Israël a affirmé avoir tué trois commandants des Gardiens de la Révolution et visé un site nucléaire à Ispahan lors de frappes samedi en Iran, au neuvième jour de guerre. Il a également prévenu que sa "campagne" militaire contre l'Iran serait "longue".
Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a affirmé que la guerre avait "retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour Téhéran "d'avoir la bombe atomique".
Affirmant que son ennemi juré était sur le point de se doter de l'arme atomique, Israël a lancé contre lui le 13 juin une attaque sans précédent, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires, et tuant les plus hauts gradés du pays et des scientifiques du nucléaire.
L'Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément toute intention de se doter de l'arme atomique, mais défend son droit à un programme nucléaire civil.
Coordination avec le Hamas
Samedi, l'armée israélienne a annoncé avoir tué dans la nuit Saïd Izadi, un commandant des Gardiens de la Révolution, en charge selon elle de la coordination avec le Hamas, contre lequel Israël est aussi en guerre à Gaza.
L'armée a dit avoir tué deux autres commandants des Gardiens, l'armée idéologique de l'Iran: Aminpour Joudaki, présenté comme ayant dirigé "des centaines" d'attaques de drones sur Israël, et Behnam Chahriyari, "responsable de tous les transferts d'armes du régime iranien à ses mandataires au Moyen-Orient".
L'armée a dit avoir également visé des sites "de stockage et lancement de missiles" dans le centre de l'Iran, puis des infrastructures militaires dans le sud-ouest. Dans cette région pétrolifère, plusieurs "puissantes explosions" ont été entendues dans l'après-midi à Ahvaz, selon le quotidien iranien Shargh.
Frappe sur Ispahan
Depuis le 13 juin, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3056 blessés, en majorité des civils, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé. L'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA) a elle fait état d'au moins 657 morts, civils et militaires. Dans le même temps, les tirs iraniens sur Israël ont fait 25 morts.
En Iran, des médias ont fait état d'une attaque israélienne nocturne contre un site nucléaire à Ispahan (centre), qui n'a pas fait de dégâts.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé qu'un atelier de production de centrifugeuses avait été "touché" à Ispahan. "Nous connaissons bien cette installation. Il n'y avait pas de matières nucléaires et, par conséquent, l'attaque n'aura aucune conséquence en termes de radiation" dans l'environnement, a déclaré le directeur général de l'instance onusienne Rafael Grossi.
Circulation dense à Téhéran
A Qom (centre), un adolescent est mort dans un immeuble touché par une frappe israélienne, selon l'agence iranienne Irna. Quatre combattants des Gardiens ont péri dans une attaque contre leur camp d'entraînement à Tabriz (nord-ouest), d'après l'agence Isna.
Sur certaines entrées de Téhéran, la circulation était dense samedi matin, semblant signaler un retour des habitants, selon la police routière citée par la télévision d'Etat.
L'accès à internet reste fortement instable et limité à Téhéran avec des connexions lentes et de nombreux sites toujours inaccessibles, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Drones et missiles sur Israël
En Israël, un incendie s'est déclaré sur le toit d'un immeuble dans le centre du pays, après la chute de débris d'un missile intercepté, d'après les médias. A Beit Shean (nord), une habitation a été endommagée par un drone, sans victime signalée.
Les Gardiens de la Révolution ont affirmé avoir lancé deux salves nocturnes de drones et de missiles contre des sites militaires dans le centre d'Israël.
"J'ai peur, je ressens une sorte de vide", témoigne Avram, 58 ans, à Tel-Aviv. Mais malgré les nuits passées dans un abri avec ses enfants, un autre habitant, Omer, soutient l'offensive, "car la prochaine étape pour l'Iran aura été la fabrication d'une bombe nucléaire".
"Accélérer" les discussions
Après une rencontre vendredi à Genève avec ses homologues allemand, français et britannique, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a clarifié que son pays refusait toute reprise des négociations nucléaires avec les Etats-Unis tant qu'Israël ne cesserait pas ses attaques.
Le président américain Donald Trump a estimé qu'il était "très dur actuellement de faire cette demande" à Israël alors qu'il "est en train de gagner". Il a averti l'Iran qu'il disposait d'un délai "maximum" de deux semaines pour éviter d'éventuelles frappes américaines.
Il avait annoncé jeudi qu'il déciderait d'une éventuelle intervention américaine dans la guerre "au cours des deux prochaines semaines", avant de dire qu'il pourrait se décider avant.
Samedi, son homologue français Emmanuel Macron a affirmé que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre", après un appel avec le président iranien Massoud Pezeshkian.
"L'Iran ne doit jamais avoir l'arme nucléaire" et doit "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques", a-t-il ajouté. La veille, M. Trump avait dit que "l'Iran ne veut pas parler à l'Europe", qui "ne pourra pas aider".
Confiance ébranlée
A NBC, M. Araghchi a indiqué que l'Iran n'était "pas sûr" de pouvoir faire confiance aux Etats-Unis, après l'attaque israélienne lancée deux jours avant la reprise prévue des pourparlers indirects irano-américains sur le nucléaire.
Face aux soupçons occidentaux envers Téhéran, le chef de l'AIEA Rafael Grossi affirme que l'AIEA n'a décelé jusque-là aucun indice laissant penser que l'Iran fabrique à l'heure actuelle une arme atomique.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp