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Culture

"Another Body": le combat de jeunes femmes victimes de deepfakes

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La chanteuse américaine Taylor Swift est l'une des artistes, qui a vu son image utilisée dans des deepfakes pornographiques. (© KEYSTONE/FR34145 AP/ED ZURGA)

Les deepfakes pornographiques mettent des jeunes femmes en grande difficulté. La réalisatrice anglaise Sophie Compton, 30 ans, s'est emparée de ce sujet dans "Another Body", projeté le 14 mars au Festival du film sur les droits humains de Genève (FIFDH).

Des artistes comme Taylor Swift, des politiciennes, mais aussi des anonymes, qui publient leurs photos sur les réseaux sociaux, sont victimes de deepfakes pronographiques, une pratique qui bénéficie à la fois du développement de l'IA et des lacunes de la législation dans de nombreux pays.

Le choc des victimes

Le documentaire de la Britannique montre le choc que provoquent de telles images auprès des jeunes femmes concernées. Une victime de la pornographie deepfake - elle porte le nom de Taylor Klein dans le film - décrit le moment où elle découvre son propre visage, sur l'écran de son ordinateur, monté sur le corps d'une actrice porno.

L'étudiante en ingénierie s'est fait voler des photos publiées en ligne. Le vrai nom et l'école que l'Américaine fréquentait ont été postés. Taylor Klein avait même des vidéos sur des sites pornographiques comme Pornhub, qui ont généré des milliers de vues.

La police n'a pas été d'une grande aide. "Je dois regarder cela de très près pour savoir si c'est vraiment vous", a dit un policier. Aux Etats-Unis, il n'existe pas encore de loi au niveau fédéral contre la pornographie deepfake.

Comme l'explique un expert dans le film, les images créées à l'aide d'un logiciel d'intelligence artificielle ne tombent pas sous le coup du droit pénal en matière sexuelle, car elles ne concernent pas le corps réel de la victime. Jusqu'à présent, il est tout au plus possible d'agir en retrouvant les auteurs présumés.

Pour protéger Taylor Klein d'une nouvelle humiliation dans "Another Body", la réalisatrice ne lui a pas seulement donné un autre nom. Le visage, celui d'une actrice engagée par Sophie Compton, n'est pas non plus le sien.

Combat politique et judiciaire

L'action de la jeune réalisatrice anglaise ne se limite pas à un film. Elle a engagé un combat politique aux Etats-Unis et en Angleterre.

"Nous avons commencé à faire des recherches sur les deepfakes lorsqu'ils sont apparus pour la première fois sur Reddit en 2017, a dit à Keystone-ATS la réalisatrice au téléphone depuis Londres. Nous les avons vus se transformer d'objets numériques assez rudimentaires en vidéos très réalistes."

Elle avance encore que 96% des vidéos deepfake sur le web sont de nature pornographique, selon une étude publiée en 2019. Presque sans exception, les cibles sont des femmes.

Pour tenter d'endiguer le problème, elle et son organisation #myimagemychoice, ont interpellé la Maison Blanche, qui commence à se préoccuper du sujet. Une action collective a également été intentée par plus de 50 personnes contre Pornhub: elles contestent l'interprétation actuelle de l'article 230 de la loi américaine qui accorde l'immunité aux plateformes en ligne.

Des deepfakes personnalisés pour 30 dollars

"On peut se procurer des deepfakes personnalisés pour 30 dollars. Ces sites se font donc beaucoup d'argent", relève encore Sophie Compton.

La jeune femme va poursuivre son combat militant dans le domaine du deepfake jusqu'à ce qu'un changement de législation intervienne aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, a-t-elle expliqué. Même si entretemps, elle filmera d'autres sujets.

"Another Body" sera présenté en première suisse le jeudi 14 mars à 19h30 au FIFDH. A l'issue de la projection une discussion est prévue avec la réalisatrice Sophie Compton et des expertes comme notamment Sophie Maddocks, chercheuse sur les abus sexuels en ligne à l’Université de Pennsylvanie.

Le FIFDH se tient du 8 au 17 mars. De nombreuses personnalités sont attendues comme l'activiste américaine Angela Davis ou le Prix Nobel de la paix Dmitri Mourato

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Au musée du Louvre, un projet pour mieux exposer la Joconde

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Près de 20'000 visiteurs viennent voir chaque jour la Joconde au Musée du Louvre (archives). (© KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS)

Le musée du Louvre mène une réflexion avec le ministère français de la Culture pour améliorer les conditions d'exposition de la Joconde. La toile de Léonard de Vinci pourrait éventuellement être présentée dans une salle à part, a annoncé la présidente du musée.

Interrogée par la radio France Inter pour savoir si Mona Lisa ne méritait pas "une salle à part", Laurence Des Cars a répondu: "En ce qui me concerne, c'est 'oui' et je pense que c'est 'oui' pour beaucoup de gens et nous y réfléchissons".

"C'est toujours frustrant quand on n'est pas tout à fait à la hauteur des conditions d'accueil et c'est le cas pour la Joconde. Donc nous réfléchissons en lien avec le ministère de la Culture à cette amélioration qui me paraît nécessaire aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Selon elle, "80% des visiteurs du Louvre (près de 9 millions au total en 2023, NDLR), donc plus de 20'000 visiteurs voient la Joconde tous les jours" et se photographient devant elle avec leur téléphone portable.

La Joconde est exposée dans la salle des Etats, la plus vaste du musée, face aux Noces de Cana de Véronèse, le plus grand tableau du Louvre, et aux côtés de tableaux des grands maîtres vénitiens du XVIe siècle. Une jauge de 30'000 visiteurs par jour a été introduite et sera maintenue pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris dans le musée le plus visité au monde, a-t-elle rappelé.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Les "tops" et les "flops" de la Suisse au concours Eurovision

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L'Argovienne Lys Assia a remporté le premier concours Eurovision en 1956 avec "Refrain" (archives). (© KEYSTONE/PHOTOPRESS-ARCHIV/STR)

Avec son titre "The Code", l'artiste biennois Nemo fait figure de favori au 68e concours Eurovision de la chanson, dont la finale aura lieu dans deux semaines à Malmö. La Suisse a remporté la compétition à deux reprises, mais n'a souvent même pas atteint la finale.

C'est l'Argovienne Lys Assia (1924-2018) qui a remporté avec "Refrain" le premier concours Eurovision de la chanson, qui s'est déroulé à Lugano en 1956. Mais à l'époque, la concurrence était nettement moins importante, avec seulement sept pays participants.

La Suissesse a également représenté son pays lors des deux éditions suivantes. Elle s'est classée deuxième en 1958 aux Pays-Bas avec la chanson "Giorgio". Elle voulait à nouveau se représenter en 2012, mais elle ne s'est pas imposée lors de la présélection. A sa place, le duo de frères Sinplus a représenté la Suisse à Bakou, mais n'a pas réussi à se qualifier pour la finale.

Lys Assia est à ce jour la seule Suissesse à avoir remporté le grand prix. La deuxième victoire suisse a été assurée par la Québécoise Céline Dion en 1988, avec le titre "Ne partez pas sans moi". La Suisse a devancé l'Angleterre d'un point lors de la 33e édition du concours à Dublin. Les paroles de la chanson ont été écrites par la grande dame de la musique populaire suisse Nella Martinetti.

Période difficile dans les années 2010

Si tout s'est bien passé en 2019 avec la quatrième place du Bernois Luca Hänni et et en 2021 avec la troisième place du Fribourgeois Gjon's Tears, la Suisse a connu une période de vaches maigres lors des années précédentes.

Entre 2007 et 2018, seuls la Bâloise Anna Rossinelli en 2011 et le Tessinois Sebalter en 2014 ont atteint la finale. Ils avaient respectivement terminé à la 25e et 13 place. En 2007, l'icône de l'eurodance DJ Bobo avait manqué la finale avec "Vampires Are Alive", malgré son statut de favori.

Ses successeurs, le Tessinois Paolo Meneguzzi en 2008, le groupe de rock bâlois Lovebugs en 2009 et le chanteur st-gallois Michael von der Heide en 2010 n'ont pas non plus réussi à se hisser en finale. Personne n'a réussi à briser la "malédiction" les années suivantes - et ce jusqu'en 2019.

La Suisse a touché le fond en 2004, lorsque Piero Esteriore a terminé dernier avec son titre "Celebrate", qui n'a pas obtenu le moindre point.

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Comme Lys Assia, d'autres artistes ont participé à plusieurs reprises au concours Eurovision. Le groupe bernois Peter, Sue & Marc s'est lancé quatre fois dans la course, atteignant la quatrième place en 1976 et en 1981. En 1971 et 1979, ils ont atteint la finale, mais pas les premières places.

L'un des membres du trio, Peter Reber, a également écrit des chansons qui ont représenté la Suisse à l'Eurovision: "Swiss Lady", qui sera interprétée par Pepe Lienhard en 1977 (6e) et "Cinema", chantée par Paola en 1980 (4e).

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

L'une des accusatrices de Weinstein envisage de témoigner à nouveau

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Harvey Weinstein reste derrière les barreaux malgré l'annulation de l'une de ses condamnations (archives). (© KEYSTONE/AP/Seth Wenig)

L'une des accusatrices principales d'Harvey Weinstein a annoncé vendredi qu'elle envisage de témoigner une nouvelle fois devant la justice, en cas de nouveau procès de l'ex-producteur. L'une de ses condamnations pour viol et agression sexuelle vient d'être annulée.

Ce revirement de la cour d'appel de New York "m'a rendu malade", a confié Mimi Haley, figure clé du procès de 2020, au terme duquel M. Weinstein avait écopé de 23 ans d'emprisonnement.

Lors d'un témoignage entrecoupé de sanglots, cette ex-assistante de production avait raconté comment le producteur l'avait coincé sur un lit, avant de lui retirer son tampon et de lui imposer un cunnilingus, malgré ses refus répétés.

Un récit traumatisant qu'elle pourrait être amenée à répéter dans le cas - probable - d'un nouveau procès. "Je ne veux certainement pas revivre cela, mais pour continuer et faire ce qui est juste (...) j'y réfléchirais", a expliqué Mme Haley lors d'une conférence de presse.

"C'est épuisant"

Ce choix est loin d'être simple, a-t-elle souligné. "Les gens ne savent vraiment pas ce que j'ai dû endurer et ce que les autres femmes ont dû endurer", a-t-elle fait valoir. "C'est épuisant, c'est dur. (...) On vit dans la peur pendant des années (...) et ensuite on se fait harceler."

"Je dois prendre une minute pour y réfléchir", a-t-elle reconnu. Mais l'annulation de la condamnation de M. Weinstein "est un moment crucial dans l'histoire", a-t-elle estimé. "Il faut continuer à avancer et à défendre la vérité."

Les avocats d'Harvey Weinstein ont toujours estimé que le producteur n'avait pas eu droit à un procès équitable à New York: l'accusation reposait sur seulement deux victimes présumées, mais plusieurs autres femmes avaient témoigné sans être directement impliquées dans les poursuites. La cour d'appel leur a donné raison jeudi en estimant que ces témoignages avaient été admis "de façon erronée".

"Les preuves sont toujours là"

"La solution à ces erreurs choquantes est un nouveau procès", ont estimé les juges d'appel. Cette décision est un revers majeur pour le mouvement #MeToo, qui avait explosé en 2017 avec la libération de la parole de dizaines de femmes contre M. Weinstein.

En cas de nouveau procès, le producteur devrait à nouveau être condamné, a estimé Mme Haley. "La vérité ne change pas", a-t-elle insisté. "Les preuves sont toujours là, donc je ne vois pas pourquoi cela aboutirait à un résultat différent."

M. Weinstein reste quoi qu'il en soit derrière les barreaux, car il a été condamné à 16 ans d'emprisonnement lors d'un second procès à Los Angeles. Depuis 2017, des dizaines de femmes, dont Angelina Jolie et Gwyneth Paltrow, l'ont accusé de harcèlement, d'agressions sexuelles ou de viols. Mais le délai de prescription a été dépassé dans nombre de ces affaires.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Expositions et spectacles

Un musée romand fait (re)découvrir 300 oeuvres en ligne

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Une personne observe l'oeuvre "Mere et enfant, 1914" du peintre Suisse Ferdinand Hodler, désormais aussi en ligne (Archives) (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

Quelque 300 oeuvres du Musée Jenisch de Vevey (VD) sont désormais accessibles en ligne via une plateforme. L'institution, qui conserve pas moins de 40'000 estampes, 11'000 dessins et 1600 peintures, compte ainsi valoriser la richesse de ses collections.

 

"Ce travail répond à une volonté d'offrir au public une expérience de proximité avec les oeuvres emblématiques du musée, qu'elles soient exposées ou conservées dans les réserves", fait savoir l'institution dans un communiqué. Ces pages du site internet sont appelées à devenir une "nouvelle vitrine" du musée.

Pour des raisons de conservation, les oeuvres sur papier ne peuvent pas être exposées plus de trois mois tous les trois ans. La mise en ligne des "trésors des réserves" était donc "primordiale", estiment les responsables.

Outre une image de l'oeuvre en haute définition, la plateforme donne les informations essentielles relatives à l'oeuvre, parfois accompagnées d'un commentaire. Le projet de mise en ligne des collections du Musée Jenisch est soutenu par l'Office fédéral de la culture. La base de données sera enrichie au fil des années.

Avec Keystone-ATS

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Culture

Politiques culturelles: les cantons latins unissent leurs forces

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Six ministres de la culture cantonaux de Suisse romande étaient présents vendredi à Lausanne, avec en plus la ministre tessinoise qui est intervenue par vidéoconférence. (© Keystone/MARTIAL TREZZINI)

Les cantons latins veulent unir leurs forces en matière de politique culturelle. Intitulée "Vers un espace culturel romand", leur stratégie commune a été présentée vendredi à Lausanne en présence de huit ministres. Objectif: améliorer les conditions-cadres du secteur.

"La crise du Covid 19 a mis en lumière le caractère essentiel de la culture pour la population, tout en révélant la précarité économique des actrices et acteurs culturels", affirment les sept conseillers et conseillères d'Etat en charge de la culture de leur canton (Vaud, Genève, Valais, Fribourg, Neuchâtel, Jura et Tessin) lors d'une conférence de presse conjointe.

La stratégie pour renforcer le secteur culturel romand s'articule en cinq axes principaux. Il s'agit de clarifier le statut juridique et économique des acteurs culturels, d'améliorer leur rémunération ainsi que leur prévoyance professionnelle, améliorer l'information et la formation, harmoniser les dispositifs de soutiens cantonaux et, enfin, mieux prendre en compte les publics dans les politiques de soutien à la culture.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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