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6 minutes avec Bertrand Levrat, directeur général des HUG

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Bertrand Levrat quitte la direction générale des HUG, après onze années à leur tête. Il était invité de Béatrice Rul, à 7H30.

Vous quittez les HUG, demain, après 11 ans à la tête des Hôpitaux Universitaires Genevois. Quel est le sentiment qui prédomine?

"Des sentiments partagés. D'un coté, le sentiment d'avoir fait le travail qui est attendu de moi avec beaucoup de gratitude pour les personnes que j'ai pu côtoyées donc un peu triste. En même temps, je pars pour un nouveau projet professionnel avec de nouvelles perspectives et donc c'est plutôt réjouissant".

" Un hôpital c'est comme une ceinture de sécurité: il ne faut pas en avoir besoin mais si on en a besoin, il faut que ça marche 24 heures sur 24, 7 jours sur 7"

Vous avez annoncé votre départ en novembre dernier, à la surprise générale. Au moment où un nouveau Conseiller d’Etat arrive à la santé, où il y a de nombreuses démissions dans ce département. Hasard ou coïncidence, faut-il vraiment y croire?

"Après dix ans, à ce poste, je pense que c'est sain pour l'institution comme pour les individus de ne pas rester. J'ai 55 ans, si je restais dix ans de plus j'aurais fait 20 aux HUG. Ce n'est pas facile d'être à la tête des HUG mais je n'ai pas l'impression d'être épuisé. On est responsable de 13'000 employés, de la santé des Genevois et un hôpital universitaire qui doit soigner, faire de la recherche et l'enseignement. Un hôpital c'est comme une ceinture de sécurité: il ne faut pas en avoir besoin mais si on en a besoin, il faut que ça marche 24 heures sur 24, 7 jours sur 7"

Vous êtes à la tête d’un hôpital public, vous étiez auparavant à l’Hospice général, encore avant, vous étiez directeur adjoint de la direction générale de l’action sociale à Genève. 23 ans dans le public et vous faites le choix du privé, de Mediclinic. Ça surprend pour le moins…

"Ca surprend certains mais c'est plutôt réjouissant de penser que les compétences et les qualités que les gens développent permettent de passer du public au privé. Je trouve qu'il y a un populisme ambiant autour des cadres à la fonction publique. J'ai rencontré pendant 23 ans, des gens d'une immense qualité professionnelle,. avec beaucoup d'engagement au service de la collectivité".

"Oui, j'ai eu peur de mourir"

11 ans à la tête des HUG, avec une crise hors norme, la crise COVID. Est-ce que vous vous êtes dit, un moment, on ne va pas y arriver, l’hôpital, le personnel ne va pas tenir?

*Ces sept vagues successives ont été extrêmement compliquées. Dans les premières vagues, on ne savait pas si l'on allait pas mourir, mais on avait la certitude qu'il fallait y aller avec des équipes extrêmement dédiées et très professionnelles et donc on ne se pose pas la question. Oui, j'ai eu peur de mourir mais il était évident que si les équipes allaient auprès des patients, j'y allais aussi. J'ai été tous les jours auprès des patients, auprès des équipes. J'ai appris qu'il faut savoir assumer ses responsabilités, être courageux dans la tempête. On est une équipe exceptionnelle, c'était un peu la période de la moisson pour un directeur général: j'ai semé des graines, j'ai mis des gens à des postes à responsabilité et quand la crise arrive, vous vous rendez compte combien ils sont professionnels, performants et au rendez-vous. Cette crise a permis aux HUG de montrer qu'ils étaient agiles et qu'ils étaient capables de se réinventer"

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