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L'affaire Maudet expliquée aux Vaudois

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Pierre Maudet a admis avoir "caché une partie de la vérité" sur son voyage controversé à Abu Dhabi fin 2015.

Les médias protégeant leurs sources, on ne sait jamais très bien qui les inspire, qui les informe et qui confirme au moment des vérifications. Ça fait complètement partie du jeu. Et comme on ne sait pas, on peut tout imaginer. Tout devient possible entre l’hypothèse la plus simple (qui est aussi la plus probable en général) et les théories du complot les plus sinueuses.

Quand des médias allument et alimentent une affaire d’Etat dans le canton de Vaud, on peut en général deviner en gros d’où ça vient. C’est assez standard. Il peut évidemment s’agir d’une personne quelconque, qui est au courant de quelque chose qui a heurté sa morale. Ou qui saisit l’occasion de régler des comptes (assez répandu parmi les fonctionnaires, mais pas seulement). En période électorale, entre une élection au Conseil d’Etat et des élections fédérales par exemple, la probabilité augmente que les informateurs aient des sensibilités politiques partisanes. Attention : des tentatives de déstabilisation peuvent aussi avoir lieu, et des comptes se régler à l’intérieur d’un même parti.

Le rôle du PDC

Si les Vaudois ont tant de peine à comprendre la politique à Genève, ce n’est pas seulement parce qu’ils pensent que les Genevois ont le même problème avec eux. C’est surtout parce que le parti démocrate chrétien est une formation qui compte là-bas, ce qui n’est pas le cas chez eux.

Les Vaudois ont tendance à penser que les Genevois sont plus protestants qu’eux parce que Genève est la Cité de Calvin. Pas du tout. Une partie très significative du canton n’a jamais connu la Réforme. Douze communes savoisiennes adjointes à Genève en 1816 (Traités de Paris et de Turin), et six transférées du Pays de Gex (côté aéroport). Des communes très peuplées aujourd’hui. Les Genevois pensent que les Vaudois savent cela. Ce n’est pourtant guère le cas (les Genevois ne savent pas non plus grand-chose des Vaudois).

Le Parti catholique conservateur, devenu plus tard démocrate-chrétien, joue donc un rôle tout à fait significatif à Genève. Depuis tout de même deux cents ans. Il est représenté au gouvernement, ce qui est inconcevable côté vaudois. S’agissant du Conseil d’Etat précisément, le canton s’était accommodé ces derniers temps d’une sorte d’équilibre entre libéraux-radicaux (PLR) et démocrates-chrétiens (PDC). Aux dernières élections, le PDC a toutefois perdu un siège précieux et prestigieux. Par manque de soutien des PLR selon toute apparence, en bonne partie du moins et malgré les déclarations de campagne. Une véritable humiliation.

Le PLR Pierre Maudet, lui, a été triomphalement élu au premier tour, avec voie royale vers la présidence du futur gouvernement. A Genève, dans ce genre de circonstance, vous pouvez compter jusqu’à dix et c’est le chaos. Indépendamment du voyage au Moyen-Orient que l’on reproche aujourd’hui à Maudet. Des questions sur ce voyage se posaient d’ailleurs dans la république politicienne depuis un certain temps déjà.

Frères ennemis

Cette affaire aurait peut-être pu sortir bien avant ou bien après. Alors pourquoi maintenant ? Il n’y a aucune certitude, mais tout de même une probabilité assez élevée qu’un, ou des informateurs PDC (ou un proches du PDC et du dossier) aient joué individuellement un rôle dans ce timing. Et ce n’est certainement pas le président du parti, dont le manque de soutien ostensible à Pierre Maudet depuis le début de l’affaire semble tellement répondre au manque de soutien des PLR lors de la malheureuse tentative de réélection du PDC Luc Barthassat (mais peut-on demander à un président blessé par la défaite de faire front comme la plupart de ses camarades aux récupérations programmées et légitimes de la gauche?).

Ce que les Vaudois ne comprennent pas toujours non plus de la politique dans le Valais, Fribourg ou le Jura, c’est ce que représente encore concrètement la rivalité séculaire des démocrates-chrétiens et libéraux-radicaux. Ils peuvent fort bien s’entendre philosophiquement face aux pressions extérieures. Surtout dans les affaires courantes. C’est beaucoup plus tangent lors d’élections, ou s’agissant de répartition des postes-clés de l’Etat. Les soupçons ne sont jamais loin. La détestation peut tout d’un coup reprendre le dessus. Viscéralement, comme au XIXe siècle à l’époque du Kulturkampf. A Genève, elle est équitablement répartie des deux côtés. Sans monopole en matière de coups bas. Dans ces moments-là, même les deux partis en tant que tels, leurs directions, leurs personnalités de référence, ne parviennent plus à désamorcer la dynamique dévastatrice.

1 commentaire

1 commentaire

  1. Binggeli

    16 octobre 2018 à 16 h 23 min

    Lors de vos infos d’aujourd’hui à 15 et 16h vous annoncez que la Nati va jouer ce soir !!!??? Il faut croire que vos « journalistes » sont bien au courant de ce qu’ils annonce ! Le match a eu lieu hier !!! merci pour la qualité des infos

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International

Leverkusen en demi-finale de l'Europa League

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La joie des joueurs de Leverkusen, qui joueront les demi-finales de l'Europa League (© KEYSTONE/AP/Kin Cheung)

Le Bayer Leverkusen est toujours invaincu en cette saison 2023/24.

Granit Xhaka et ses équipiers se sont qualifiés pour les demi-finales de l'Europa League en obtenant le nul 1-1 sur la pelouse de West Ham, après avoir gagné 2-0 à l'aller.

Sacré pour la première fois de son histoire en Bundesliga quatre jours plus tôt, Leverkusen en est donc désormais à 44 matches consécutifs sans défaite (38 succès, 6 nuls). Les hommes du coach Xabi Alonso ont pourtant concédé très vite l'ouverture du score jeudi à Londres, Antonio marquant dès la 13e minute.

Mais Leverkusen a ensuite parfaitement tenu le choc, assurant sa qualification grâce à une réussite de Frimpong à la 89e minute. Le Bayer est donc toujours en course pour un fabuleux triplé, lui qui affrontera le pensionnaire de 2e Bundesliga Kaiserslautern en finale de la Coupe d'Allemagne le 25 mai.

Son adversaire en demi-finale de l'Europa League sera l'AS Rome, solide vainqueur du derby italien face à l'AC Milan. La Rome, qui l'avait emporté 1-0 à l'aller en Lombardie, s'est imposée 2-1 jeudi soir dans la Ville éternelle. Noah Okafor est entré en jeu à la 69e du côté milanais, alors que le score était de 2-0.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Netflix dépasse encore les attentes de bénéfice trimestriel

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Netflix annonce un nouveau gain d'abonnés. (© KEYSTONE/AP/Richard Drew)

Netflix a annoncé jeudi gagner 9,3 millions d'abonnés supplémentaires au cours du premier trimestre 2024, portant son total à près de 270 millions, alors que le marché s'attendait à un ralentissement de la croissance du géant du streaming.

L'entreprise américaine a réalisé au premier trimestre 9,37 milliards de dollars de revenus et 2,3 milliards de bénéfice net, d'après son communiqué, des résultats également supérieurs à ses prévisions et à celles des analystes.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Hockey

Supérieur à Zurich, Lausanne égalise à 1-1

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Damien Riat (à gauche) s'est montré décisif jeudi (© KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)

Quel match de Lausanne! Les Vaudois ont égalisé à 1-1 en finale des play-off de National League à la faveur de leur succès 4-2 à Malley jeudi soir.

Un succès vaudois mérité, voilà ce que l'on peut dire de cette deuxième rencontre de la finale. Les joueurs de Geoff Ward ont joué un hockey inspiré pour se donner le droit d'y croire dans ce duel des Lions. Comme mardi, les Lausannois ont été plus dangereux que leurs adversaires, mais cette fois ils ont su décrocher la victoire.

Tout avait pourtant plutôt mal commencé pour les Lausannois, puisque les Zurichois sont très bien entrés dans la partie. Et c'est le plus logiquement du monde que Sven Andrighetto a pu ouvrir la marque à la 4e. L'ailier zurichois a adressé un tir aussi puissant que précis.

Cette réussite a eu le don de réveiller les Lausannois. A la 10e, Michael Raffl a pu conclure un "tic-tac-toe" avec Tim Bozon et Ken Jäger. Quelques secondes auparavant, l'Autrichien avait récupéré le puck en effectuant une très solide mise en échec sur Mikko Lehtonen.

Raffl donne le ton

Raffl fut d'ailleurs l'homme en vue du premier tiers, car à la 11e le numéro 12 du LHC a sonné Rudolf Balcers en zone de défense vaudoise. Les arbitres ont donné cinq minutes avant de descendre la punition à deux pour le plus grand soulagement des supporters locaux.

Le tiers médian a vu les Vaudois dominer les débats, même si Connor Hughes a été sauvé par sa transversale à la 24e sur un lancer de Yannick Weber. Théo Rochette a lui aussi trouvé le métal à la 35e. Les Lions de Malley ont été récompensés de leur débauche d'énergie à la 38e lorsque Tim Bozon a pu nettoyer la lucarne adverse après une belle récupération de puck vaudoise en zone neutre.

Par moments, les Lausannois ont maintenu une pression impressionnante en zone d'attaque, empêchant les ZSC de changer de personnel. Mais le "Z" a cette capacité d'être dangereux à chaque instant et sur chaque bribe d'occasion. Et lorsqu'ils ont la possibilité d'être en supériorité numérique, les Zurichois ratent rarement la cible. A la 43e, c'est à nouveau Sven Andrighetto qui a fait mouche à la suite d'une passe sublime de Denis Malgin.

Kovacs et Riat décisifs

Seulement le LHC n'a jamais abandonné et sa résilience a payé. Les Vaudois ont repris les devants à la 51e grâce à Damien Riat, même s'il convient de mettre en lumière le très bon travail de Robin Kovacs qui s'est arraché pour aller chercher le puck sur cet but.

Déjà buteur mardi à Zurich et lors de la dernière confrontation contre Fribourg, l'attaquant genevois traverse une période faste. Peut-être que sa future paternité lui donne des ailes. Et si Kovacs a été frustré du 4-2 par le poteau, Michael Raffl n'a pas manqué son doublé à la 59e sur une belle déviation en power-play.

Les deux équipes vont se retrouver samedi à 20h à Zurich pour un acte III forcément très intéressant.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

Une rente de cinq ans grâce à l'Eurodreams

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Proposé en Suisse et dans sept autres pays européens, le jeu Eurodreams offre un gain principal sous forme d'une rente mensuelle de 22'222 francs pour une durée de 30 ans. (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

Une personne chanceuse a décroché une rente mensuelle de 2222 francs durant cinq ans grâce à l'Eurodreams jeudi soir. Elle a coché les six bons numéros 4, 13, 16, 18, 28 et 30, a annoncé la Loterie romande.

Le pactole a été remporté en France, l'un des huit pays européens proposant ce jeu. En Suisse, Eurodreams est exploité par la Loterie romande et par Swisslos côté alémanique.

Le gros lot est une rente mensuelle de 22'222 francs durant 30 ans. Il faut pour cela trouver les 6 bons numéros ainsi qu'un numéro spécial appelé "dream". Le tirage du jeu est effectué les lundis et jeudis soir.

https://jeux.loro.ch/games/eurodreams

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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International

Blinken tente de rallier les Européens face à Pékin au G7

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L'Ukraine, le Proche-Orient, la Chine, les sujets n'ont pas manqué jeudi à la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à Capri. (© KEYSTONE/EPA/CIRO FUSCO)

Au G7 des ministres des Affaires étrangères, réunis jeudi sur l'île italienne de Capri, les Américains se sont efforcés de rallier les Européens pour faire pression sur la Chine qui, selon Washington, fournit un soutien croissant à l'effort de guerre de la Russie.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a fait part de ses inquiétudes à ce sujet au cours d'une session de travail consacrée à l'invasion de l'Ukraine et au soutien à ce pays qui fait face depuis plus de deux ans aux troupes russes, a-t-on souligné de source diplomatique américaine.

Les Américains espèrent en particulier que les Etats européens fassent pression sur Pékin pour réduire son soutien militaire à la Russie, au moment où, de l'aveu même de Washington, les forces russes gagnent du terrain sur le sol ukrainien.

Outre les Etats-Unis, le G7 comprend le Canada, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, le Japon et l'Italie, qui en assure cette année la présidence.

La Chine "contribue à aider la Russie à livrer cette guerre d'une manière qui constitue une menace pour l'Ukraine mais, très franchement, aussi pour toute l'Europe", a déclaré à des journalistes un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat, faisant part d'"intenses discussions" jeudi à ce sujet.

Il a évoqué une "prise de conscience croissante" des Européens à cet égard et précisé que cette mise en garde devrait figurer dans le communiqué final du G7 vendredi.

Transfert de matériel

Les Etats-Unis disent constater depuis des mois le transfert de matériels de la Chine vers la Russie, dont Moscou se sert pour rebâtir son industrie de défense et cela se retrouve sur le champ de bataille en Ukraine.

Jeudi matin, le chef de la diplomatie américaine a insisté au côté de son homologue ukrainien Dmytro Kouleba sur l'"urgence" qu'il y a à accroître le soutien à l'Ukraine, encore cible la veille de frappes russes meurtrières (18 morts), ce qui passe par l'adoption par le Congrès américain d'une enveloppe budgétaire de 61 milliards de dollars, bloquée pendant des mois mais devant faire l'objet d'un vote samedi.

"Il s'agit de vie et de mort", a quant à lui plaidé le ministre ukrainien, pour lequel la fourniture à son pays de moyens de défense antiaérienne est au G7 la priorité numéro un.

Blinken en Chine

Washington a fixé une ligne rouge à la Chine - ne pas fournir directement d'armes à la Russie pour sa guerre en Ukraine - et n'a à ce jour pas eu la preuve du contraire.

Mais les Etats-Unis dénoncent de plus en plus fortement le soutien de Pékin à la Russie par des voies détournées et établissent à présent un lien direct avec la guerre en Ukraine, sur fond de rapprochement sino-russe.

Ce pressing américain intervient alors que M. Blinken doit prochainement se rendre en Chine, à une date qui n'a pas encore été officiellement annoncée.

En visite à Pékin mardi, le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé avoir demandé au président chinois Xi Jinping de faire pression pour que Moscou cesse sa "campagne insensée" en Ukraine.

Les Etats-Unis ont multiplié ces derniers temps les avertissements à Pékin et la question du soutien militaire à la Russie figurait par exemple au menu d'une récente conversation entre Joe Biden et son homologue chinois.

En guise d'illustration du soutien de Pékin au complexe militaro-industriel russe, Washington a cité des achats massifs par Moscou de composants électroniques, de machines-outils et d'explosifs chinois.

Par ailleurs, Washington accuse des "entités chinoises et russes de travailler à produire ensemble des drones" en Russie.

Dans le détail, d'après les renseignements à la disposition du gouvernement américain, sur les trois derniers mois de 2023, "plus de 70% des importations de machines-outils de la Russie provenaient de Chine", ce qui a selon eux permis aux Russes d'augmenter leur production de missiles balistiques.

La Chine livre aussi à la Russie, selon Washington, des moteurs de drones et des systèmes de propulsion pour missiles de croisière, ainsi que de la nitrocellulose, utilisée pour fabriquer des obus d'artillerie.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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