L'assemblée générale de l'ONU a réclamé mercredi à une très large majorité un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza. L'appel symbolique a été rejeté par Israël et les Etats-Unis.
La résolution, adoptée sous les applaudissements par 158 voix pour, 9 contre et 13 abstentions, exige "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent" ainsi que "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages", une formulation similaire au texte bloqué il y a quelques semaines au Conseil de sécurité par un veto américain.
A la fin novembre, les Etats-Unis avaient utilisé une nouvelle fois leur droit de veto pour protéger leur allié israélien, qui mène depuis plus d'un an une offensive militaire dans le territoire palestinien en représailles à l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Les Américains, insistant comme Israël pour conditionner la trêve à la libération des otages, avaient cette fois empêché le conseil d'exiger un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza. Ils ont maintenu cette position mercredi.
"Une trahison"
La résolution, qu'il serait "honteux" d'adopter, "risque d'envoyer au Hamas le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de négocier ou de libérer les otages", a déclaré avant le vote l'ambassadeur américain adjoint, Robert Wood, alors que le ministre israélien de la défense a évoqué mercredi "une chance" d'accord pour cette libération.
"Le vote d'aujourd'hui n'est pas un vote de compassion, c'est un vote de complicité", une "trahison" et un "abandon" des otages, a de son côté dénoncé l'ambassadeur israélien, Danny Danon.
Habituée à prendre le relais du conseil, largement paralysé sur des dossiers brûlants comme Gaza ou l'Ukraine, l'assemblée générale de l'ONU a sans surprise adopté cette résolution non contraignante, qui appelle également à un accès sûr et "sans entrave" à une aide humanitaire d'ampleur et dénonce toute tentative d'"affamer les Palestiniens".
Les représentants de dizaines d'Etats membres ont défilé à la tribune avant le vote pour affirmer leur soutien aux Palestiniens et à la fin de la guerre à Gaza. "Gaza n'existe plus. Elle est détruite", a lancé l'ambassadeur slovène, Samuel Zbogar.
"Le prix" de l'échec
"L'histoire est la plus dure des critiques contre l'inaction", a-t-il mis en garde, dénonçant l'échec "encore et encore" du Conseil de sécurité, dont son pays est un membre non permanent.
"Le prix du silence et de l'échec face à la tragédie palestinienne est lourd et sera encore plus lourd demain", a renchéri l'ambassadeur algérien adjoint, Nacim Gaouaoui.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1208 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées sur le sol israélien. Au total, 96 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
La campagne militaire de représailles lancée par Israël a fait au moins 44'805 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Résolution sur l'UNRWA
"Aujourd'hui, Gaza est le coeur sanglant de la Palestine et une blessure ouverte pour l'humanité", avait déclaré l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, au premier jour des débats de l'assemblée la semaine dernière.
"Les images de nos enfants dans des tentes incendiées, le ventre vide et sans espoir ni horizon, après avoir subi plus d'un an de souffrances et de pertes, devraient hanter la conscience du monde et pousser à agir pour mettre fin à ce cauchemar", avait-il plaidé, réclamant également la fin de "l'impunité".
La résolution demande d'ailleurs au secrétaire général de l'ONU, António Guterres, de présenter des "propositions" pour soutenir le "respect" du "principe de responsabilité", par l'intermédiaire de mécanismes existants ou en en créant de nouveaux en s'inspirant d'expériences passées.
L'assemblée générale a par exemple créé un mécanisme international pour aider à collecter les preuves des crimes commis en Syrie à partir du début de la guerre civile en 2011.
Une deuxième résolution, adoptée par 159 voix contre 9 et 11 abstentions, appelle Israël à permettre la poursuite des opérations de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans les territoires palestiniens, menacées par une récente loi israélienne.
Israël accuse des employés de l'agence d'avoir participé aux attaques du 7 octobre.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp