...) n'en a plus pour longtemps", a-t-il affirmé.
"La résistance dans la région ne reculera pas malgré les martyrs", a-t-il ajouté en référence à l'assassinat de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah tué le 27 septembre dans un raid israélien près de Beyrouth, et à celui d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué le 31 juillet dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.
"Autres options"
Il a jugé que l'attaque de Téhéran qui a tiré mardi quelque 200 missiles vers Israël était "la moindre" des ripostes à l'assassinat des chefs du Hamas et du Hezbollah. L'attaque a entraîné des menaces croisées de représailles entre Israël et l'Iran.
Le président américain, Joe Biden, a estimé vendredi qu'Israël devait "envisager d'autres options" plutôt que de frapper des sites pétroliers en Iran, après avoir évoqué la veille cette éventualité. Il a assuré "tenter de mobiliser le reste du monde" pour apaiser les tensions régionales.
L'armée américaine a elle annoncé avoir frappé 15 cibles houthies au Yémen, d'où ces rebelles soutenus par l'Iran mènent des attaques contre Israël et contre des navires qu'ils jugent liés à ce pays, ainsi qu'aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Le principal axe vers la Syrie coupé
L'armée israélienne a de son côté annoncé avoir tué 250 combattants du Hezbollah et frappé plus de 2000 sites depuis qu'elle a lancé lundi une offensive terrestre contre ce mouvement dans le sud du Liban, où neuf de ses soldats ont péri dans des combats. Deux autres ont été tués dans une attaque de drones dans la nuit depuis l'Irak sur une base militaire du Golan, occupé et annexé par Israël, selon la radio militaire israélienne.
Vendredi, l'armée israélienne a notamment mené un raid dans l'est du Liban, près du poste-frontière de Masnaa, coupant un axe routier vital avec la Syrie voisine, d'où Israël accuse le Hezbollah d'acheminer des armes depuis la Syrie. Elle a dit y avoir frappé notamment "un tunnel souterrain" du Hezbollah.
Quelque 374'000 personnes, principalement des Syriens, ont fui ces derniers jours dans le pays voisin, selon les autorités libanaises. Un hôpital de la banlieue sud de Beyrouth, et deux dans le sud, ont annoncé suspendre leur activité en raison des frappes israéliennes.
Le Comité islamique de la santé, affilié au Hezbollah, a annoncé que des bombardements israéliens avaient tué 11 de ses secouristes vendredi dans le sud du Liban, dont sept devant l'hôpital de Marjayoun. Le Hezbollah avait auparavant accusé Israël d'avoir frappé près de Beyrouth "des équipes de la défense civile", faisant un mort.
200 projectiles tirés sur Israël
Le mouvement a fait état d'affrontements et de tirs contre des soldats israéliens infiltrés du côté libanais de la frontière et de tirs d'obus et roquettes sur le nord d'Israël. L'armée israélienne a recensé environ 200 projectiles tirés du pays voisin.
Dans la nuit, elle a mené des bombardements particulièrement intenses sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, détruisant plusieurs immeubles. "Le sol a tremblé sous nos pieds. Le ciel s'est illuminé", relate Mohammed Sheaito, un chauffeur de taxi de 31 ans.
Selon le site d'information israélien Ynet, les frappes visaient, dans le QG des services de renseignements du Hezbollah, Hachem Safieddine, potentiel successeur de Hassan Nasrallah.
Frappe "illégale"
L'escalade au Liban intervient après près d'un an d'échanges de tirs qui ont déplacé des dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière, après l'ouverture par le Hezbollah, d'un front contre Israël au début de la guerre à Gaza Israël a lancé des bombardements massifs au Liban depuis le 23 septembre visant selon son armée des centaines de cibles du Hezbollah.
Selon le service libanais de gestion des catastrophes, 2011 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre, quand Israël a lancé des bombardements massifs visant selon son armée des centaines de cibles du Hezbollah.
Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés. Les Nations unies ont par ailleurs condamné comme "illégal" le raid israélien ayant fait 18 morts la veille dans un camp de réfugiés en Cisjordanie occupée.
Cette frappe aérienne, menée selon l'armée contre un chef local du Hamas, est la plus meurtrière depuis 2000 dans ce territoire occupé par Israël depuis 1967, où les violences flambent depuis le début de la guerre à Gaza, selon une source au sein des services de sécurité palestiniens.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp