L'armée israélienne a mené dimanche soir des frappes aériennes au Liban contre des bureaux d'une société financière qu'elle accuse de financer le Hezbollah. Elle a également pilonné des positions du mouvement pro-iranien à travers le pays.
L'agence de presse libanaise Ani a rapporté quatre frappes israéliennes contre des "filiales d'Al-Qard al-Hassan" dans la banlieue sud de Beyrouth et une visant le même groupe dans l'est du Liban, après des appels israéliens à la population à évacuer les abords des bureaux de cet organisme, sous sanctions américaines.
La société financière Al-Qard al-Hassan "est impliquée dans le financement des opérations terroristes du Hezbollah", a déclaré sur X un porte-parole de l'armée israélienne. A Saïda, dans le sud, un correspondant de l'AFP a vu des personnes s'enfuir à la hâte des environs d'un site de cet organisme.
"Pression" sur la Finul
La Force de paix de l'ONU au Liban (Finul) a pour sa part accusé l'armée d'avoir "délibérément" détruit une "tour d'observation" des Casques bleus dans le sud du Liban, dernier d'une série d'incidents contre ses positions qui ont valu à Israël une volée de critiques internationales. La Finul a assuré qu'elle maintiendrait "toutes ses positions" malgré la "pression exercée sur la mission".
Plus tôt, l'armée avait annoncé avoir visé un "centre de commandement" du Hezbollah près de la capitale et mené des frappes aériennes sur des dizaines de localités dans le sud du Liban.
Plus de 50 localités ont été bombardées dimanche dans cette région frontalière d'Israël, selon l'Ani, qui a également rapporté que l'armée israélienne y "dynamitait" des maisons dans des villages. L'armée libanaise, qui ne prend pas part au conflit, a annoncé la mort de trois soldats dans une frappe israélienne dans le sud.
Israël "détruit" le Hezbollah
Visitant des troupes dans le nord d'Israël, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a assuré que l'armée "détruit" le Hezbollah, "dans tous les villages le long de la frontière". Israël dit vouloir y neutraliser le mouvement islamiste pour permettre le retour chez eux de quelque 60'000 habitants du nord d'Israël, déplacés par ses tirs de roquettes incessants.
Le Hezbollah a de son côté revendiqué des tirs de roquettes dans le nord d'Israël visant notamment trois bases militaires près de Haïfa et Safed, ainsi que contre des troupes israéliennes dans le sud du Liban.
Au moins 1470 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP. A la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700'000 déplacés.
Menace de Netanyahu
Samedi, M. Netanyahu, avait accusé le mouvement chiite libanais d'avoir tenté de l'assassiner après un tir de drone qui a visé, en son absence, sa résidence privée à Césarée. Le Hezbollah n'a pas revendiqué ce tir, mais la mission iranienne à l'ONU a affirmé qu'il était derrière l'attaque.
Le Hezbollah "a fait une grave erreur", a averti le Premier ministre, des accusations qui amplifient les craintes d'une escalade au Moyen-Orient, alors qu'Israël a menacé de riposter à une attaque de missiles lancée le 1er octobre par l'Iran, son ennemi juré.
Drone intercepté
Parallèlement, l'armée israélienne intensifie son offensive dans la bande de Gaza contre le Hamas, dont elle a tué mercredi le chef, Yahya Sinouar. Elle a annoncé dimanche y mener des opérations dans "le nord, le centre et le sud" du territoire. Elle a aussi annoncé dimanche soir avoir intercepté dans l'espace aérien syrien un drone s'approchant "depuis l'est".
Samedi, une frappe israélienne avait tué au moins 73 personnes à Beit Lahia (nord), selon les secours, un bilan contesté par Israël. Dimanche, des familles pleuraient leurs proches tués dans cette frappe à l'hôpital Kamal Adwan, l'un des principaux du secteur.
Israël a affirmé avoir visé une "cible" du Hamas et assuré que le bilan des autorités de Gaza "ne correspondait pas" aux informations en sa possession.
"Mourir de faim"
Avant cette frappe, la Défense civile avait fait état de "plus de 400 morts" dans le nord de Gaza depuis le début de l'offensive lancée par l'armée israélienne le 6 octobre dans le secteur de Jabalia.
Les Palestiniens vivent des "horreurs indescriptibles" dans la zone, a dénoncé samedi la cheffe intérimaire de l'ONU pour l'aide humanitaire, Joyce Msuya. "Nous sommes pris au piège, sans nourriture, eau et médicaments, et risquons de mourir de faim au milieu des décombres et destructions", témoigne pour l'AFP à Beit Lahia Ahmad Saleh, un Palestinien de 36 ans.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l'attaque sans précédent contre Israël du 7 octobre 2023 ayant déclenché la guerre.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp