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Le mythe du 7e art Alain Delon s'en est allé

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L'acteur Alain Delon s'est éteint à 88 ans. Ici, un cliché pris en 2012 au Festival du film de Locarno. (Archives) (© KEYSTONE/AP/Urs Flueeler)

Légende du cinéma, acteur instinctif à la beauté incandescente mais aussi réac assumé à l'ego énorme: Alain Delon, l'acteur de "Plein soleil" et du "Samouraï", s'est éteint dimanche à 88 ans. Son décès a ému à travers le monde.

De l'Italie où il a travaillé dans les années 60 avec des cinéastes comme Visconti au Japon où il était une star, le départ de l'acteur au regard magnétique a suscité une vague d'émotion.

Son décès a été annoncé par ses trois enfants "Alain Fabien, Anouchka, Anthony, ainsi que (son chien) Loubo", dans un communiqué commun adressé à l'AFP, tournant le dos à des mois de bisbilles ultra médiatisées. L'acteur, qui souffrait d'un lymphome, est décédé dans sa propriété de Douchy, dans le Loiret (centre), à une centaine de kilomètres au sud de Paris.

"Monsieur Klein ou Rocco, le Guépard ou le Samouraï, Alain Delon a incarné des rôles légendaires, et fait rêver le monde. Prêtant son visage inoubliable pour bouleverser nos vies", a réagi sur X le président Emmanuel Macron, qui a salué "un monument français".

"Sa disparition creuse un vide abyssal que rien ni personne ne pourra combler", a de son côté confié à l'AFP Brigitte Bardot, dernière légende vivante du 7e art français.

"Le bal est fini"

Aucun hommage national n'a été évoqué dans l'immédiat. De son vivant, Delon avait refusé cette idée, affirmant en 2018 vouloir être "enterré comme tout le monde". Plus précisément, dans sa propriété, près de ses chiens. La préfecture a donné un accord de principe.

Rarissime au cinéma depuis la fin des années 90, l'acteur avait fait les gros titres à l'été 2023 quand ses enfants avaient porté plainte contre sa dame de compagnie Hiromi Rollin parfois décrite comme sa compagne, suspectant un abus de faiblesse. Avant de se livrer bataille quant à la dernière demeure de l'acteur, affaibli depuis un AVC en 2019.

Peu avant, en mai 2019, il était à Cannes pour recevoir une Palme d'or d'honneur, entre larmes et discours aux accents testamentaires. "C'est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant", avait déclaré l'acteur. Le directeur du festival Thierry Frémaux a salué dimanche la "filmographie éblouissante" d'Alain Delon.

"Le bal est fini. Tancredi s'en est allé danser avec les étoiles...", a pour sa part réagi Claudia Cardinale, sa partenaire dans "Le Guépard", dans un message transmis à l'AFP.

Devant sa maison de Douchy, des dizaines de personnes sont venues déposer des bouquets de fleurs après l'annonce de son décès.

Mélange de beauté et de froideur

En hommage à l'acteur, plusieurs chaînes ont boulversé leurs grilles pour diffuser ses plus grands films, y compris RTS2 qui a diffusé dimanche soir "La piscine" (1969), film incandescent qui scelle les retrouvailles de l'acteur à l'écran avec son ancienne compagne Romy Schneider.

Alain Delon était naturalisé suisse depuis 1999. Le directeur de la Cinémathèque Suisse, Frédéric Maire, a aussi rendu hommage à l'homme de scène domicilié dans le canton de Genève. "C'est un mythe du cinéma qui disparaît en tant qu'acteur, à travers ses rôles, mais aussi en tant que producteur", a-t-il déclaré à Keystone-ATS.

Loin des acteurs cérébraux, Delon était un instinctif de génie. Il s'enorgueillissait de n'avoir jamais travaillé sa technique et s'appuyait sur son charisme, mélange unique de beauté incandescente et de froideur cassante.

Des atouts auxquels Dior a rendu hommage sur X, évoquant "un acteur remarquable" et "l'un de ses plus proches amis", alors que le jeune Delon, époque "La piscine" (1969), était devenu en 2009 l'égérie d'un des parfums de la maison.

Le mythe Delon

Le cinéaste le plus important dans sa carrière est Jean-Pierre Melville, qui le dirige dans deux chefs d'oeuvre, "Le samouraï" (1967) et "Le cercle rouge" (1970).

Ces rôles définissent le mythe Delon, qu'il exploitera dans de nombreux autres polars par la suite: l'homme d'honneur viril et taiseux, obligé de se battre seul contre des forces qui le dépassent.

Ce personnage archétypal inspirera des réalisateurs du monde entier, comme le Hong-Kongais John Woo ou l'Américain Quentin Tarantino, alors même que le Français n'a jamais percé à Hollywood.

Pour l'Académie des César, Delon "était devenu une icône éternelle du septième art, l'incarnation du cinéma français à l'international".

Ego et rivalités

De rivalité en rares collaborations ("Borsalino" en 1970 et "Une chance sur deux" en 1998), la carrière de Delon se construit parallèlement à celle d'un autre monstre sacré, son ami Jean-Paul Belmondo. "Alain, un jour vous m'avez dit que mon père vous manquait, aujourd'hui c'est vous qui allez nous manquer énormément", a réagi sur Instagram Paul Belmondo, le fils de "Bébel".

Mais si l'acteur Delon était unanimement admiré, l'homme a souvent été critiqué et jugé antipathique. Certains lui ont reproché ses prises de position, en faveur de son ami, le leader d'extrême droite Jean-Marie Le Pen, pour la peine de mort ou contre l'homosexualité, qu'il avait qualifiée de "contre-nature".

Son retour à Cannes, en mai 2019, pour recevoir une Palme d'or d'honneur, avait d'ailleurs été précédé d'une polémique, des féministes contestant cet honneur.

Cet homme de droite revendiqué, nostalgique des années de Gaulle, était aussi moqué pour son ego et son habitude de parler de lui à la troisième personne.

Sur les réseaux sociaux, l'INA a exhumé un extrait d'une émission de 1996, où Alain Delon était questionné par Bernard Pivot. "Et si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire à vous, Alain Delon ?".

Réponse: "Puisque tel est ton plus grand et ton plus profond regret - je le sais - viens, je te mène à ton père et ta mère, afin que pour la première fois, enfin, tu les vois ensemble".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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[ITW] Juliette Armanet émue par Adel des 2Be3: « Ces chansons nous relient à nos souvenirs »

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© 2025 Topshot Films – Les Films du Worso – Pathé Films – France 3 Cinéma

À l’affiche de "Partir un jour", présenté en ouverture du Festival de Cannes, Juliette Armanet incarne une femme de 40 ans confrontée à ses choix de vie, dans un film où la musique populaire francophone fait vibrer les émotions. Elle était mon invitée, avec une surprise à la clé

 

 

C’est un événement aussi rare que symbolique: pour la première fois dans l’histoire du Festival de Cannes, un premier long métrage ouvre les festivités. "Partir un jour", réalisé par Amélie Bonnin, met en vedette Juliette Armanet dans un rôle au carrefour de la musique et du questionnement existentiel.

« Franchement, c’est magique », confie l’artiste à propos de cette montée des marches inattendue. « C’est un conte de fées. Le stress est à la hauteur des marches de Cannes, mais je suis très fière de défendre ce film. Il a été fait avec beaucoup d’humilité. »

Une femme à l’heure des choix

Cécile, son personnage, s’apprête à ouvrir un restaurant gastronomique après avoir gagné Top Chef. Mais l’infarctus de son père la contraint à retourner dans son village natal, dans un relais routier du Loir-et-Cher. Là, entre viande grillée et souvenirs d’enfance, elle retrouve son amour d’adolescence. Ses repères vacillent, ses priorités s’interrogent. « Ce film pose la question des racines, du tiraillement entre transmission et émancipation à la quarantaine », résume Armanet. « Ce sont des sujets qui touchent tout le monde, surtout à cet âge-là. »

Un thème rarement abordé au cinéma sous cet angle: le choix de ne pas fonder une famille, ou du moins, de s’interroger librement sur ses envies profondes. « On a le droit de se poser ces questions, et le film les aborde de manière fine, sans juger. »

La bande son d0une génération

Mais ce qui donne au film sa résonance particulière, c’est sa bande originale: une sélection de tubes populaires francophones, de Nougaro à Céline Dion, en passant par Axel Red et… les 2Be3. « C’est une ode au répertoire populaire francophone dans son ensemble », souligne Juliette Armanet. « Ces chansons nous relient tous à des moments très forts de nos vies. Elles font partie de nous. »

La chanteuse interprète notamment une reprise de Partir un jour, le tube emblématique du boys band 2Be3. Une version qui a ému l’un de ses interprètes originaux, Adel, sollicité pour l'entretien: « Juliette l’interprète de manière très élégante et très douce. J’ai beaucoup aimé », a-t-il confié dans un message surprise. Touchée, Armanet a eu du mal à retenir ses larmes : « Ça me fout les larmes aux yeux. C’est beau, très bienveillant. »

Loin d’être une comédie musicale, Partir un jour se présente comme un film musical à la BO discrète mais omniprésente. « On va danser en boîte, chanter "Ces soirées-là", mais sans jamais tomber dans le karaoké géant », explique la comédienne. « Ce sont des touches musicales, des éclats. »

La métamorphose de Juliette Armanet

Si Juliette Armanet est connue pour ses chansons, elle s’impose ici avec naturel dans un rôle principal. La transition s’est faite en douceur, grâce à la fidélité de l’équipe du court métrage originel, déjà réalisé par Amélie Bonnin. « On a vécu dans ce routier pendant trois semaines. Amélie a une façon très souple de diriger. Des choses se sont faites. »

La chanteuse s’est même initiée à la cuisine, coachée par Tatiana Levha, ancienne candidate de Top Chef. « Je ne me suis pas mise à cuisiner pour autant, mais je mesure mieux le travail que c’est. »

Et lorsque je lui demande ce qu’elle garde de cette expérience, Armanet évoque une scène finale, tournée dans un camion, « baignée de lumière », qui symbolise « un départ vertueux », une forme de guérison. « Ça, c’est très puissant. »

La vie, en musique

Entre K-maro et I Will Survive, Juliette Armanet assume ses classiques de karaoké et célèbre la puissance des chansons qui accompagnent les trajectoires personnelles. « Ce film raconte comment chacun chante les chansons avec son vécu, avec son corps, avec sa voix. Elles explosent leur cadre. »

Une démarche qui fait écho à son propre parcours. Après une tournée marquée par un renouveau scénique, elle poursuit désormais une nouvelle voie artistique. « Je suis passée de la femme au piano à quelque chose de plus libre, plus vivant. J’ai été possédée par la scène. Il a fallu atterrir après ça. »

Mais à Cannes, c’est dans une robe flambant neuve – essayée juste après l’interview – qu’elle incarnera cette nouvelle étape. Avec, en fond sonore, une chanson qui traverse les générations et qui, le temps d’un film, fait battre le cœur d’un public entier.

Avec IA

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[ITW] Valérie Lemercier dans une comédie lumineuse sur... la fin de vie

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Valérie Lemercier et Gérard Darmon à Genève © Caroline Bottaro

Une comédie sur la fin de vie qui met en valeur Genève? Autant dire que le pari était osé. On peut compter sur Valérie Lemercier, Gérard Darmon et la réalisation de Jean-Pierre Améris pour transformer l'essai. "Aimons-nous vivant" est drôle, vif et même joyeux, porté par un duo aussi improbable qu’attachant qui redonne le goût de vivre et (un peu) de désobéir. Valérie Lemercier et Jean-Pierre Améris étaient mes invités.

 

Dans Aimons-nous vivants, Valérie Lemercier incarne Victoire, une femme “borderline, affamée de liberté”, comme elle la décrit elle-même. “Elle a traversé des moments très durs, alors maintenant, tout la réjouit. Le moindre souffle de vent lui donne de la joie”, explique-t-elle. Son credo? “Faire une chose illégale par jour”. Pas forcément voler, nuance l’actrice, mais dire ce qu’on ne devrait pas dire. “C’est ce qu’on peut faire parfois sur scène”, glisse-t-elle avec un sourire.

Ce personnage haut en couleur fait face à Antoine Toussaint, joué par Gérard Darmon, un chanteur célèbre qui vient en Suisse pour être fin à ses jours. Genève devient alors le théâtre d’une course contre la mort, et surtout, d’une histoire naissante entre ses personnages que tout semble opposer.

Genève sublimée par ses souleurs

Tourner à Genève, c’est un choix qui a compté. “Je m’y suis sentie bien, c’était une petite parenthèse, un tournage à l’étranger qui m’a séduite”, confie Valérie Lemercier. Jean-Pierre Améris, lui, ajoute : “C’est vrai qu’on filme rarement Genève comme ça. On voulait montrer sa lumière, ses couleurs, sa beauté”.

Le film, tourné sous le soleil du mois d’août en rempli de teintes vives et d'une forme de gaité contagieuse. “Je voulais que tout autour de ce personnage qui ne voit plus la beauté du monde soit lumineux. Et grâce à Victoire, il la redécouvre”, souligne le réalisateur.

L'humour, c'est du sérieux

Valérie Lemercier insiste: pas question de “jouer drôle”. “Le rire naît de l’excès de sincérité. Il faut être à fond, au premier degré dans son personnage. On ne peut pas être dans le calcul ou la distance.” Et quand elle parle d’Antoine Toussaint, la star incarnée par Darmon, elle dit simplement : “J’y crois. Je crois qu’il est connu. Je crois qu’il est cette vedette.” C’est peut-être ça, la magie du duo.

Si le sujet est sensible, le ton reste celui d’une comédie. “Le rire, c’est la meilleure thérapie”, rappelle Jean-Pierre Améris. Le film s’inscrit dans une tradition chère au cinéma français: celle des comédies de caractère, où deux êtres opposés se rencontrent, se frottent, et finissent par s’aimer. “On a beaucoup pensé à L’Emmerdeur d’Édouard Molinaro, avec Jacques Brel”, confie-t-il.

La force du film tient aussi à son écriture. Co-écrit avec Marion Michau, Aimons-nous vivants jongle entre dialogues percutants, situations absurdes et émotions à fleur de peau. “Elle, elle tire vers le comique. Moi, je vais plus vers l’émotion. Ensemble, on équilibre tout ça”, dit Améris.

Un film sur l’essentiel

Au final, Aimons-nous vivants est un film sur le lien, la présence, le regard des autres. Et peut-être sur la nécessité de lâcher prise. “J’ai commencé à m’inquiéter du temps qui passe, de ne plus pouvoir faire mon métier. Ce film est né de ça. Mais il montre aussi qu’on peut exister pour soi-même, pas seulement pour ce qu’on produit”, confie Améris.

Et comme un clin d’œil à la modernité, une scène de mariage voit les figurants sortir leurs smartphones pour filmer ce moment de vie. “Aujourd’hui, tout le monde filme tout. C’est la vie”, sourit le réalisateur.

Valérie Lemercier, elle, accepte ce regard permanent. “Dans la rue, si on me demande une photo, je dis oui. Même si je vais chercher mes poireaux, même si je ne suis pas maquillée. C’est la vie.”

Et c’est bien ce que rappelle ce film touchant: Aimons-nous vivants, parce que tout passe, et que c’est maintenant que ça compte.

Avec IA

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[ITW] La Cache de Lionel Baier: Histoire, comédie, mémoire et Michel Blanc dans son dernier rôle

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L'équipe du film "La cache" de Lionel Baier © Bande à part Films - Red Lion - Les Films du Poisson - RTS _ SRG SSR

Comment raconter la mémoire différemment? Avec La Cache, Lionel Baier réussit un pari audacieux: transformer une histoire familiale marquée par la Seconde Guerre mondiale durant Mai 68 en une comédie. Adapté du roman de Christophe Boltanski, le film enavigue entre rire et émotion. Un équilibre subtil, porté par un casting fort, dont Michel Blanc, dans ce qui restera son dernier rôle. Les comédiens Aurélien Gabrielli, William Lebghil et Adrien Barazzone étaient mes invité, à retrouver en version longue.

 

Derrière la fiction, La Cache repose sur des faits réels. Christophe Boltanski y raconte son enfance dans une famille atypique, marquée par l’histoire et les engagements politiques. « C’est une histoire vraie, tout est vrai, véridique », insiste Aurélien Gabrielli, l’un des acteurs du film.

Pour William Lebghil, jouer un personnage ayant réellement existé a été un défi passionnant: « J’ai eu la chance de rencontrer la sœur de Christophe Boltanski. Elle me parlait de son grand-oncle avec beaucoup d’émotion. Ce sont ces petits détails, ces souvenirs intimes, qui nourrissent notre jeu. »

Adrien Barazzone, lui, a été frappé par la manière dont le film tisse le fil de la mémoire: « C’est un récit familial, mais universel. On retrouve tous ces petites choses qu’on a vécues avec nos propres grands-parents. »

Un équilibre entre drame et humour

Malgré des thèmes sérieux – la guerre, la résistance, l’héritage familial –, La Cache se veut avant tout une comédie. Un choix audacieux qui donne au film une résonance unique.

« C’est une comédie avant tout, mais qui résonne encore plus aujourd’hui qu’hier », souligne Adrien Barazzone. « Il y a une légèreté qui n’efface jamais la profondeur des sujets abordés. C’est ce qui rend le film si particulier. »

William Lebghil salue le travail du réalisateur Lionel Baier: « Il a cette capacité à parler de choses sérieuses avec une touche d’humour et une vraie finesse. On ne sort pas de la salle accablé, au contraire, on a envie d’en parler, de partager. »

Aurélien Gabrielli va plus loin: « L’humour, c’est aussi une façon de rendre hommage. Ce n’est pas une moquerie, c’est une manière d’illuminer ces souvenirs, de leur donner une nouvelle vie. »

Un tournage immersif

Pour renforcer l’authenticité des relations entre les acteurs, le tournage a été pensé comme une véritable immersion. L’équipe a vécu dans un décor quasi réel, renforçant la complicité entre les comédiens.

« On vivait dans une reproduction de l’appartement, au Luxembourg », explique William Lebghil. « Même hors tournage, on traînait ensemble, on partageait des moments. Et puis, le bar de l’hôtel a bien aidé! », plaisante Aurélien Gabrielli.

Adrien Barazzone se souvient d’une atmosphère de travail unique: « Il y avait un vrai esprit de troupe. Quand on joue une famille, on doit créer ces liens. On ne peut pas tricher, et je crois que ça se ressent dans le film. »

Michel Blanc dans ses dernières oeuvres

La Cache est aussi un film chargé d’émotion pour une autre raison: il s’agit du dernier rôle de Michel Blanc.

« C’était impressionnant de travailler avec lui », confie Aurélien Gabrielli. « Il était à la fois distant et familier, avec une maîtrise incroyable. Il n’avait pas besoin d’en faire trop, chaque regard, chaque pause comptait. »

William Lebghil partage cette admiration: « À Berlin, en découvrant le film, j’avais l’impression qu’il était toujours là. Son énergie, sa présence sont intactes à l’écran. »

Pour Lionel Baier, offrir ce rôle à Michel Blanc était une évidence: « Il avait cette capacité à incarner la complexité d’un personnage sans jamais tomber dans la caricature. Il a donné au film une profondeur inestimable. »

Au-delà de l’histoire et de l’humour, La Cache touche par son humanité. Les spectateurs s’identifient à cette famille, avec ses contradictions et ses secrets.

« Beaucoup de gens nous disent qu’ils aimeraient faire partie de cette famille », note Adrien Barazzone. « C’est peut-être ça, la force du film: il raconte une histoire intime, mais dans laquelle chacun peut se retrouver. »

Un film qui prouve que la mémoire peut aussi être racontée avec humour et sincérité.

Avec IA

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[ITW] Quand partir "A bicyclette !" permet de faire le deuil d'un fils

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Mathias Mlekuz et Philippe Rebbot dans "A Bicyclette !" © Emmanuel Guimier - MES Productions - F comme Film

Un film bouleversant, drôle et d'une sincérité désarmante. C'est ce que proposent Mathias Mlekuz et Philippe Rebbot avec "A bicyclette !", un documentaire unique en son genre, qui retrace un périple à vélo éminemment personnel. Tout commence avec une tragédie: Youri, le fils de Mathias, décide de traverser l'Europe de l'Est à vélo. Il choisira de mettre fin à ses jours en Ariège. « Un an après son suicide, avec Philippe, on a décidé de refaire la route qu'il avait parcourue cinq ans auparavant », explique Mathias Mlekuz. Il étaient mes invités, à retrouver en version longue.

L'alchimie entre les deux compagnons de route fait la force du récit. L'amitié se mêle au deuil, l'humour se frotte à la douleur. « On riait de rien et on pleurait de tout. Un moucheron dans l'œil et hop, ça nous faisait rire », se souvient Philippe Rebbot. L'un des enjeux du film était de ne jamais cacher ces émotions contrastées. « Il fallait montrer la vie dans ce qu'elle a de plus vrai. Et le deuil fait partie de la vie. »

Ce voyage initiatique se heurte aussi à la confrontation avec l'absence. Mathias, en recomposant les photos prises par son fils, cherche à raviver un lien. « Chaque étape me rappelait qu'il était mort. On allait constater son absence. » Une acceptation qui s'est faite peu à peu, grâce aussi à l'accueil bouleversant du public. « J'étais stupéfait de voir à quel point une histoire si intime pouvait être universelle. »

Au fil des projections, une véritable communion se crée. Les spectateurs rient et pleurent avec eux. « Les gens attendaient notre film pour chialer un bon coup et rire aussi. » Et ça fonctionne. Philippe en a même forgé une expression: « Les gens rient à chaudes larmes. »

Entre désarroi et résilience, ce film-témoignage ne laisse personne indemne. Youri n'est plus là, mais son souvenir persiste. « Une dame m'a dit : "Je ne connaissais pas Youri, maintenant j'en connais un, et c'est le vôtre." » Preuve que certains voyages ne s'arrêtent jamais vraiment.

Avec IA

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[ITW] "L'attachement" de Carine Tardieu: 50 ans, pas d'enfant, et alors?

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© 2024 - Karé Productions - France 2 Cinéma - Umedia

Dans son dernier film "L'Attachement", Carine Tardieu explore une nouvelle fois les relations humaines avec une finesse et une sensibilité qui lui sont propres. Mettant en scène une histoire de deuil, de reconstruction et d'attachement, la réalisatrice et co-scénariste signe un film d'une grande justesse. Elle était mon invitée, à retrouver en version longue.

 

"J'essaye de parler des relations entre les gens et de la manière dont ils interagissent, surtout lorsqu'un événement tragique survient," explique Carine Tardieu. Le film s'ouvre sur la mort d'une mère et le vide qu'elle laisse derrière elle. Elliot, son fils de cinq ans, cherche alors instinctivement un refuge. Ce sera sa voisine, jouée par Valéria Bruni Tedeschi, une femme libre et indépendante qui n'avait jamais envisagé la maternité.

Le film se déploie autour de cette relation improbable mais bouleversante. "Il s'accroche à elle comme à une bouée," confie la réalisatrice, soulignant que ce lien va influencer tous les autres personnages du récit. Ce sont des histoires de voisinage, d'ouverture, de famille choisie, loin des schémas traditionnels.

La question du regard sur l'âge est également au cœur du film. Après "Les Jeunes Amants", qui abordait une histoire d'amour entre une femme plus âgée et un homme plus jeune, "L'Attachement" met en scène un personnage féminin qui assume pleinement sa vie de cinquantenaire. "Elle a déjà fait des choix, elle pense que sa vie est déjà tracée, qu'elle ne connaîtra plus rien d'extraordinaire. Et pourtant..."

Le film interroge également les modèles familiaux et la parentalité. "Je suis bouleversée par ce que signifie être parent. C'est une expérience radicalement transformatrice. Mais je comprends aussi ceux qui choisissent de ne pas avoir d'enfants, face à un monde qui semble de plus en plus incertain."

Un casting qui "fait famille"

Côté casting, "L'Attachement" bénéficie d'une alchimie naturelle entre ses acteurs, facilitée par des liens déjà existants. "Valéria et Pio Marmaï avaient déjà joué ensemble. Vimala Pons et Pio avaient eu une histoire il y a dix ans. Toutes ces connexions ont participé à l'énergie du film."

En filigrane, "L'Attachement" est un plaidoyer pour la nuance et contre le cloisonnement des identités. "Aujourd'hui, tout est très polarisé. Soit on est une maman parfaite, soit une vieille fille. Il n'y a plus de place pour l'entre-deux. Mais moi, je veux montrer qu'il existe."

Avec ce film émouvant et lumineux, Carine Tardieu nous rappelle que la vie est faite de rencontres inattendues et de liens qui se tissent parfois contre toute attente.

Avec IA

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