Le Bâlois Beat Jans et le Grison Jon Pult seront les deux candidats officiels du PS à la succession d'Alain Berset au Conseil fédéral. Les deux hommes, choisis samedi par le groupe parlementaire, ont dit vouloir défendre la diversité du pays et construire des ponts.
Le président du gouvernement de Bâle-Ville et le conseiller national grison sont des personnes compétentes, motivantes, motivées et capables d'assurer l'avenir de notre pays, a annoncé le coprésident du groupe parlementaire socialiste Samuel Bendahan devant les médias.
Il a fallu 18 tours de scrutin pour départager les six candidats et choisir les deux membres du "ticket". Beat Jans a d'abord été désigné au bout de dix tours, devançant de 9 voix la conseillère d'Etat bernois Evi Allemann. Puis le groupe a porté son choix sur Jon Pult, qui l'a emporté au bout de huit tours et 5 voix d'écart face au seul Romand en lice, le conseiller national vaudois Roger Nordmann.
Lors de l'attribution des deux places, le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch a été le premier candidat éliminé, suivi par le conseiller national bernois Matthias Aebischer.
"Bâtisseur de ponts"
Les deux candidats choisis ont remercié les membres du groupe socialiste pour le "grand honneur" qui leur a été fait. Fils d'ouvrier, Beat Jans a assuré qu'il n'aurait jamais imaginé pouvoir être candidat au Conseil fédéral. Il a dit se réjouir et a assuré qu'il fera de son mieux.
Jon Pult a de son côté répété sa volonté de renforcer la diversité et la cohésion de la Suisse, comme il l'avait fait en lançant sa candidature. Il a dit souhaiter que la diversité reste une des forces du pays.
Beat Jans, 59 ans, s'est lui aussi présenté comme un "bâtisseur de ponts". Il espère pouvoir apporter son expérience et ses compétences dans l'exécutif d'un canton urbain. Dans une période où le fossé villes-campagnes se creuse, il souhaite que le Conseil fédéral puisse présenter des solutions de compromis susceptibles de remporter une majorité pour le bien des deux parties.
Le fait qu'il provienne d'un canton contributeur à la péréquation financière fédérale peut selon lui aussi être un élément de la diversité de notre pays, a-t-il ajouté.
Personnalité déterminante
Interrogé sur son âge (39 ans), Jon Pult a reconnu qu'il s'était lui-même posé la question de savoir s'il était prêt à siéger au gouvernement. Cela peut aussi être un avantage d'avoir la perspective d'une génération plus jeune.
Selon lui, c'est la personnalité des candidats qui déterminera le choix de l'Assemblée fédérale. Devant la presse, la coprésidente du PS Mattea Meyer a salué deux candidats "extrêmement compétents et engagés". Leur désignation est un "choix fort" en faveur d'une Suisse sociale.
Les prochaines années s'annoncent difficiles, a-t-elle expliqué. L'UDC et le PLR disposent d'une majorité au Conseil fédéral et sont bien décidés à jouer de leur pouvoir, a-t-elle ajouté.
Dans ce contexte, il est "central" d'avoir une deuxième voix forte au gouvernement, à côté d'Elisabeth Baume-Schneider, pour défendre une Suisse sociale, a-t-elle ajouté. Et tant Beat Jans que Jon Pult sont à ses yeux capables de le faire.
Campagne "fair-play"
Le Bâlois comme le Grison ont tous les deux remercié les quatre candidats évincés pour la campagne "fair-play" qui vient de s'achever. Durant la première moitié de novembre, les six candidats socialistes se sont présentés aux membres du parti et à la population lors de quatre auditions publiques, à Genève, à Bienne (BE), à Olten (SO) et à Schaffhouse.
Les autres partis auditionneront les candidats socialistes désignés du 5 au 12 décembre. L'élection par l'Assemblée fédérale réunie aura lieu le 13 décembre en même temps que la réélection des autres membres du Conseil fédéral pour la nouvelle législature. Le groupe socialiste a par ailleurs répété qu'il auditionnera le candidat des Vert-e-s Gerhard Andrey, ce que ne feront pas le Centre et le PLR.
Le président de la Confédération Alain Berset avait annoncé le 21 juin dernier quitter le gouvernement à la fin de l'année. Il avait estimé que c'était "le bon moment", après 20 ans dans la politique fédérale, dont douze au gouvernement. Il quittera la tête du vaste Département de l'Intérieur.
Avec Keystone-ATS