En Suisse, une personne sur trois affirme avoir été victime de discrimination ou de violence, révèle la dernière enquête sur le vivre ensemble. Selon le Département fédéral de l'intérieur, les jeunes font preuve d'une sensibilité croissante face à ces problématiques.
Cette étude est réalisée tous les deux ans par l'Office fédéral de la statistique (OFS), sur mandat du Service de lutte contre le racisme et du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Elle fournit des renseignements sur les changements sociétaux dans les domaines du racisme, de la xénophobie et de la discrimination, indique jeudi le Département fédéral de l'intérieur (DFI) dans un communiqué.
De manière générale, les chiffres relatifs au racisme et à la xénophobie sont stables, bien qu'élevés, relève l'enquête. Les stéréotypes négatifs envers les personnes musulmanes et juives restent notamment très présents. Les attitudes négatives envers les groupes et les minorités seraient quant à elles en légère diminution.
Les jeunes davantage sensibilisés
Si un tiers des sondés dit avoir été victime de discrimination ou de violence, ce taux grimpe à 40% pour les personnes issues de la migration et à 50% dans la classe d'âge des 15 à 24 ans.
"On remarque que les jeunes rapportent de plus en plus d'événements de discrimination ou de violence, mais cela n'indique pas forcément qu'ils en vivent plus que le reste de la population", commente Marianne Helfer, responsable du Service de lutte contre le racisme. "Ces chiffres témoignent surtout d'une sensibilité croissante parmi cette tranche d'âge. Aujourd'hui, les jeunes ont les outils et le vocabulaire pour verbaliser et rapporter ces agressions."
Une sensibilité croissante que le DFI désire consolider. "Nous souhaitons poursuivre le travail de prévention. Cela se traduit via des projets scolaires adressés aux élèves et aux professeurs, le Programme d'intégration cantonal (PIC) ou encore la Semaine d'action contre le racisme", illustre Marianne Helfer.
Le rôle de l'Etat
Les résultats 2022 montrent également que 60% de la population résidente en Suisse considère le racisme comme une problématique saillante. En outre, par rapport aux années précédentes, la part de personnes considérant les mesures de lutte contre le racisme comme insuffisantes tend à augmenter.
Près de la moitié des sondés jugent que les mesures d'intégration ou de lutte contre le racisme sont la tâche de l'Etat, suivi par les associations, les individus, le monde politique et les écoles.
Les motifs des discriminations et des violences sont dans la majorité des cas de nature éthno-raciale. Ainsi, les victimes évoquent principalement la nationalité (50%), la couleur de peau et/ou les signes corporels (19%), la religion (17%) ou encore l'origine ethnique (15%).
Discriminés au travail
Ces épisodes violents et/ou discriminants se produisent avant tout au travail ou lors de la recherche d'emploi (54%) puis dans l'espace public (29%). Si les résultats sont comparables d'une région linguistique à l'autre, les discriminations et violences sont en revanche plus fréquentes dans les zones densément peuplées.
Cette enquête bisanuelle a été menée auprès d'un échantillon représentatif de 3000 personnes, âgées de 15 à 88 ans. Ces dernières y ont participé via un questionnaire en ligne ou une interview téléphonique. Le DFI précise qu'une seconde enquête, de plus faible envergure, est menée annuellement afin d'approfondir certaines de ces thématiques.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats