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Allemagne: élections législatives anticipées le 23 février

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Après plusieurs jours de bras de fer, la date a été conclue en accord avec le principal parti d'opposition, les conservateurs de la CDU/CSU. (© KEYSTONE/EPA/FILIP SINGER)

L'Allemagne prévoit d'organiser des élections législatives anticipées le 23 février 2025 suite à l'éclatement de la coalition d'Olaf Scholz il y a une semaine. C'est ce qu'a appris l'AFP mardi de source proche du parti social-démocrate du chancelier.

Après plusieurs jours de bras de fer, la date a été conclue en accord avec le principal parti d'opposition, les conservateurs de la CDU/CSU, a ajouté cette source.

Selon une autre source proche des discussions, le chancelier devrait poser le 16 décembre la question de confiance au Bundestag, la chambre basse du parlement. Le vote des députés aura lieu deux jours après le dépôt de la motion, selon la même source.

Ce compromis permettrait de clarifier la suite des événements, après la rupture mercredi de la coalition tripartite dirigée par Olaf Scholz qui a plongé la première économie européenne dans une crise inédite.

Le chancelier, désormais à la tête d'un gouvernement minoritaire avec les écologistes, avait dans un premier temps fixé le vote de confiance le 15 janvier en vue d'un scrutin en mars.

Mais pressé de toutes parts d'accélérer la cadence, l'impopulaire dirigeant avait alors fait marche arrière et confié le soin de fixer la date aux groupes parlementaires des conservateurs de la CDU/CSU, premier parti d'opposition largement en tête dans les sondages d'opinion, et de son parti social-démocrate (SPD).

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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La Namibie élit sa première femme présidente, continuité politique

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Netumbo Nandi-Ndaitwah porte des positions conservatrices, étant notamment partisane d'une législation stricte en matière d'avortement. (archives) (© KEYSTONE/AP/Esther Mbathera)

La Namibie a élu sa première femme présidente, Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, issue du parti au pouvoir, dès le premier tour avec 57,31% des suffrages, a annoncé mardi soir la commission électorale de ce pays désertique d'Afrique australe.

La Swapo, parti de l'actuelle vice-présidente surnommée "NNN", dirige le vaste pays riche en minerais, qui compte seulement trois millions d'habitants, dont les deux tiers ont moins de 30 ans, depuis son indépendance en 1990.

"Merci pour votre confiance", a sobrement déclaré la nouvelle présidente, en robe longue de soie orangée, fines lunettes et chapeau assorti, affirmant qu'elle tiendrait ses engagements pris auprès des électeurs.

Pendant une campagne où elle s'est évertuée à faire rimer vieillesse et sagesse, elle a notamment promis la création en cinq ans de plus de 250'000 emplois, avertissant que "le monde de l'entreprise ne peut prospérer que si la politique est stable". Elle s'est aussi engagée à attirer des investissements "grâce à la diplomatie politique".

Fille d'un pasteur anglican, passée par la Russie lors de son exil dans les années 1970, la militante a fait ses classes au Komsomol, l'organisation de jeunesse du parti communiste soviétique.

Figure de la lutte pour l'indépendance, Mme Nandi-Ndaitwah porte des positions conservatrices, étant notamment partisane d'une législation stricte en matière d'avortement.

Son premier opposant, Panduleni Itula, arrive loin derrière avec seulement 25,50% des voix dans cette élection qui a connu une forte participation, mais aussi de nombreux cafouillages obligeant à prolonger le scrutin de plusieurs jours.

Le leader du principal parti d'opposition, les Patriotes indépendants pour le changement (IPC), avait ainsi annoncé dès le week-end dernier qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats.

"Multiples irrégularités"

Les élections présidentielle et législatives du 27 novembre ont dû être prolongées à deux reprises en raison de problèmes logistiques et techniques, avec notamment une pénurie de bulletins de vote.

Le premier jour du vote, d'interminables files d'attente ont obligé certains électeurs à abandonner, après avoir attendu jusqu'à 12 heures.

Le pays, fier de sa paisibilité et de la solidité de sa démocratie, s'est largement déplacé avec une participation à plus de 76% des inscrits, selon la commission électorale.

M. Itula, ex-dentiste et avocat de 67 ans, a dénoncé des élections chaotiques qui ont fait l'objet, selon lui, de "multiples irrégularités".

Il a indiqué qu'il entendait faire "annuler" selon "les procédures prévues" ce scrutin, "quel que soit le résultat". "Nous ne pouvons qualifier ces élections de libres, équitables et légitimes", a-t-il dénoncé samedi.

L'organisation des avocats en droits humains d'Afrique australe, qui avait dépêché une mission d'observation, a rapporté "des retards délibérés dans l'arrivée des bulletins de vote".

Des cas de surchauffe des tablettes électroniques servant à vérifier les identités et les pénuries de bulletin dans de nombreux bureaux, ayant considérablement ralenti le scrutin, ont été soulignés par les missions d'observation de l'Union africaine (UA) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

L'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), l'ex-mouvement d'inspiration marxiste du temps de la lutte contre l'occupation de l'Afrique du Sud de l'apartheid, a récemment vu sa popularité s'éroder sous le poids du chômage massif des jeunes, devenus une large part de l'électorat.

Pays inégalitaire

La Namibie, qui figure parmi les premiers fournisseurs mondiaux d'uranium, demeure, après l'Afrique du Sud, le deuxième pays le plus inégalitaire de la planète, selon la Banque mondiale.

"L'abondante activité minière ne se traduit pas vraiment par une amélioration des infrastructures, ni par des opportunités d'emploi", observe l'analyste indépendante Marisa Lourenço, ce qui "alimente la frustration des jeunes". Quelque 46% des 18-34 ans étaient sans emploi en 2018, selon les derniers chiffres officiels.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Corée du Sud: loi martiale levée et retrait des troupes

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Le président sud-coréen Yoon annonce qu'il va lever la loi martiale. (archives) (© KEYSTONE/AP)

Le président de la Corée du Sud Yoon Suk Yeol a déclaré mardi que la loi martiale décrétée quelques heures auparavant allait être levée et que les troupes déployées dans Séoul allaient se retirer, après un vote de l'assemblée dominée par l'opposition.

"Il y a eu une demande de l'Assemblée nationale pour lever l'état d'urgence, et nous avons procédé au retrait des militaires qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale", a déclaré le président à la télévision. "Nous allons accéder à la requête de l'Assemblée nationale et lever la loi martiale lors d'une réunion du gouvernement", a-t-il ajouté.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Canon à eau et gaz lacrymogène au 6e soir de manifestations pro-UE

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A Tbilissi, la police a une nouvelle fois fait usage d'un canon à eau et de gaz lacrymogène pour tenter de disperser les milliers de manifestations pro-UE. (© KEYSTONE/EPA/DAVID MDZINARISHVILI)

La police en Géorgie a une nouvelle fois fait usage mardi soir d'un canon à eau et de gaz lacrymogène pour tenter de disperser les milliers de manifestations pro-UE qui protestaient pour la sixième nuit consécutive, malgré les menaces du Premier ministre.

Ce rassemblement se déroulait aussi après que la Cour constitutionnelle, saisie par la présidente pro-occidentale, a décidé de maintenir inchangé le résultat des législatives d'octobre remportées par le parti au pouvoir du Rêve géorgien mais contestées par l'opposition.

Les manifestations à Tbilissi, émaillées de violences, ont éclaté jeudi après l'annonce par le pouvoir du report à 2028 des ambitions de ce pays du Caucase d'intégrer l'Union européenne.

Mardi soir, les protestataires étaient encore des milliers, mais légèrement moins nombreux que lors des jours précédents, lançant des feux d'artifice vers le parlement et la police et agitant des drapeaux de la Géorgie et de l'UE, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les policiers anti-émeute ont répondu d'abord avec une lance à eau, notamment pour repousser des manifestants qui tentaient de d'escalader les murs du parlement, puis avec un canon à eau et du gaz lacrymogène lorsque la foule s'est déplacée vers une avenue à proximité.

Le ministère de l'Intérieur a accusé dans un communiqué des manifestants d'avoir lancé sur les forces de l'ordre "divers types d'objets contondants, des engins pyrotechniques et des objets inflammables".

La présidente Salomé Zourabichvili, qui soutient le mouvement de protestation, a elle dénoncé sur X une utilisation "disproportionnée" de la force par la police, des "arrestations massives et mauvais traitements".

"Meilleur avenir"

Quelques heures auparavant, le Premier ministre Irakli Kobakhidzé avait accusé l'opposition et des ONG d'être à l'origine des affrontements avec la police et averti qu'ils "n'échapperont pas à leurs responsabilités".

Son parti, qui assure ne pas renoncer à l'UE malgré l'annonce du report des négociations, a estimé que les Géorgiens mécontents l'avaient "mal compris" et que l'intégration européenne "progressait".

La veille, il avait rejeté toute négociation avec l'opposition, qui réclame de nouvelles législatives en dénonçant des fraudes lors du scrutin du 26 octobre, tout comme Bruxelles, ce que M. Kobakhidzé a qualifié de "chantage".

Le Rêve géorgien tente aussi de présenter le mouvement de protestation comme le résultat d'une ingérence extérieure.

"Personne ne nous paie, nous venons ici par notre volonté, de nous-mêmes", a affirmé auprès de l'AFP un manifestant, Nougo Chigvinadzé, logisticien de 41 ans, qui dit simplement vouloir "un meilleur avenir pour nos enfants".

"Tout ce que dit notre gouvernement est un mensonge. Cela fait douze ans qu'ils nous mentent et ils continuent à le faire", a-t-il ajouté.

Mi-novembre, des groupes d'opposition et la présidente, en rupture avec le gouvernement mais aux pouvoirs limités, avaient déposé un recours devant la Cour constitutionnelle pour faire annuler les résultats du scrutin législatif d'octobre.

La Cour, dans une décision publiée mardi, a refusé cette demande, en précisant que son verdict était final et sans appel.

Selon le ministère de l'Intérieur, 293 manifestants ont été interpellés depuis le début du mouvement et 143 policiers ont été blessés. Des manifestants et journalistes ont aussi été blessés ces derniers jours.

L'opposition accuse le gouvernement de vouloir se rapprocher de Moscou, et d'imiter ses méthodes répressives et autoritaires.

"Mouvement sans précédent"

"Dans toute la Géorgie, les gens se soulèvent contre le régime fantoche russe", a salué lundi soir la présidente Salomé Zourabichvili, y voyant "un mouvement sans précédent".

Cette ancienne diplomate française a assuré la semaine dernière qu'elle refuserait de rendre son mandat comme prévu fin décembre et resterait à son poste jusqu'à ce que de nouvelles législatives soient organisées.

Si elle ne dispose que de pouvoirs très limités, Mme Zourabichvili est populaire auprès des manifestants, dont le mouvement, largement spontané et organisé en ligne, n'a ni dirigeant politique dominant ni réelle structure.

Tous les soirs, les policiers veulent ainsi chasser les protestataires de la place du parlement, épicentre de la mobilisation et des tensions.

Le Rêve géorgien assure vouloir éviter au pays le destin de l'Ukraine, envahie par les troupes russes depuis bientôt trois ans. Ses responsables accusent l'Occident de vouloir entraîner la Géorgie dans une guerre avec Moscou.

Le pays niché sur les rives de la mer Noire reste traumatisé par une brève guerre avec la Russie à l'été 2008. Moscou avait ensuite reconnu l'indépendance de deux régions séparatistes frontalières de son territoire, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, où elle maintient toujours une présence militaire.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Parthénon: partenariat en vue entre le British Museum et Athènes

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La Grèce réclame depuis des décennies le retour des précieuses frises détachées du Parthénon. (archives) (© KEYSTONE/AP/MATT DUNHAM)

Le British Museum à Londres s'est montré ouvert mardi à un "partenariat sur le long terme" avec Athènes sur les frises du Parthénon dont le gouvernement grec réclame le retour, laissant entrevoir une solution à une querelle historique.

L'annonce du musée londonien, où sont exposés ces vestiges antiques depuis plus de deux siècles, est intervenue le jour d'une visite du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Londres, où il a rencontré son homologue britannique Keir Starmer.

"Des discussions avec la Grèce pour un 'Partenariat Parthénon' sont en cours et constructives", a indiqué un porte-parole du musée dans un communiqué.

Un prêt est la solution qui apparait privilégiée. Chaque année quelque 1400 objets font l'objet de prêts à long terme du musée à des institutions partenaires.

"Partage"

"Nous pensons que ce type de partenariat à long terme permettrait de trouver un juste équilibre entre le partage de nos plus beaux objets avec des publics du monde entier et le maintien de l'intégrité de l'incroyable collection que nous conservons au musée", a ajouté le British Museum.

Une source gouvernementale grecque avait indiqué, après la rencontre entre les deux Premiers ministres, que Londres ne "ferait pas obstacle" à un retour des frises du Parthénon en Grèce si un accord était trouvé entre Athènes et le British Museum.

Avant sa visite au Royaume-Uni, Kyriakos Mitsotakis, ardent partisan d'un retour de ces trésors archéologiques vieux de quelque 2500 ans, s'était dit "fermement convaincu" que les marbres du Parthénon reviendraient à Athènes.

Selon lui, la question n'est pas de savoir "si" elles retrouveront leur ville d'origine mais "quand".

Toutefois, a-t-il répété ces derniers jours, le règlement éventuel de cette question épineuse, qui empoisonne les relations bilatérales de longue date, concerne le gouvernement grec et le musée britannique.

Les deux Premiers ministres n'ont pas indiqué s'ils avaient abordé ce long contentieux mardi.

Downing Street avait affirmé en amont de l'entretien que les frises du Parthénon ne figuraient "pas à l'agenda" de Keir Starmer. Et les services du Premier ministre britannique ont indiqué que les discussions avaient été consacrées à l'immigration, au soutien à l'Ukraine et à un cessez-le-feu à Gaza.

Le gouvernement britannique a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de "modifier la loi pour permettre" un retour des frises à Athènes: une loi britannique de 1963 empêche le musée d'effectuer des restitutions.

Mais interrogé sur un éventuel prêt des marbres du Parthénon, un porte-parole de Downing Street a indiqué que "ces décisions reviennent entièrement au British Museum".

La Grèce est déterminée à retrouver son patrimoine. Un retour à Athènes de ce trésor antique exposé dans l'un des plus grands musées du monde depuis 1816 constituerait pour le dirigeant conservateur une victoire politique incontestable.

Rencontres privées

Dans cette optique, Kyriakos Mitsotakis a mené avec son chef de la diplomatie, George Gerapetritis, des "rencontres privées" avec des responsables du British Museum, dont son dirigeant George Osborne, à "deux ou trois reprises" cette année, selon la télévision britannique Sky News.

Le gouvernement travailliste de Keir Starmer semble plus enclin à écouter la demande grecque que son prédécesseur, le conservateur Rishi Sunak.

Ce dernier avait infligé un camouflet diplomatique à M. Mitsotakis en annulant à la dernière minute une rencontre prévue il y a un an, durant laquelle le dirigeant grec comptait aborder la question.

"Pillage" ou "acquises légalement"

Les autorités grecques, qui réclament depuis des décennies le retour de ces précieuses frises détachées du Parthénon, soutiennent qu'elles ont été l'objet d'un "pillage" orchestré en 1802 par Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès de l'Empire ottoman.

Mais Londres affirme que les sculptures ont été "acquises légalement" par Lord Elgin, qui les a revendues au British Museum.

Au Royaume-Uni, où selon un sondage YouGov de 2023, une majorité de Britanniques se montrent favorables à une restitution, les opposants craignent un effet domino qui verrait les revendications de plusieurs pays s'accumuler.

Au sommet de l'Acropole, le Parthénon est un temple construit au Ve siècle avant JC en hommage à la déesse Athéna.

Le nouveau musée de l'Acropole, inauguré en 2009, a réservé un espace pour accueillir les frises du Parthénon à l'étage où sont reconstitués les quatre côtés du temple. Les frises exposées à Londres ont été remplacées par des moulages.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Corée du Sud: le président lève la loi martiale tout juste décrétée

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Le président sud-coréen Yoon a levé la loi martiale quelques heures après l'avoir proclamée en accusant l'opposition de constituer des "forces hostiles à l'Etat". Devant l'Assemblée, des manifestants avec le drapeau de Corée du Sud. (© KEYSTONE/AP/Lee Jin-man)

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a annoncé la levée de la loi martiale dans la nuit de mardi à mercredi, quelques heures après l'avoir proclamée en accusant l'opposition de constituer des "forces hostiles à l'Etat".

Cette annonce avait suscité inquiétude et désapprobation dans le monde, notamment des Etats-Unis, principal allié de Séoul face à la Corée du Nord et à la Chine. Le Parlement sud-coréen, dominé par l'opposition, avait voté la levée de la loi martiale, s'opposant frontalement au président, sous la pression des militaires et soutenu par des manifestants qui clamaient "Arrêtez Yoon Suk Yeol!".

Le gouvernement a finalement approuvé dans la nuit la levée de cette mesure d'exception, a affirmé l'agence nationale Yonhap, peu après une déclaration du président à la télévision qui annonçait que les troupes déployées dans Séoul allaient regagner les casernes.

"Il y a eu une demande de l'Assemblée nationale pour lever l'état d'urgence, et nous avons procédé au retrait des militaires qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale", avait déclaré M. Yoon. "Nous allons accéder à la requête de l'Assemblée nationale et lever la loi martiale lors d'une réunion du gouvernement", avait-il ajouté, suscitant aussitôt des cris de joie des manifestants réunis devant le Parlement.

"L'imposition par Yoon (de la loi martiale) sans raison légitime est un crime grave", a estimé un manifestant, Lim Myeong-pan, 55 ans. "Il a pavé son propre chemin vers la destitution".

L'imposition, plus tôt dans la journée, de la loi martiale, impliquait la suspension de la vie politique et la mise sous scellés du Parlement.

L'Assemblée, dominée par l'opposition, avait voté la levée de la loi martiale et déclaré la décision du président invalide, mais l'armée avait souligné qu'elle n'obéirait qu'aux décisions du président.

Avertissement américain

Les Etats-Unis, allié privilégié de Séoul face à la Corée du Nord et à la Chine, ont cependant dit souhaiter, dans la soirée, que la décision du Parlement soit "respectée".

"Nous espérons et attendons que les différends politiques soient résolus pacifiquement et dans le respect de l'Etat de droit" en Corée du Sud, a souligné Kurt Campbell, secrétaire d'Etat adjoint.

Les Nations unies, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient dit leur inquiétude, tandis que la Chine appelait ses concitoyens en Corée du Sud à la "prudence". Le Kremlin, qui a resserré ses liens avec la Corée du Nord pour soutenir sa guerre contre l'Ukraine, avait jugé la situation "alarmante".

La Maison Blanche, à Washington, avait souligné ne pas avoir été informée à l'avance des intentions du président sud-coréen.

Yoon Suk Yeol avait déclaré mardi décréter la loi martiale "pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments hostiles à l'Etat", dans une allocution télévisée surprise.

Des hélicoptères avaient atterri sur le toit du parlement à Séoul, d'après des images en direct diffusées par les chaînes de télévision.

Le chef de l'opposition Lee Jae-myung avait qualifié la loi martiale d'"illégale" et appelé la population à se rassembler devant le parlement en signe de protestation.

L'imposition de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol "est invalide", avait déclaré celui qui avait perdu de justesse face à lui à la présidentielle de 2022, appelant la population à venir manifester devant le Parlement.

"J'ai décidé de venir ici pour protéger la démocratie, pas seulement pour nous mais aussi pour nos enfants", avait déclaré à l'AFP dans la foule Lee Jin-hwa, 48 ans.

Quelque 190 députés étaient parvenus à entrer dans l'Assemblée, après en avoir été brièvement empêchés par des soldats qui avaient fini par quitter les lieux. Ils avaient voté à l'unanimité en faveur d'une motion bloquant l'application de la loi martiale et appelant à sa levée.

"Renverser le cours de l'histoire"

"Le recours à la loi martiale ressemble presque à un geste de désespoir pour tenter de s'en sortir, tant sur le plan politique que sur celui de la politique générale, mais c'est vraiment mal joué sur les deux fronts", a estimé Alan Yu, ancien diplomate américain en Asie qui travaille actuellement au Center for American Progress.

Il a souligné que le président sud-coréen était aujourd'hui "un dirigeant profondément impopulaire".

Vladimir Tikhonov, un professeur d'études coréennes à l'université d'Oslo, a lui aussi estimé que la décision de M. Yoon était une "tentative de retourner le cours de l'histoire".

"Je ne pense pas que la société civile de la Corée du sud puisse considérer dorénavant M. Yoon comme un président légitime", a-t-il avancé.

Le Parti du Pouvoir au Peuple de M. Yoon bataille avec le principal parti d'opposition, le Parti Démocrate, sur le projet de budget de l'année prochaine.

Les députés de l'opposition ont approuvé la semaine dernière, à travers une commission, un programme budgétaire considérablement réduit.

"Notre Assemblée nationale est devenue un refuge de criminels, un repaire de dictature législative qui cherche à paralyser les systèmes administratif et judiciaire et à renverser notre ordre démocratique libéral", avait affirmé M. Yoon pour justifier l'instauration de la loi martiale.

Il avait accusé les élus de l'opposition de couper "tous les budgets essentiels aux fonctions premières de la nation qui sont la lutte contre les crimes liés à la drogue et le maintien de la sécurité publique (...) transformant le pays en un paradis de la drogue et en un lieu de chaos pour la sécurité publique".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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